Quelle Eglise pour le 21ème siècle ?
3/5 Une Eglise fructueuse
Fabiano FERNANDEZ
Directeur de l’Institut Biblique Portugais
LA NATURE DU FRUIT
Qu’est-ce que porter du fruit? Le mot fruit et ses variantes est utilisé 55 fois dans le NT, il se réfère à divers résultats. Dans chacun des exemples suivants le résultat est considéré par Dieu comme du fruit:
- la repentance (Mt 3:8),
- la pratique de la vérité (Mt 7:16-21),
- les prières exaucées (Jn 15:7-8),
- les dons d’argent (Ro 15:28),
- le caractère chrétien et la conquête d’âmes pour Christ (Ro 1:13)
Les caractéristiques d’une Eglise modèle selon "The High Impact Church" sont les suivantes: "Pleine de projets et dans l’attente, pleine de foi et flexible, aimable et relationnelle, attractive et engagée, passionnée et attentive, joyeuse et célébrante, vivante et dynamique, fructueuse et reproductive." (Morris, p. 62-63)
Une Eglise motivée développe une façon de penser dynamisée par les sentiments, les convictions et valeurs bibliques, qui produit une énergie pour atteindre efficacement ses buts. La thématique des fruits est le langage d’une Eglise qui a des buts définis et les garde lumineux par la vision qu’elle possède. Une Eglise fructueuse est la conséquence logique d’une Eglise motivée.
La foi judaïque de l’AT est intimement liée au travail de la terre par l’homme. Les fruits font partie intégrante des bénédictions promises aux fidèles en relation avec les prescriptions de l’alliance entre YHWH et Israël. Toute la foi judaïque était et est orientée vers les fruits, vers le succès.
Historiquement les Juifs ont été expulsés du Portugal et maltraités dans le sud de l’Europe, non à cause de leur religion, ni de leur race, mais à cause de la jalousie qu’ils ont provoquée dans le monde du commerce et par la position qu’ils occupaient dans le milieu professionnel de l’époque!
Dans le NT le même principe demeure, bien que les expressions et le langage aient une autre perspective.
En somme nous pouvons affirmer que:
- Nous avons tous été appelés par Christ à porter du fruit. Je rappelle la parole de Jésus: "vous ferez de plus grandes œuvres que les miennes" ;
- Porter du fruit est la façon par laquelle nous glorifions Dieu. Toute réalisation dans le Royaume de Dieu doit être à la gloire du Seigneur. Une âme sauvée est une fête des anges pour le Seigneur;
- Porter du fruit est agréable à Dieu;
- Jésus a réservé son jugement le plus sévère à l’arbre qui ne portait pas de fruits. Le point central est l’inutilité d’un élément productif qui ne remplit pas sa fonction;
- La nation d’Israël a perdu son privilège parce qu’elle n’a pas porté du fruit. C’est un point controversé - le fanatisme de ceux qui prennent la promesse de Dieu à la lettre est détaché des paramètres qui conditionnent l’accomplissement de la promesse. Ils oublient qu’à côté des bénédictions il y a les malédictions. Israël a été orgueilleux et rebelle, méfiant et exclusiviste, il n’a pas accompli sa mission. Dans sa prescience Dieu a inclus les païens dans sa famille.
- Dieu désire que son Eglise soit fidèle et fructueuse. C’est évident même si cela ne correspond pas en tout point à la logique humaine. Dieu seul écrit droit sur des lignes tordues dit une expression portugaise. Dieu connaît la fin dès le début, il bénit mais maudit aussi.
FACE A JESUS
"Je suis le cep, mon Père est le vigneron" (Jean 15:1) est bien connu. Les Portugais affirment "on ne travaille pas pour se réchauffer", il faut des résultats, plus ils sont abondants mieux c’est. Le Seigneur Jésus a réalisé un ministère intensif et les résultats étaient surprenants. Il affirmait avec autorité: "Tout sarment, qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit." v. 2. Il y a une contradiction apparente avec le v. 5: "Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire."
Il semble qu’il ne suffit pas de "demeurer en Christ", l’exigence est de produire du fruit. D’autre part c’est simpliste de dire que celui qui ne produit pas de fruit ne vit pas avec Christ.
Comme la foi judaïque, la foi biblique et néo-testamentaire donne de l’importance à la société. Une Eglise motivée, ayant une vision, produira des chrétiens qui porteront du fruit; ils auront du succès dans le monde du travail, seront prospères dans le domaine financier par la qualité de leur éthique; parieront sur des entreprises solides et durables, investiront au lieu de dissiper le capital, auront soin des travailleurs, créront un climat propice à l’acquisition de richesses individuelles et nationales. Si quelqu’un en doute, qu’il étudie le livre de Max Weber, le père de la sociologie moderne paru au début du siècle: L’Ethique Protestante et l’Esprit du Capitalisme. La place manque pour faire connaître une science importante, fruit de la réforme protestante du 16e s.
Il faut citer Alain Peyrefitte: "Nous retournons à Calvin, parce qu’il s’est avancé le plus dans ces réflexions émancipatrices; au point de pouvoir parler d’une pensée économique et sociale qui lui est propre, au point de pouvoir considérer les conséquences économiques et sociales de sa Réforme, non comme un simple épiphénomène, mais comme une réalisation d’un projet humain. L’ermite, le moine fuient le monde. Ils se protègent de lui. Ils nient sa valeur. L’éthique calviniste, à son tour, n’est pas antimondaine, mais plutôt transmondaine, Selon Calvin, il n’y a pas de "différences entre la nature et les dons de l’Esprit; parce qu’il n’y a pas de pouvoir, ni d’industrie, ni aptitude qu’on ne doit pas reconnaître comme venant de Dieu". En particulier les notions de troc de marchandise, de trafic, perdent leur tonalité dépréciative pour s’élever au niveau d’emblèmes de la vie chrétienne.... La vie économique n’est donc pas reléguée au rebut spirituel, vouée au mépris et à la honte. Elle est, avant tout, une bonne image de l’aventure humaine et plus qu’une image, l’endroit même où l’on expérimente la valeur humaine.... Avant d’être une éthique d’ascèse rationnelle ou de prédestination, le calvinisme commence par être une éthique de communication, de troc, de développement des capacités - de la fructification des talents. ... Le chrétien peut utiliser librement ce don, s’il est disposé à le faire fructifier. Le calvinisme est une éthique du travail." (Alain Peyrefitte "La Société de Confiance" p.98-99, Ed. Institut Piaget 1997)
Il est triste d’étudier la Réforme d’une manière unilatérale, exagérant les aspects spirituels au prix des aspects sociaux, politiques, économiques et culturels, oubliant que Calvin n’était pas seulement un Réformateur spirituel fameux, mais aussi le fondateur de la nouvelle Genève. Lisons et étudions le livre: "La Pensée sociale et Economique de Calvin", nous aurons une bonne exégèse biblique de la vie, d’une vie destinée à produire des fruits et des fruits abondants.
DES MYTHES POPULAIRES
Il y a divers livres sur la croissance de l’Eglise, des formules y sont données… quasi miraculeuses si nous les pratiquons. Nombre d’entre elles génèrent de l’anxiété dans la vie des chrétiens. Examinons quelques-uns de ces mythes, car dans ce domaine la logique mathématique ou scientifique nous enseigne peu.
Mythe 1 Dieu nous appelle à être fidèles, non à porter du fruit! C’est une demi-vérité utilisée avec légèreté. A la lumière de ce que nous avons médité sur une Eglise motivée ayant des buts et une vision, l’action subséquente et énergique produit des résultats, même si la quantification souffre des altérations d’un endroit à l’autre.
Mythe 2 Les grandes Eglises croissent au dépens des petites! Comme dans le monde les Eglises qui croissent suscitent des critiques de la part des petites. Souvent c’est de la jalousie, ce terrible mal entre les chrétiens. Il y a des Eglises qui croissent par transfert de membres ; sans doute la croissance satisfaisante est la conversion des perdus. Malgré tout des chrétiens quittent les congrégations refusant les changements pour des Eglises au succès apparent. La croissance est quelque chose de contagieux.
Mythe 3 Les Eglises qui croissent manipulent le message, parce que la porte du salut est étroite! Il est très facile de manipuler les illustrations bibliques pour servir de multiples intérêts. La Bible parle de la porte étroite et de la porte large - le travail ecclésiastique local ne s’intègre pas nécessairement de manière littérale dans l’enseignement de cette illustration. Peut-être serait-il aussi juste d’affirmer que beaucoup entrent par la porte large parce que les Eglises ne les attirent pas.
Mythe 4 Nous devons choisir entre qualité et quantité! Sous prétexte de qualité nous dénigrons la quantité. Les deux méritent notre attention. Nous manquons de hardiesse, nous ne voulons pas juger notre propre oeuvre parce que nous préférons une situation ambiguë. Une vie avec un but et une vision nous amène à évaluer le degré de qualité de notre travail. Qualité et quantité sont des aspects importants, jusqu’à un certain point ils servent de critère au service chrétien.
Mythe 5 Il est nécessaire de compromettre le message et les buts de l’Eglise pour qu’elle croisse rapidement Il y a malheureusement des personnes qui pensent qu’il est nécessaire de renverser certains aspects de l’Evangile; de le rendre moins direct, moins polémique, pour que les personnes s’engagent plus facilement dans l’Eglise. La pureté de l’Evangile doit être maintenue mais beaucoup ne s’aperçoivent pas des avantages de l’obéissance à Christ face à un monde qui vit à l’envers parce que l’Eglise n’a pas transmis clairement le message de foi biblique et historique.
Mythe 6 Si tu es assez dévoué ton Eglise va croître! C’est un mythe subtil. Le dévouement est le secret qui "achète" la bénédiction divine. Le dévouement n’est pas toujours la clé, parce qu’on peut être dévoué et ne pas toucher au but du service pour Dieu. Le Pr. Rick Warren écrit:"C’est le mythe le plus promu lors des conférences pastorales où les enseignants prêchent avec une dévotion totale si votre Eglise ne montre pas de croissance, le problème est votre manque de dévouement. Ils prêchent ainsi "Si vous vous purifiez, votre Eglise va exploser". Ceci a l’air simple et spirituel, mais ce n’est pas la vérité. Au lieu que les pasteurs sortent encouragés de ces réunions, la majorité ressentira encore plus de culpabilité et une grande frustration. Je connais des centaines de pasteurs dévoués à leurs Eglises qui ne connaissent pas de croissance. Ces pasteurs sont fidèles à la parole de Dieu, prient fréquemment et avec sincérité, et prêchent des messages solides... C’est une véritable insulte quand on dit que cela arrive par manque de dévouement. Peu de choses me rendent plus furieux que celle-ci. Ces hommes sont bons, saints et servent Dieu de tout leur coeur. Il faut avoir plus que du dévouement pour conduire une Eglise à la croissance. Nous devons user d’intelligence... apprendre à être habile... Aiguisez votre hache du ministère en lisant des livres, en allant à des conférences, en écoutant des cassettes et en observant des personnes qui travaillent bien. " (Warren)
Mythe 7 Tant qu’il y a encore du péché dans l’Eglise, elle ne va pas croître! Tout péché connu doit être confessé et éradiqué. Mais il est impossible de séparer le blé de l’ivraie avant la moisson finale. Personne n’exécute le salut seulement parce qu’il est sans péché et annonce avec fidélité le message biblique. Il y a quelque chose de mystérieux dans le salut, nous savons que c’est l’Esprit qui convainc l’homme. Le péché nous accompagne toujours, soit celui des pensées, des actes pratiqués ou omis soit celui des paroles. Nous sommes sauvés par la grâce et c’est par cette grâce que nous devons vivre la vie chrétienne.
Mythes 8 Il existe un secret important pour la croissance de l’Eglise! Il est tellement facile de croire à une méthode, une formule, une manière d’attirer les personnes et d’investir dans l’espoir d’obtenir des résultats identiques à ceux enregistrés ailleurs. Ce que nous disons sur la motivation et la vision peut paraître une formule magique, en vérité cela ne l’est pas. Il n’y a pas d’étude scientifique qui montre des exemples d’Eglises ayant des buts, une mission et une vision, et qui motivées par le Seigneur ont un ministère sans résultat. Dieu ne s’achète pas avec la magie ou les astuces des hommes. Il est de sa volonté que tous soient sauvés, et son idéal est que tous les hommes de la terre soient bénis.
Mythe 9 Nous ne devons pas nous préoccuper des résultats, car ils appartiennent à Dieu! En vérité tout appartient à Dieu y compris nos vies et ministères. Toute grâce excellente et tout don parfait vient d’En-haut, du Père. Dieu nous enseigne à travers la croissance et à travers l’absence de croissance. Que chacun examine ses pensées, ses sentiments, ses valeurs, croyances et convictions et voie s’il y a lieu de corriger, parce que la motivation dépend de l’ensemble de ces facteurs pour produire une disposition sincère à servir Dieu et son prochain.
Nous prions pour que ce message serve avant tout de stimulant afin chercher à glorifier Dieu par le moyen de la croissance à tous les niveaux. Pour clarifier les choses nous avons sélectionné un texte de l’épître aux Ephésiens, connue comme le Manuel de l’Eglise biblique.
EPHESIENS 4:11-16
Les érudits reconnaissent généralement que Paul formule les vérités théologiques fondamentales de la foi chrétienne dans les trois premiers chapitres, pour exiger au chapitre quatre une conduite conséquente. Lorsque nous embrassons la foi biblique nous devons marcher d’une manière digne de la vocation. Nous pouvons diviser notre texte en deux parties: l’équipement des saints (11-14) et la croissance en maturité.
Une Eglise motivée et visionnaire donnera certainement de la place à une formation de qualité pour ses membres. L’éducation est absolument nécessaire à tous les niveaux: formel et informel, individuel et collectif; en petits et grands groupes. Dans une société bombardée par des philosophies de diverses origines et dont beaucoup sont opposées à l’esprit et à l’éthique biblique, il faut transmettre les principes et les convictions qui émanent du Seigneur. Comme nous l’avons dit au début, le mot "fruit" et ses dérivés contiennent une gamme énorme de distinctifs. Dans ce cas, la croissance qui découle du ministère d’enseignement est la maturité chrétienne à la mesure de la stature et de la plénitude de Christ. Parfois nos préoccupations se limitent au contenu de l’enseignement. C’est bien mais insuffisant.
Nous devons nous préoccuper également de la méthodologie, la manière de transmettre l’enseignement et la Parole. Les professeurs et pasteurs ennuyeux donnent l’impression que la Bible et Dieu le sont aussi. Quand Jésus compare le monde aux champs blanchissants pour la moisson, il affirme que les personnes sont désireuses de connaître Dieu. Il faut s’approcher d’elles avec le message et la méthodologie correcte. Il faut être intelligent, sage, adroit, connaître la Bible et le monde qui nous environne.
Un autre défi d’Ephésiens est que nous croissions en tout sous les auspices de Jésus. Tout dépend de ce que nous mettons dans "tout". Personnellement je pense que c’est vraiment tout! Tout ce qui est nécessaire au bien-être de l’homme et de la société que Dieu a créée. Il n’y a pas de sujet tabou quand nous voulons éduquer, discipliner et édifier l’homme. La vision du monde entre en jeu dans ce verset; certains voient les choses comme sacrées ou mondaines; spirituelles ou charnelles; divines ou humaines. Je crois que le chrétien n’est pas mondain, il est transmondain. C’est la vision que nous avons de Dieu et du monde qui détermine l’interprétation de ce verset.
L’Eglise n’est un agent puissant sur la terre que lorsqu’elle est à la hauteur d’administrer en profondeur et en qualité toute la science de Dieu. Souvent nous ne portons pas de fruit parce que nous ne nous adressons pas directement aux nécessités des personnes. Nous faisons des choses correctes avec des moyens clairement inadéquats. Nous disons des choses justes dans un contexte social inapproprié. Nous sommes réticents à perfectionner nos compétences, orgueilleux au point de refuser d’apprendre des vérités provenants d’autre champs du savoir, comme la gestion, la psychologie, la sociologie et d’autres aspects de la culture humaine.
Celui qui étudie l’histoire des peuples et du christianisme comprend combien l’homme et l’Eglise sont petits quand ils sont confrontés au Dieu tout-puissant. Nous dilapidons une bonne partie de notre énergie dans des sujets mesquins. Un seul exemple sur un sujet qui divise les chrétiens: la musique. Je reconnais que ce n’est pas un sujet sans importance, il est au centre du ministère chrétien. La musique a une puissance incalculable et doit être une priorité dans la vie ecclésiastique. Cependant on discute sans fin des cantiques, des chœurs et des rythmes.
Dans quelques Eglises baptistes du 17e siècle le fait de chanter des cantiques était considéré comme "mondain". Lorsque Benjamin Keach a introduit les cantiques dans les Eglises baptistes anglaises il y eut une grande controverse.
En 1673 il a obtenu que les membres acceptent de chanter un cantique après la sainte Cène en utilisant un texte inspiré de Marc 14:26. Les opposants avaient le droit sortir avant le chant. Six ans plus tard, l’Eglise s’accordait pour chanter un cantique lors des "jours d’action de grâces". Quatorze années passèrent encore avant que l’Eglise reconnaisse que le chant était approprié pour l’adoration. La controverse ne se termina pas là, vingt-deux personnes quittèrent l’Eglise et se joignirent à une "Eglise non-chantante"!
Comment faut-il régler le problème de la musique aujourd’hui? C’est tellement simple pour ceux qui travaillent à désigner les buts et la vision de l’Eglise. Saviez-vous que Martin Luther a composé le fameux chant: "C’est un rempart que notre Dieu" sur une musique que l’on chantait dans les bars de l’époque? Saviez-vous que Jean Calvin payait des musiciens séculiers pour composer des musiques à partir de sa théologie réformée Une fois que nous avons défini les buts et la vision, la musique et tout le reste doit aller à la rencontre de ceux-ci.
L’Eglise doit se hâter d’atteindre les perdus, de la meilleure manière et de la façon la plus satisfaisante, sans compromettre le contenu du message. L’Eglise doit être originale dans son ministère; elle doit savoir donner ce que personne d’autre ne donne. Elle doit offrir avec sincérité ce qui est rare dans le monde, particulièrement l’amour. Dans un monde vide comme le nôtre, nous avons urgemment besoin de solidarité chrétienne. Que nous fassions une chose ou une autre, faisons tout pour la gloire du Seigneur.
Néanmoins, c’est la croissance que nous devons attendre - croissons en tout, en celui qui est la tête, Christ. Une croissance saine, équilibrée et globale contient entre autres les dimensions suivantes qui explorent et remplissent le vide d’une société sans Dieu.
"Les cinq dimensions de la croissance de l’Eglise:
- Les Eglises croissent en chaleur à travers l’amitié.
- Les Eglises croissent en intensité à travers le discipulat.
- Les Eglises croissent en force à travers l’adoration.
- Les Eglises croissent en étendue à travers le ministère.
- Les Eglises croissent en nombre à travers l’évangélisation."
Chacun de ces points mériterait une série d’études particulières. Ce siècle a, par ses caractéristiques, un besoin urgent d’amitié, de camaraderie, de discipulat, d’adoration, de maturité et d’évangélisation à un niveau mondial.
EXEMPLE BIBLIQUE ET PAIEN
Une autre facette d’une Eglise fructueuse est la façon de travailler. Exode 18:17-27 relate comment le beau-père de Moïse est venu à la rencontre de son beau-fils. Moïse était dévoué au Seigneur, mais il était aussi surchargé. Il n’y a pas de plus grande fatigue ni de plus grande cause d’épuisement que le travail solitaire d’un pasteur. Même si nous arrivons à faire mieux que deux ou trois personnes ensemble, même s’il est plus facile et plus rapide de faire le travail soi-même que d’apprendre à quelqu’un à le faire, avec des résultats moins positifs, à terme il est avantageux de travailler en équipe. C’est ce qu’a dit Jethro à Moïse, celui-ci a écouté son beau-père et bénéficié des résultats.
Une des caractéristiques les plus négatives du travail évangélique est le centralisme du leader. Malgré ses sermons sur le sacerdoce universel des chrétiens, il omet d’annoncer la répartition du ministère entre tous. Les chrétiens de nos Eglises ne sont pas motivés pour être des ministres de l’Evangile de la grâce de Dieu. Nous payons un grand prix en nous déchargeant de toutes responsabilités sur le pasteur parce qu’il est payé pour faire ce travail!
Ce n’est pas sans motif que les pasteurs se sentent épuisés. Il faut changer l’ecclésiologie, en particulier la théologie du gouvernement. Il faut méditer d’avantage sur la Trinité, être attentif à l’ordre et à l’action entre les personnes de la Trinité. Il n’y a pas de meilleur modèle, spécialement quand l’une d’elles s’est faite homme et a habité parmi nous, non seulement pour partager le message, mais aussi pour donner le modèle, entre d’autres modèles, pour servir Dieu et le monde.
CONCLUSION
Nous sommes appelés à être une Eglise motivée, visionnaire et fructueuse. Jésus a dit: "Vous êtes mes disciples si vous faites ce que je vous commande". L’Eglise existe pour produire du fruit qui accompagne le salut. Si nous sommes sauvés pour servir, servons à porter du fruit pour la vie éternelle et des fruits pour vivre comme pèlerins ici. Si nous travaillons avec une vision, cette même vision doit être mesurée et évaluée, testée et jugée à la lumière des résultats.
C’est seulement par la grâce de Dieu, en vivant en harmonie avec sa Parole, que nous pouvons croître en tout, en Celui qui est la tête, Christ à qui appartiennent l’honneur et la louange maintenant et pour toujours.