ENSEIGNER ...
Nous n'allons pas, ici, traiter de l'enseignement en général, mais de son incidence dans le domaine particulier de la foi.
En parcourant les récits historiques de l'Ancien Testament, j'ai été arrêté par ce que nous lisons au sujet du roi Josaphat:
«L'Eternel fut avec Josaphat, parce qu'il marcha dans les premières voies de David, son père... Il eut recours au Dieu de son père, et il suivit ses commandements... Son coeur grandit dans les voies de l'Eternel... La troisième année de son règne, il chargea ses chefs... d'aller enseigner dans les villes de Juda... Ils enseignèrent dans Juda, ayant avec eux le livre de la loi de l'Eternel. Ils parcoururent toutes les villes de Juda, et ils enseignèrent parmi le peuple.»
(2 Chroniques 17:3-9)
Avant d'analyser l'attitude constructive de Josaphat, revenons en arrière dans le temps.
Le roi David, auquel il est du reste fait allusion ici, pouvait dire: «J'ai observé les voies de l'Eternel... Toutes ses ordonnances ont été devant moi, et je ne me suis point écarté de ses lois.» (Psaume 18:22-23)
Il en a été de même de son fils Salomon, dans la première partie de sa vie. Mais «à l'époque de la vieillesse de Salomon... son cœur ne fut point tout entier à l'Eternel, son Dieu, comme l'avait été le cœur de David, son père... Il ne suivit point pleinement l'Eternel, comme David, son père... Salomon n'observa point les ordres de l'Eternel.» (1 Rois 11:4, 6, 10)
Puis ce fut la tragique division du royaume d'Israël, conséquence de l'abandon des «ordres de l'Eternel». Jéroboam régna alors sur un royaume d'Israël comprenant dix des douze tribus. Au culte de Moïse, il substitua son propre système religieux, entraînant son royaume dans l'idolâtrie et la déchéance morale. Certains sacrificateurs et Lévites, attachés au Dieu de leurs pères, quittèrent Jéroboam et se rendirent à Jérusalem, où ils renforcèrent le royaume de Juda, composé lui des deux tribus restantes, et placé sous l'autorité du roi Roboam. «Ils donnèrent ainsi de la force au royaume de Juda, et affermirent Roboam, fils de Salomon, pendant trois ans; car ils marchèrent pendant trois ans dans la voie de David et de Salomon.» (2 Chroniques 11:17)
Sans connaître un déclin aussi brutal que le royaume d'Israël, le royaume de Juda sombra à son tour: «Lorsque Roboam se fut affermi dans son royaume et qu'il eut acquis de la force, il abandonna la loi de l'Eternel, et tout Israël l'abandonna avec lui.» (2 Chroniques 12.1).
Il fallut attendre le règne d'Asa, petit-fils de Roboam, pour voir s'amorcer un retour à Dieu: «Asa fit ce qui est bien et droit aux yeux de l'Eternel, son Dieu. Il fit disparaître les autels de l'étranger et les hauts lieux, il brisa les statues et abattit les idoles. Il ordonna à Juda de rechercher l'Eternel, le Dieu de ses pères, et de pratiquer la loi et les commandements.» (2 Chroniques 14:1-3)
Pendant près de 40 ans, le roi Asa a lutté pour faire disparaître l'idolâtrie. Il est plus facile et rapide d'abandonner Dieu que de revenir à lui... mais quelle bénédiction pour ceux qui reviennent à Dieu et à ses commandements!
Laissons-nous maintenant instruire par l'exemple de Josaphat. Certes, il a eu le privilège, par son père Asa, de connaître le "livre de la loi de l'Eternel". Mais il s'est approprié personnellement les enseignements divins, il a attaché son cœur aux voies de l'Eternel, et, ce qui a joué un rôle capital pour son royaume, il a pris l'initiative de faire enseigner ces choses à tous les habitants de son royaume. Dans toutes les villes de Juda, tout le peuple a été enseigné dans la connaissance du Dieu d'Israël, fortifié par sa puissance, encouragé par ses promesses. Le résultat ne s'est pas fait attendre: «L'Eternel affermit la royauté entre les mains de Josaphat, à qui tout Juda apportait des présents.» (2 Chroniques 17:5)
La connaissance de la Parole de Dieu affermit et enrichit, tant l'individu que le peuple de Dieu. Au contraire, l'abandon de la foi affaiblit et appauvrit. Les Eglises qui ont mis la Bible à l'arrière-plan en sont aujourd'hui la triste démonstration.
De Josaphat, nous lisons encore: «La terreur de l'Eternel s'empara de tous les royaumes des pays qui environnaient Juda, et ils ne firent point la guerre à Josaphat.» (2 Chroniques 17:10) Dieu sait protéger ses enfants fidèles des dangers qui les menacent quotidiennement.
Et encore: «Des Philistins apportèrent à Josaphat des présents et un tribut en argent; et les Arabes lui amenèrent aussi du bétail.» (v. 11) L'obéissance à Dieu produit des retournements de situations extraordinaires. Ainsi, ceux qui, depuis des générations, harcelaient le peuple de Dieu pour le dépouiller et le dominer, lui apportent maintenant leurs biens. Et lorsque les Moabites et les Ammonites menacent l'héritage remis par Dieu à son peuple (2 Chroniques 20:1, 10-11), Josaphat et les habitants de Juda recherchent le secours de Dieu (v. 3-4). Ils sont faibles: «Nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s'avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi» (v. 12); cependant Dieu est fort: «Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu» (v. 15-17). Fortifiés par de telles promesses, Josaphat et son peuple ont chanté les louanges de Dieu. Et pendant ce temps, leurs ennemis s'entretuaient! (v. 22-23)
Au cours des siècles, la foi transmise par nos pères a été sans cesse menacée. Que de théories ont été échafaudées pour amoindrir la valeur des textes sacrés! Que de voix se sont élevées pour renverser les valeurs spirituelles et morales enseignées par la Bible! Mais Dieu a pris soin de l'héritage qu'il nous a confié. Aujourd'hui encore, il ne nous demande pas de recourir à des méthodes ou artifices particuliers. Il nous demande simplement de lui faire confiance. Nous sommes faibles, mais nous avons ses promesses. Nous sommes limités, mais nous avons un message puissant.
Je pense à vous qui avez une responsabilité dans l'Eglise, auprès des adultes, des jeunes ou des enfants. Ne vous laissez pas effrayer par les courants de pensée à la mode, ne craignez pas les moqueries ou le mépris mais faites confiance à la Parole de Dieu. Lisez-la et enseignez-la. Vous verrez qu'elle est entièrement suffisante et pleinement efficace pour sauver, fortifier, protéger et diriger ceux qui vous sont confiés.
D'autres exemples que celui de Josaphat peuvent être mentionnés ici: la découverte du livre de la loi, au temps de Josias (2 Chroniques 34) et le réveil spirituel exceptionnel qui en est résulté (ch. 35); de même, le retour à Dieu à l'époque d'Esdras et de Néhémie, après les sombres années de déportation (Néhémie 8 et 9).
Et que dire de l'exemple donné par Jésus lui-même! N'a-t-il pas donné l'essentiel de son temps à enseigner les foules et ses disciples? (Marc 1:21-22; 2:13, etc.) N'a-t-il pas exhorté les «onze» à faire des disciples et à les enseigner? (Matthieu 28:19-20)
Le conseil a été suivi, et le livre des Actes nous souligne que la première chose que faisaient les nouveaux convertis, au jour de la Pentecôte, était de «perséverer dans l'enseignement des apôtres» (Actes 2:42). C'est ainsi que la Parole s'est répandue, par la prédication, par l'enseignement, et que le nombre des disciples a augmenté (Actes 6:7).
L'apôtre Paul aussi a donné l'essentiel de son temps à enseigner, ou à écrire les précieux enseignements contenus dans ses Epîtres. Voilà pourquoi, avant la fin du 1er siècle de l'ère chrétienne, le christianisme était déjà répandu sur toutes les rives de la Méditerranée. Voilà ce qui, aujourd'hui encore, pourrait changer le monde.
Pierre Chollet, pasteur