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3. Asa - Débuts prometteurs, fin désastreuse

Les trente-cinq ans de bonheur du roi Asa

"Asa fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, comme David son père”. Il combattit l'immoralité, ôta les prostituées du pays, fit disparaître les idoles et enleva même à sa mère - Maaca, l'Ammonite - “la dignité de reine parce qu'elle avait érigé une idole d'Astarté”. (1 R 15:9-15).

Cette attitude honora Dieu, qui se plut à récompenser son serviteur, lui accordant tranquillité et repos dans le pays pour lui permettre d'en rebâtir les villes fortes (2 Ch 14:4-6) et d'assembler de nombreux trésors dans la maison de l'Eternel. (1 R 15:15).

L'auteur du livre des Chroniques, toujours désireux de faire ressortir les actes de probité de ses héros, évoque alors un événement important que les livres des Rois passent sous silence. Zérach l'Ethiopien s'avance contre Asa, avec un million d'hommes et 300 chars. Si devant cette menace, Asa fait preuve de courage en rangeant ses fantassins contre l'envahisseur, il ne part pas au combat sans invoquer l'Eternel: “Notre Dieu, c'est sur toi que nous nous appuyons, et nous sommes venus en ton nom contre cette multitude. Eternel, tu es Dieu: que ce ne soit pas l'homme qui l'emporte sur toi”. (2 Ch 14:10).

Prière abondamment exaucée, puisqu'il en résultera une formidable victoire: Les Ethiopiens sont poursuivis par Juda et détruits par l'Eternel, et Asa remporte du champ de bataille un très grand butin, alors que la terreur de l'Eternel s'empare des villes d'alentour. (2 Ch 14:8-14).

Or Dieu n'est jamais insensible à l'intégrité de ses serviteurs qui entrent pleinement dans ses voies. Il charge le prophète Azaria, fils d'Oded, d'encourager Asa en lui apprenant une règle d'or qui, aujourd'hui, n'a perdu ni de son acuité ni de son dynamisme: “L'Eternel est avec vous quand vous êtes avec lui. Si vous le cherchez, vous le trouverez...”

Et de conclure avec un mot d'ordre des plus stimulants: “Fortifiez-vous, et ne laissez pas vos mains s'affaiblir, car il y aura un salaire pour vos oeuvres”. (2 Ch 15:1-7).

Aussi Asa n'a-t-il pas laissé à Juda le temps de se croiser les bras: nouvelle destruction des autels païens et des idoles - et cela jusqu'à la montagne d'Ephraïm - et surtout célébration d'envergure où tant Juda que les invités d'Israël s'unirent pour sacrifier à l'Eternel le butin de la récente bataille et s'engager à le rechercher de tout leur coeur. Tout Juda s'en réjouit, alors que le pays bénéficia d'une paix profonde pendant vingt ans, soit de la 15e à la 35e année du roi Asa. (2 Ch 15:8-19).

Six ans de malheur du roi Asa

Le règne d'Asa aurait pu être le plus béni et le plus prospère de toute la dynastie de David si, après 35 ans d'intégrité, il n'avait pas effrontément désobéi à son Dieu. Les récits des livres des Rois et des Chroniques se rejoignent pour raconter les lamentables étapes d'une chute morale d'autant plus déconcertante que les cimes foulées pendant tant d'années avaient été élevées.

Victorieux d'un million d'hommes à l'époque, Asa n'avait aucune raison de craindre Baescha, le roi d'Israël, qui manifestait des intentions belliqueuses en fortifiant la ville de Rama pour acculer Juda jusque dans ses derniers retranchements. S'il s'était appuyé sur l'Eternel comme précédemment, Asa aurait sans doute remporté une nouvelle victoire. Mais il préféra soudoyer Ben-Hadad, le roi de Syrie, afin qu'il rompe son traité de paix avec Israël et menace sa frontière nord-ouest... une menace qui ne peut que rappeler les trop nombreux conflits qui ont ensanglanté cette même région sous nos yeux.

N'était-ce pas ouvrir la voie où se distinguera le roi Achab au sujet d'un autre Ben-Hadad, en déclarant “Il est mon frère” et en l'invitant à monter sur son char? Ce qui n'empêchera pas, quelques années plus tard, une flèche syrienne de frapper Achab à mort au défaut de la cuirasse... (1 R 20:32-34; 22:34-37).

Si vingt ans auparavant, Azaria, fils d'Oded avait félicité Asa, il incombera à un autre prophète, Hanani, de lui adresser de sévères reproches de la part de l'Eternel: “Parce que tu t'es appuyé sur le roi de Syrie et que tu ne t'es pas appuyé sur l'Eternel, ton Dieu, l'armée du roi de Syrie s'est échappée de tes mains. Les Ethiopiens et les Libyens ne formaient-ils pas une grande armée?... Cependant l'Eternel les a livrés entre tes mains, parce que tu t'étais appuyé sur lui”. (2 Ch 16:7-8) Et Hanani d'ajouter une nouvelle maxime qui aurait dû exercer la conscience d'Asa autant que celle prononcée à l'époque par le prophète Azaria, fils d'Oded: (2 Ch 15:1-8) “L'Eternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui”. (2 Ch 16:9a).

Aujourd'hui comme alors, le soutien de l'Eternel, réservé à ceux dont le coeur lui appartient tout entier, ne vaut-il pas tout l'or du monde et toutes les alliances contractées entre les hommes? Qu'on ne dise pas que les principes bibliques ne sauraient correspondre aux circonstances de l'heure! Mais qui veut encore les mettre en pratique? (cf. Ja 1:22-25).

“Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi” (Ga 6:7). Asa n'a guère pris garde à l'avertissement d'Hanani qui lui parlait de la part de Dieu; aussi le prophète a-t-il ajouté: “Tu as agi en insensé dans cette affaire, car dès à présent tu auras des guerres”. (2 Ch 16:9b) Terminé donc, le temps de paix et de prospérité dont Juda avait joui pendant 35 ans. Tout au contraire, les malheurs s'ajoutèrent les uns aux autres. Irrité contre l'envoyé de Dieu, Asa le jeta en prison. (2 Ch 16:10) Puis il soumit tout Juda à des travaux forcés “sans exempter personne”, pour récupérer les matériaux de construction utilisés par Baescha à Rama et les transporter jusqu'à Guéba et Mitspa afin de les rebâtir. (1 R 15:22).

Mais le pire était encore devant lui: “La trente-neuvième année de son règne, Asa eut les pieds malades, au point d'éprouver de grandes souffrances; même pendant sa maladie, il ne chercha pas l'Eternel, mais il consulta les médecins”. (2 Ch 16:12). N'en déplaise à ceux qui, au nom d'une certaine spiritualité, (1 R 15:23b) voudraient se passer des médecins, ce passage ne prescrit pas à l'enfant de Dieu de négliger les soins médicaux. Mais il montre qu'au lieu de chercher l'Eternel, Asa mit tout son espoir dans la science des hommes.

Cette situation n'est pas sans rappeler le comportement de tant de chrétiens qui, dans la maladie, négligent la prière et la dépendance du Seigneur, pour se fier exclusivement aux solutions proposées par le corps médical. Je ne serais certes pas en vie aujourd'hui si, à l'époque, on ne m'avait opéré du cœur. Mais si la santé m'a été rendue, c'est aussi parce que Dieu avait guidé les mains du chirurgien en réponse à beaucoup de prières. Or des dizaines de milliers de chrétiens pourraient rendre des témoignages encore plus probants, démontrant que si les hommes en blanc “pansent”, c'est avant tout Dieu qui “guérit”!

Pour revenir à Asa, la maladie qui le frappa durant les trois dernières années de sa vie assombrit sa vieillesse. (2 ch 16:12-23). Mais la manière selon laquelle il abandonna son Dieu noircit d'une tache encore plus indélébile le souvenir de ce règne qui avait si bien commencé - tant pour ses sujets qu'il a dû profondément décevoir - que pour les lecteurs de sa biographie vivant 29 siècles plus tard!

 


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