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De l'importance - et de la difficulté - d'être soi-même...

Maman me disait, sois toi-même, petit, car tu sais, tous les autres sont déjà pris…
- Christophe Maé

Grâce à Dieu, je suis qui je suis, et si ça ne vous plaît pas, ça ne me gêne guère.1
- Paulo, alias « L’apôtre »

De l'importance - et de la difficulté - d'être soi-même...

Du « connais-toi toi-même » de Socrate, jusqu’au « Je pense donc je suis2», en passant par le célèbre « Être ou ne pas être… 3», les philosophes de tous poils et de toutes les époques se sont coltinés avec cette interrogation existentielle : « Qui suis-je ? »
Et la question reste toujours posée.

Ce n’est pas seulement une question théorique pour une élite de penseurs en mal de discussion, c’est une authentique question qui concerne chaque être humain.
Suis-je la personne que mes parents désiraient que je sois — ou son contraire — celle qui voulait être acceptée par sa tribu à l’adolescence, ou celle que je pensais la plus à même de séduire et de plaire ?
Celle qui a réussi — ou échoué professionnellement — ou bien le personnage que j’ai construit pour ma famille, mon club de sport, mon église, mon cercle d’amis ?

Les possibilités sont multiples et probablement que j’ai été, pour des périodes plus ou moins longues, avec plus ou moins de succès, un peu chacune de ces personnes.
J’ai aimé certains de ces avatars, j’en ai détesté d’autres et je les ai abandonnés avec soulagement, comme ces reptiles qui muent et changent de peau, laissant derrière eux un costume devenu trop étroit.
J’en regrette peut-être certains. Alors que les grains filent dans le sablier, le souvenir du « moi adolescent » — la distance a estompé le mal-être et les boutons d’acné — a un parfum de nostalgie qui nous assaille parfois.
Pourtant, tôt ou tard, et plus tôt sera le mieux, il nous faudra nous réconcilier avec celui ou celle que nous sommes réellement, sans fard et sans filtres.
J’écris : « nous réconcilier… », mais je saute une étape, une étape essentielle: pour me réconcilier, je dois premièrement découvrir qui je suis.

Je dois comprendre, accepter, qu’au-delà de mon éducation, de mes blessures, des prisons et des dictats qui m’ont enfermé, derrière tous les efforts que j’ai fournis pour devenir quelqu’un d’autre, une personne acceptable, accueillie, aimée, désirée, je ne peux pas changer celle ou celui que je suis profondément.
Le Grand Artiste dont nous tirons la vie, le mouvement et l’être, nous a voulu uniques: composés des mêmes éléments que tous les autres humains, mais dans des proportions et une recette personnalisées qui font de chacun d’entre nous des êtres d’exception.

Le Paul qui affirme « Je suis ce que je suis… » a connu d’innombrables mues, quelques succès et un grand nombre d’échecs ; et avant tout, il a dû, au propre comme au figuré, « tomber de son cheval ».
Faire face à ses illusions, accepter de les perdre, renoncer à sa réputation, se détacher de son désir d’être approuvé, compris, apprécié.

On comprend facilement pourquoi ce processus demande du temps, de la patience, de la détermination et une bonne dose de courage. Mais ce qui rend possible — je n’ai pas dit facile — de s’engager sur ce chemin, c’est la rencontre intérieure avec celui qui attendait que nous descendions de notre cheval pour l’accueillir.

L’amour sans préambule qu’il nous offre, la bienveillance totale dont il nous enveloppe, la pleine acceptation qu’il nous manifeste vont créer en nous la capacité à nous mettre en route vers l’ultime chantier de notre vie: devenir soi-même.

Nous ne serons jamais pleinement et tout le temps « nous-mêmes », mais chaque pas dans cette direction, chaque moment où nous le serons, nous apportera une liberté, une paix, un sentiment de plénitude incomparable.
Être soi-même — parce que les autres rôles sont déjà pris — mais surtout, parce que c’est de loin la meilleure chose qui puisse nous arriver.
Être soi-même et être aimé comme nous sommes… c’est probablement l’état le plus proche sur terre du bonheur, celui qui nous attend lorsque nous retrouverons le Jardin perdu et que nous serons enfin — parfaitement et pour toujours, sans artifice ni fausse couverture de feuille ou de peau — réellement nous-mêmes.

Signé: Un humain heureux d’être en chemin pour devenir chaque jour un peu plus lui-même.

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1 1 Corinthiens 15:10 & 4:3. Traduction très libre de l’auteur !
2 René Descartes
3 Shakespeare

 

© Tous droits réservés: Philip Ribe


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