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Dieu - Illusion ou réalité ?

par Francis Schaeffer

TITRE III - Christianisme historique et théologie nouvelle

CHAPITRE 5 - Comment connaissons-nous la vérité?

Tous les hommes, quelle que soit leur éducation, ont à résoudre ce problème: comment s'agencent, et que signifient, l'univers réel avec sa structure et l'humanité de l'homme?

Imaginez un livre déchiré de telle sorte qu'il ne reste, pour chaque page, que deux centimètres de texte. Quoique tous ces morceaux ne permettent pas de comprendre le sens du livre, bien peu de personnes penseront qu'ils ont surgi au hasard. C'est pourquoi s'il arrivait qu'après avoir été retrouvés au grenier, les fragments manquants de chaque page étaient replacés convenablement, un récit pourra être lu et compris. Le lecteur, avec sa personnalité entière, sera soulagé de voir éclairci le mystère du livre et il se plongera dans la lecture de l'histoire complète; mais c'est sa raison, en premier, qui lui a dit que les fragments découverts allaient lui permettre de résoudre le problème posé par le livre déchiré.

Cette illustration révèle deux choses. Premièrement, ce qui reste du texte à chaque page du livre ne permet pas d'en connaître le contenu, mais suffit pour aider à déterminer si les fragments retrouvés au grenier appartiennent à ce livre: d'où leur importance. Deuxièmement, c'est avec sa raison que l'homme qui a retrouvé les fragments au grenier a compris que ceux-ci appartiennent au livre déchiré, mais c'est avec sa personnalité entière qu'il a la joie de lire et de comprendre le récit consigné sur l'ensemble des fragments: ceux qui restaient et ceux qui ont été retrouvés. Il en irait de même si le livre complet permettait la restauration de la communication avec une personne d'importance aux yeux de son lecteur.

Tel est le cas du christianisme. Le livre mutilé correspond à l'univers et à l'homme dans leur état actuel anormal. Les fragments de pages découverts au grenier sont les Ecritures, par lesquelles Dieu s'adresse à l'humanité de façon intelligible, non seulement à propos de la vérité "religieuse", mais aussi au sujet du cosmos et de l'histoire, domaines susceptibles d'être soumis à vérification. Le monde extérieur et l'humanité de l'homme dans leur état actuel anormal sont insuffisants pour éclairer totalement le sens de l'ordre créé; ils sont cependant tous les deux importants pour savoir que les Ecritures, par lesquelles Dieu s'adresse à l'homme, sont ce qu'elles prétendent être. La question est de savoir si cette communication de Dieu complète et explique les éléments déjà en notre possession, c'est-à-dire en particulier – ce qui était évident auparavant (quoique inexplicable) – que l'univers et l'humanité de l'homme ne sont pas seulement un mélange fortuit de caractères d'imprimerie. Autrement dit, est-ce la Bible ou la musique, fruit du hasard, de John Cage qui rend compte de la réalité?

L'homme ne peut pas tout seul et de façon rationnelle trouver la réponse en se fondant sur la partie du livre qui subsiste. Sans les pages découvertes au grenier, il ne l'aurait jamais eue. Il n'est pas question non plus d'un saut de la foi, puisque les fragments s'assemblent et forment un tout cohérent qui couvre tout le champ unifié de la connaissance. Grâce à la communication intelligible du Dieu personnel, tout s'accorde, non seulement les données du cosmos et de l'univers, mais aussi les éléments situés aux niveaux supérieur et inférieur; la grâce et la nature; l'absolu moral et les valeurs morales; l'universel et le particulier; de même que le psychique et l'esthétique chez l'homme.

Naturellement, l'homme ne verra pas cet accord s'il se détourne de la communication de Dieu simplement parce qu'il ne l'a pas établie lui-même, attitude qui revient à rejeter les fragments du livre découverts au grenier sous prétexte qu'on veut inventer soi-même le récit.

La nature de la preuve

La question de la preuve, qui a été soulevée dans l'exemple du livre, appelle la même démarche dans les domaines scientifique, philosophique et religieux. Quel que soit le problème à résoudre, qu'il s'agisse d'une réaction chimique ou de la signification de l'homme, l'administration de la preuve se fait en deux temps:

A. Il faut que la théorie soit cohérente et qu'elle fournisse une explication au phénomène considéré.

B. Il faut qu'elle soit conforme à la réalité. Par exemple, l'explication proposée pour une réaction chimique doit correspondre à ce que l'on observe dans l'éprouvette. En ce qui concerne l'homme et son humanité, la solution doit être conforme à ce que révèle un large examen de l'être humain et de son comportement.

Dans ce dernier cas, la solution chrétienne est-elle conforme à notre connaissance de l'homme tel qu'il est (y compris notre propre connaissance de nous-même) et l'explique-t-elle? Selon la Bible, l'homme n'est pas mort mais, depuis sa création par un Dieu personnel, il est intrinsèquement homme et personnel; normal à l'origine, il est maintenant anormal. Le lecteur se rappellera l'exemple de l'eau qui surgit dans la seconde vallée et tout ce qui a été dit dans les chapitres précédents à propos de l'origine et de l'état actuel anormal de l'homme.

Ensuite, il y a la manière négative de procéder. Voici, décrites de façon schématique, quelques réponses possibles en dehors du saut mystique de la foi.

1. L'impersonnel produit, avec le temps et le hasard, un être personnel. Cette théorie est contredite par l'expérience; aussi ses défenseurs sont-ils acculés au saut de la foi, même si celui-ci est souvent masqué par l'emploi de termes chargés de connotations ambiguës.

2. L'homme n'est pas un être personnel; il est mort. En réalité, il est une machine et sa personnalité n'est qu'une illusion. Cette théorie n'est pas incohérente et elle satisfait donc au premier critère; mais il n'en va pas de même avec le second, car il est absolument impossible à l'homme de vivre comme une machine. Et il en a toujours été ainsi, si loin qu'on remonte dans l'histoire, comme l'attestent les oeuvres artistiques trouvées dans les cavernes ou les rites funéraires. Nous avons déjà donné de nombreux exemples de la manière dont un homme, un savant amoureux par exemple, en vient à mener l'existence d'un "Jekyll and Hyde". Dans son laboratoire, cet homme est tout autre qu'avec sa femme et ses enfants, ou que sur la rive gauche de la Seine, lorsqu'il enlace la fille qu'il aime. Tels sont le combat de l'homme moderne, son désespoir face au saut irrationnel auquel il lui faut consentir malgré tous ses efforts, le cri des artistes dans l'incapacité de trouver la moindre signification à la vie humaine. Quoi qu'il en dise, l'homme n'est pas une simple machine : sa vie entière le dément.

3. L'homme trouvera dans l'avenir une réponse satisfaisante pour la raison. Cette solution appelle deux objections énormes: premièrement, elle pourrait convenir pour n'importe quelle question, et reviendrait à mettre fin à toute pensée et à tout travail scientifique. Elle revient à éluder la difficulté. En second lieu, elle n'est satisfaisante pour personne, car comment vivre dans l'attente comme si on retenait son souffle et, en même temps, émettre des jugements moraux qui mettent en question soi-même et les autres? Une quelconque hypothèse de départ est nécessaire. Si quelqu'un envisage sérieusement cette solution, il lui faut être prêt à se comporter comme s'il était dans un congélateur et cesser de s'interroger sur l'homme. Bertrand Russel, par exemple, devrait cesser de prendre des décisions sociologiques mettant les autres en cause. En d'autres termes, une telle conception implique qu'on arrête la pendule.

4. Certains pensent que la théorie scientifique de la relativité pourra offrir, un jour, une solution satisfaisante. Mais il n'est pas possible d'appliquer à la vie humaine cette théorie, qui est soumise en permanence à vérification aussi bien de façon théorique qu'expérimentale. Et il n'est donc pas permis de justifier n'importe quel comportement, comme on le fait, en appliquant cette théorie aux valeurs humaines. De plus, la vitesse de la lumière dans le vide est considérée, en physique, comme une unité de mesure absolue. Cette théorie de la relativité n'implique donc pas que toutes les lois scientifiques soient constamment fluctuantes et elle n'offre aucun appui argumenté à ceux qui s'en prévalent à propos de la vie humaine et des valeurs morales.

On pourrait évoquer d'autres tentatives de solutions, mais il faut bien admettre qu'il n'en existe que très peu.

Le christianisme s'inscrit en contraste avec toutes les autres solutions. S'il élargit l'horizon (envisageant l'existence et la forme de l'univers Note 1,l'humanité de l'homme tel qu'il est actuellement), et commence par affirmer l'existence du Dieu personnel et infini, la création de l'homme à l'image de Dieu et l'événement spatio-temporel de la Chute, il est loin d'être incohérent, et propose une bonne explication des phénomènes, et satisfait aux exigences de la vie et de la recherche scientifique.

Mais alors, pourquoi les hommes modernes rejettent-ils la solution chrétienne sans même, souvent, l'examiner ? Ne serait-ce pas – et c'est là une question sérieuse – qu'ils ont déjà implicitement, comme présupposé, le principe de causalité dans un système clos ?

Cela ne signifie pas qu'il faille accepter la vision chrétienne pour des raisons pragmatiques; mais comment ne pas voir que la solution donnée dans la Bible résout le problème de l'univers et de l'homme, et qu'elle est seule à le faire ?

Notons pour conclure que le chrétien ajoute, à toutes les raisons énoncées ci-dessus, des années de preuves tirées de son expérience. Mais nous pouvons en rester à ce que Paul dit en Romains 1, et affirmer que l'existence de l'univers extérieur, sa structure, l'humanité de l'homme manifestent la vérité de l'optique du christianisme historique. Ce n'est pas à l'expérience chrétienne, en effet, que Paul fait appel dans ce passage de l'Ecriture: "La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux (l'humanité de l'homme) car Dieu le leur a manifesté. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages (dans le monde extérieur et dans sa structure). Ils sont donc inexcusables." (Romains 1:18-20)

Une vraie rationalité est nécessaire mais pas suffisante

La rationalité, si importante soit-elle, ne doit pas l'emporter Note 2; elle n'explique pas tout ultimement. Pour le comprendre, il faut penser au problème de la forme et de la liberté dans l'art. Pour l'être vraiment, l'artiste doit être libre. Mais si sa peinture n'a aucune forme, il perd toute communication avec ceux qui la regardent. La forme est ce qui permet à l'artiste d'être libre et de communiquer. De même la rationalité est nécessaire à l'établissement d'une relation vitale avec Dieu.

Ici, se pose la question de la communication avec ou sans mots. D'une façon générale, les mots jouent le même rôle que la forme d'un tableau pour l'artiste qui l'a peint. Des mots clairement définis et utilisés de façon rationnelle donnent forme et précision à toute communication. Il en va de même pour les symboles scientifiques soigneusement définis.

A une simple expression verbale, on peut ajouter pour l'enrichir certains éléments choisis de façon rationnelle. La forme poétique, par exemple, apporte, sans aucun doute, un plus à la prose. Les Psaumes expriment quelque chose qu'un simple texte en prose ne pourrait pas communiquer. C'est également vrai lorsqu'un artiste peint un portrait. Mais le lecteur ne percevrait rien de clair s'il y avait un divorce absolu entre une formalisation verbale rationnelle et, par exemple, une expression poétique. Dans ce cas, le lecteur ne peut qu'utiliser celle-ci comme un vecteur pour ses propres impressions personnelles.

D'innombrables enrichissements sont possibles aussi longtemps qu'une véritable continuité subsiste entre une expression verbale et ce que l'on y ajoute. Mais s'il y a discontinuité, nul ne peut dire avec certitude quel est le sens des adjonctions. Cela est vrai dans le domaine artistique, scientifique et même lors de l'utilisation d'une métaphore. Les métaphores enrichissent la communication si elles s'insèrent dans un discours au vocabulaire bien défini et susceptible d'être analysé de façon rationnelle. Mais si un livre, ou une pièce de théâtre, est fait uniquement de métaphores hors de tout un contexte défini et rationnel, non seulement il n'y aurait plus aucune communication, mais encore la raison d'être de la métaphore (l'enrichissement) disparaîtrait. Mais s'il y a discontinuité, nul ne peut dire avec certitude quel est le sens des adjonctions. Cela est vrai dans le domaine artistique, scientifique et même lors de l'utilisation d'une métaphore. Les métaphores enrichissent la communication si elles s'insèrent dans un discours au vocabulaire bien défini et susceptible d'être analysé de façon rationnelle. Mais si un livre, ou une pièce de théâtre, est fait uniquement de métaphores hors de tout un contexte défini et rationnel, non seulement il n'y aurait plus aucune communication, mais encore la raison d'être de la métaphore (l'enrichissement) disparaîtrait.

La rationalité n'est donc pas tout, mais c'est elle qui donne sens et forme. Un bon exemple se trouve dans l'Ecriture lorsque, pour reconnaître les esprits et les prophètes, Jean propose un test unique et suffisant dans une proposition au contenu précis et au fondement rationnel: "Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit; mais éprouvez les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus, n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antéchrist.". (1 Jean 4:1-3)

Le chrétien n'est pas un rationaliste; il n'essaye pas de se prendre lui-même comme point de départ, de façon autonome, et de construire un système sur cette base. Le chrétien est rationnel : il pense et il agit en partant du principe que A n'est pas non-A. Mais la rationalité n'est pas pour lui une fin en soi, car dans sa réponse à Dieu, il engage sa personnalité tout entière. Sans le contrôle d'une expression verbale précise, il ne peut que s'égarer. Il n'a plus aucun moyen pour éprouver les esprits, et faire preuve d'esprit critique face aux prophètes et à sa propre expérience. Il est dans le flou que propose la théologie nouvelle "du niveau supérieur" mentionnée précédemment (Titre II, chapitre 5).

Il est donc extrêmement important de garder l'équilibre entre, d'un côté, la véritable rationalité et, de l'autre, l'engagement total de l'homme qui s'ensuit dans les divers aspects de sa personnalité. La rationalité est loin de suffire à tout, mais sans elle tout est perdu.

L'image du livre déchiré déjà évoquée peut aider à clarifier cela. C'est la raison de l'homme qui discerne que ce qui est communiqué est vraiment conforme à la réalité; mais c'est l'homme dans sa totalité qui se réjouit en découvrant les éléments manquants et en lisant les fragments désormais rassemblés. Ces fragments font connaître le Dieu infini et personnel qui est présent et ils montrent comment rétablir la communication avec lui. La raison est intervenue au début du processus dans lequel l'homme s'est ensuite engagé tout entier.

Un jour, à Détroit, j'ai participé ainsi qu'un pasteur noir d'un certain âge à un groupe de discussion portant sur de nombreux problèmes intellectuels et culturels, et sur les solutions que leur donne le christianisme. Les échanges furent plus intellectuels que spirituels. A la fin, le pasteur noir me serra la main et me remercia. S'il m'avait dit: "Merci de m'avoir aidé à mieux défendre mes paroissiens" ou "Merci de m'avoir aidé à devenir un meilleur évangéliste", j'aurais été très heureux de savoir que mes paroles lui avaient été utiles et je n'y aurai sans doute plus pensé. Mais il m'a dit : "Merci d'avoir ouvert toutes ces perspectives; maintenant, je peux mieux adorer Dieu". Je n'oublierai jamais ce pasteur, car il a vraiment compris. Si sa conclusion n'est pas d'abord la nôtre avant d'être celle des personnes que nous essayons d'aider, c'est que nous nous sommes trompés quelque part.

Qui est dans la continuité de l'Église ?

Après avoir évoqué les différences essentielles qui existent entre le christianisme historique et la théologie nouvelle (le cinquième palier de la "ligne du désespoir"), une question se pose: étant donné les caractéristiques de celle-ci, comment se fait-il que les théologiens modernes prétendent s'inscrire dans la continuité de l'Eglise?

Leur prétention ne peut s'expliquer que si le mot "continuité" reçoit un sens nouveau. Pour eux, en effet, la continuité de l'Eglise n'implique aucunement un contenu, un enseignement permanent.

De tous temps, pour le christianisme historique, la continuité dans l'Eglise est assurée par un message bien défini. L'Ancien Testament apporte un enseignement que le Nouveau Testament développe de telle manière que si l'un est plus complet que l'autre, leur contenu est le même. Tout au long de l'histoire de l'Eglise, les grands Credo présentent de façon diversifiée un même contenu conforme à l'Ecriture. Ce contenu commun se retrouve dans l'enseignement des Réformateurs et, jusqu'à aujourd'hui, dans celui d'hommes comme Samuel Rutherford et Charles Hodge. Aussi, en tant qu'individu, si ce que je considère comme le christianisme est bien cela, puis-je être assuré d'être dans la continuité de l'Eglise. La continuité suppose un contenu doctrinal que l'on peut connaître.

La théologie nouvelle, à l'inverse, donne peu ou pas de place au contenu. Pour ses partisans, la continuité de l'Eglise est fondée sur l'expérience que des hommes ont eue au cours des siècles, ceux de l'Ancien Testament, ceux de l'Eglise primitive, ceux des Credo et de la Réforme, etc. Les contenus de leurs expériences, à supposé que celles-ci en soient vraiment, ne sont pas les mêmes. Cela importe peu, car ce qui assure la continuité, c'est la réalité de ces expériences.

Nous avons insisté sur l'un des grands problèmes que soulèvent ces expériences existentielles; leur incommunicabilité aux autres comme à soi-même. Comment, dès lors, ces théologiens considèrent- ils la Bible? Pour eux, l'environnement de chacun des écrivains bibliques constitue un certain type de culture qui véhicule beaucoup d'erreurs, erreurs dues à l'époque ancienne, à la finitude humaine et au propre développement culturel de l'écrivain. Ce que celui-ci veut dire est intimement lié aux erreurs de la culture dans laquelle il a vécu; il s'est exprimé en empruntant les formes de pensée et les termes erronés de son époque.

En conséquence, le lecteur de la Bible doit comprendre que ce qu'il lit est inévitablement plein d'erreurs. Les mots du texte sont déjà une interprétation d'expériences qui ont été faites, mais dont le contenu ne peut pas être connu.

Telle est l'opinion des théologiens modernes et ce qui, à leurs yeux, assure la continuité de l'Eglise: il y a eu une expérience dans le passé, il y en a une aujourd'hui aussi, et un semblant de communication existe entre elles grâce à l'usage de mots à connotation religieuse.

Notes

1. "Comme l'archi-révolutionnaire, Einstein dit: "Le développement historique a montré que, parmi les constructions théoriques que l'on peut imaginer, il y en a invariablement une qui se montre, sans contestation possible, supérieure aux autres. Aucun de ceux qui étudient vraiment la question ne niera que le monde de perceptions détermine le système théorique de façon, en principe, non ambiguë '. Une personne occupée à faire un mot croisé peut, sans doute, proposer n'importe quel mot, mais il n'en existe, en fait, qu'un seul qui constitue une solution satisfaisante. C'est un fruit de la foi que de dire que la nature est comme un puzzle bien constitué. Les succès remportés par la science jusqu'à présent tendent, il est vrai, à encourager cette foi". Scientific Theories par H.R. Post dans The Listener, 10 février 1966. (Retour au texte)

2. Dans un article paru dans The Christian Century du 12 mai 1965, sous le titre The Modernity of Fundamentalism, John Opie Jr. commet deux erreurs. Il a raison de dire que le christianisme historique (qu'il appelle "fondamentalisme") se sépare de la théologie nouvelle non sur des détails, mais au niveau de l'épistémologie et de la méthodologie, car il insiste sur la rationalité. mais il poursuit en disant que le christianisme historique s'intéresse exclusivement à la rationalité. Il n'en est pas ainsi. L'autre erreur - stupide - qu'il commet consiste à affirmer que le type de pensée rationnelle sur lequel le christianisme historique est fondé a surgi au siècle des Lumières. Cette opinion n'est pas mieux fondée - elle est même plus mal fondée - que celle d'Heidegger lorsqu'il affirme que c'est avec Aristote. D'autres représentants de la théologie nouvelle font la même erreur. Par exemple, Ernest R. Sandeen dans son article "The Princeton Thelogy" dans Church History (septembre 1962). (Retour au texte)


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