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La gloire du Ciel

La vérité sur le Ciel, les anges, la vie éternelle

John Macarthur - Editions La Maison de la Bible

Chapitre 3. Le Ciel tel qu'il est. Partie 2.

La roue d'Ezéchiel

L'une des descriptions les plus saisissantes de toute l'Ecriture se trouve dans le livre du prophète Ezéchiel. Lors d'une vision, Ezéchiel a été transporté de manière merveilleuse au coeur même du ciel. Il nous décrit le ciel et le trône de Dieu à l'aide de détails frappants.

Nous pouvons lire son récit en Ezéchiel 1:4-28:

"Je regardai, et voici, il vint du septentrion un vent impétueux, une grosse nuée, et une gerbe de feu, qui répandait de tous côtés une lumière éclatante, au centre de laquelle brillait comme de l'airain poli, sortant du milieu du feu. Au centre encore, apparaissaient quatre animaux, dont l'aspect avait une ressemblance humaine. Chacun d'eux avait quatre faces, et chacun avait quatre ailes. Leurs pieds étaient droits, et la plante de leurs pieds était comme celle du pied d'un veau, ils étincelaient comme de l'airain poli. Ils avaient des mains d'homme sous les ailes à leurs quatre côtés; et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes. Leurs ailes étaient jointes l'une à l'autre; ils ne se tournaient point en marchant, mais chacun marchait droit devant soi. Quant à la figure de leurs faces, ils avaient tous une face d'homme, tous les quatre une face de lion à droite, tous les quatre une face de bœuf à gauche, et tous quatre une face d'aigle. Leurs faces et leurs ailes étaient séparées par le haut; deux de leurs ailes étaient jointes l'une à l'autre, et deux couvraient leurs corps. Chacun marchait droit devant soi; ils allaient où l'Esprit les poussait à aller, et ils ne se tournaient point dans leur marche. L'aspect de ces animaux ressemblait à des charbons de feu ardents, c'était comme l'aspect des flambeaux, et ce feu circulait entre les animaux; il jetait une lumière éclatante, et il en sortait des éclairs. Et les animaux couraient et revenaient comme la foudre. Je regardais ces animaux; et voici, il y avait une roue sur la terre, près des animaux, devant leurs quatre faces. A leur aspect et à leur structure, ces roues semblaient être en chrysolite, et toutes les quatre avaient la même forme; leur aspect et leur structure étaient tels que chaque roue paraissait être au milieu d'une autre roue. En cheminant, elles allaient de leurs quatre côtés, et elles ne se tournaient point dans leur marche. Elles avaient une circonférence et une hauteur effrayantes, et à leur circonférence les quatre roues étaient remplies d'yeux tout autour. Quand les animaux marchaient, les roues cheminaient à côté d'eux; et quand les animaux s'élevaient de terre, les roues s'élevaient aussi. Ils allaient où l'Esprit les poussait à aller; et les roues s'élevaient avec eux, car l'esprit des animaux était dans les roues. Quand ils marchaient, elles marchaient; quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; quand ils s'élevaient de terre, les roues s'élevaient avec eux, car l'esprit des animaux était dans les roues. Au-dessus des têtes des animaux, il y avait comme un ciel de cristal resplendissant, qui s'étendait sur leurs têtes dans le haut. Sous ce ciel, leurs ailes étaient droites l'une contre l'autre, et ils en avaient chacun deux qui les couvraient, chacun deux qui couvraient leurs corps. J'entendis le bruit de leurs ailes, quand ils marchaient, pareil au bruit de grosses eaux, ou à la voix du Tout-Puissant; c'était un bruit tumultueux, comme celui d'une armée; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient tomber leurs ailes. Et il se faisait un bruit qui partait du ciel étendu sur leurs têtes, lorsqu'ils s'arrêtaient et laissaient tomber leurs ailes. Au-dessus du ciel qui était sur leurs têtes, il y avait quelque chose de semblable à une pierre de saphir, en forme de trône; et sur cette forme de trône apparaissait comme une figure d'homme placé dessus en haut. Je vis encore comme de l'airain poli, comme du feu, au-dedans duquel était cet homme, et qui rayonnait tout autour; depuis la forme de ses reins jusqu'en haut, et depuis la forme de ses reins jusqu'en bas, je vis comme du feu, et comme une lumière éclatante, dont il était environné. Tel l'aspect de l'arc qui est dans la nue en un jour de pluie, ainsi était l'aspect de cette lumière éclatante, qui l'entourait: c'était une image de la gloire de l'Eternel. A cette vue, je tombai sur ma face."

Ceci est la description du trône de Dieu faite par Ezéchiel. Nous ne pouvons comprendre tout dans son récit. Lui-même d'ailleurs ne comprenait pas tout. Mais, sous l'inspiration du Saint-Esprit, et dans les limites du langage et de la pensée humains, il a essayé de nous décrire ce dont il a été témoin: une lumière éclatante se reflétant sur des joyaux polis et des roues de lumière colorées ensemble avec des êtres angéliques (les animaux ou êtres vivants). Autour du trône du Dieu éternel et glorieux, il vit un arc-en-ciel lumineux, étincelant et tournoyant.

Comment interpréter un tel symbolisme? Certains tentent de trouver un sens dans chacun des aspects de la vision d'Ezéchiel. Par exemple, une des sources que j'ai consultées donnait l'explication suivante concernant les visages des créatures angéliques: le lion se réfère à la majesté et au pouvoir, l'homme représente l'intelligence et la volonté, le bœuf évoque la patience dans le service, et l'aigle suggère la rapidité de jugement.

Nous devons être prudents dans notre interprétation, afin de ne pas nous éloigner du texte, en insufflant un sens dans les symboles qui ne nous sont pas expliqués. Il ne s'agit pas ici d'un message secret qui doit être décodé; nous sommes en présence d'un grand tableau qui a pour but d'exposer la souveraineté, la majesté et la gloire de Dieu, ainsi que l'incroyable beauté, l'harmonie et la perfection de son ciel. Bien qu'il soit impossible d'interpréter avec certitude certains détails particuliers, nous pouvons comprendre que le but d'Ezéchiel dans cette description de sa vision était de présenter la gloire du ciel. Les roues qui se déplaçaient de concert, les éclairs et les joyaux scintillants, et la lumière brillante dont il parle, représentent tous la gloire de Dieu.

Ainsi, bien que la description du ciel par Ezéchiel dépasse notre capacité de compréhension, nous pouvons néanmoins saisir avec certitude l'idée principale: le ciel est un lieu où règne une gloire inexprimable.

L'Apocalypse de Jean

La révélation de Jean enrichit de manière considérable notre compréhension des choses célestes. Le mot grec traduit par "ciel" est présent plus de cinquante fois dans le livre. A deux reprises, Dieu est appelé "le Dieu du ciel" (11:13; 16:11). Bien qu'il traite en grande partie d'événements qui ont lieu sur la terre, tout le livre est écrit selon une perspective céleste.

Il existe de nombreuses similitudes frappantes entre la vision de Jean et celle d'Ezéchiel. Le récit de Jean est bien sûr plus complet; mais il concorde admirablement avec la description d'Ezéchiel. Par exemple, au chapitre 4, Jean raconte avoir été enlevé au ciel: "Après cela, je regardai, et voici, une porte était ouverte dans le ciel. La première voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette, et qui me parlait, dit: Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite. Aussitôt je fus saisi par l'Esprit. Et voici, il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu'un était assis" (vv.1-2).

Remarquons qu'Ezéchiel termine sa vision du ciel par une description du trône de Dieu et l'ineffable gloire du ciel. Jean commence par une description de ce même trône. Il le mentionne de manière répétée dans ce passage, comme l'élément central du ciel et le siège de la présence de Dieu. C'est du trône de Dieu que provient toute la gloire du ciel.

Au verset 3, nous lisons: "Celui qui était assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine" (Ap 4:3). La pierre de jaspe est un quartz cristallin opaque mais translucide, dont la couleur est variable, et se compose souvent de plusieurs nuances de vert. Il se peut toutefois que la pierre de jaspe des temps anciens ait été une pierre transparente. Le verset 3 précise encore que Dieu ressemblait à une pierre de sardoine. Certains pensent que la pierre de sardoine rouge représente Dieu en tant que Rédempteur, celui qui a pourvu au sacrifice de sang – soulignant ainsi la gloire du caractère rédempteur de Dieu. La pierre de jaspe et la pierre de sardoine étaient également la première et la dernière des douze pierres du pectoral du souverain sacrificateur (Ex 28:17, 20).

Il est impossible d'ignorer le fait qu'Ezéchiel comme Jean décrivent une scène d'une beauté éblouissante et d'une gloire magnifique – dépassant les limites du langage humain. Jean, comme Ezéchiel, dépeint une fresque monumentale, celle d'un ciel dont la gloire est ineffable. Là encore, ne nous laissons pas prendre au piège en essayant de déchiffrer le symbolisme en lui insufflant un sens qui nous échappe, au point de passer à côté d'un point aussi évident.

Le langage est défaillant lorsque les hommes tentent de décrire la gloire divine. Jean utilise donc ces comparaisons avec des pierres précieuses afin de nous communiquer cette impression de beauté majestueuse et de gloire céleste resplendissante. Les pierres qu'il mentionne sont certainement les images les plus exaltantes et les plus glorieuses qu'il était en mesure de dépeindre, et c'est la raison pour laquelle il y fait appel. Rappelez-vous toutefois qu'il est en train de décrire une gloire qui excède de loin celle d'une pierre terrestre quelconque. Si vous éprouvez quelque difficulté à visualiser la scène, cela n'est pas grave, rassurez-vous. Jean nous dépeint un tableau d'une gloire qui dépasse de très loin nos facultés de compréhension et d'imagination.

Dans un style qui ressemble à celui d'Ezéchiel, Jean continue: "Le trône était environné d'un arc-en-ciel semblable à de l'émeraude. Autour du trône je vis vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or. Du trône sortent des éclairs, des voix et des coups de tonnerre" (vv. 3-5). Une fois de plus, en parlant d'une beauté, d'une puissance et d'une majesté incommensurables, l'imagerie a pour fonction d'inspirer un profond respect et la crainte.

Les tonnerres et les éclairs rappellent une autre scène de l'Ecriture, celle du Mont Sinaï, lorsque Dieu est descendu pour donner la Loi. Les Israélites ont pu voir la gloire de Dieu sous la forme de tonnerres et d'éclairs (Ex 19:16). Ce langage cherche à décrire l'indescriptible. L'impression générale qu'il souhaite véhiculer est un sentiment d'un respect et d'une majesté profonds qui transcendent tout ce que l'on pourrait trouver sur la terre.

Jean continue sa description de la scène qui se passe autour du trône, en donnant un autre détail que nous devrions soigneusement noter: "Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu" (v. 5).

Ce verset est une source de confusion pour de nombreuses personnes. Il ne suggère pas du tout qu'il y a sept Saints-Esprits. Il n'y a bien qu'un seul Saint-Esprit, l'apôtre Paul le dit clairement: "Il y a diversité de dons, mais le même Esprit" (1 Co 12:4). Ailleurs, il dira: "Il y a un seul corps et un seul Esprit" (Eph 4:4). Ainsi donc, quoi que dise Jean, il ne suggère pas qu'il y ait sept Esprits de Dieu bien distincts. Cela serait en contradiction flagrante avec ce qu'enseigne l'Ecriture dans d'autres passages sur la personnalité du Saint-Esprit. L'expression "sept esprits" doit donc être comprise comme faisant partie du symbolisme apocalyptique. Les sept esprits sont ici liés à sept lampes, ce qui renvoie très clairement aux chandeliers qui sont les églises aux chapitres 2 et 3. Ceci à son tour semble être en relation avec les sept lampes qui se trouvaient à l'origine dans le tabernacle (cf. Ex 25:31-37). Il y avait en réalité sept bougies se trouvant au sommet d'un seul chandelier. L'imagerie que véhiculent les sept lampes est donc celle d'une ménorah à sept branches. Il s'agit donc bien d'un seul esprit, qui est représenté comme opérant dans sept dimensions. La référence aux "sept esprits" devrait donc être interprétée comme une référence à un seul esprit, bien que "septuple", l'Esprit de Dieu.

Dans quelle mesure l'Esprit est-il "septuple"? Cela pourrait être un rappel de la souveraineté de l'Esprit sur les sept églises des chapitres 2 et 3. Cela pourrait également être une référence à Esaïe 11:2, qui décrit :"L'Esprit de [1] l'Eternel reposera sur lui: Esprit de [2] sagesse et [3] d'intelligence, Esprit de [4] conseil et de [5] force, Esprit de [6] connaissance et de [7] crainte de l'Eternel". Quoi que cela signifie en réalité, une chose est certaine: cela ne veut aucunement dire qu'il y a plus qu'un Esprit, par lequel nous sommes baptisés dans le Corps de Christ (1 Co 12:13). Ceci irait à l'encontre de l'enseignement du reste de l'Ecriture (cf. également Eph 2:18; Jn 14:16-17).

Voyez encore en Apocalypse 4. Le verset 6 nous dit "Il y a encore devant le trône comme une mer de verre, semblable à du cristal". Essayez de vous imaginer la beauté de cette scène: un arc-en-ciel étincelant, des couleurs d'émeraude éclatantes, la pierre de jaspe et de sardoine, et tout cela se déversant sur une mer de cristal!

Une fois de plus, toutes ces couleurs, ces lumières et ces reflets de cristal réfléchissent la splendeur et la majesté du trône de Dieu. Ce genre d'imagerie n'est pas inhabituel dans l'Ecriture. Ainsi, nous trouvons en Exode 24: "Moïse monta avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël. Ils virent le Dieu d'Israël; sous ses pieds, c'était comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même dans sa pureté" (vv. 9-10). La lumière étincelante et éblouissante de la gloire de Dieu se reflète dans la mer de glace scintillante et éclatante, et claire comme le cristal. Remarquez que la mer de cristal y est décrite comme "un ouvrage de saphir transparent" – certainement à cause de la couleur qui s'y reflétait. Ces passages d'Exode 24 et d'Apocalypse 4 soulignent tous deux une clarté et une pureté extraordinaires. Ezéchiel les a décrits comme "un ciel de cristal resplendissant" (Ez 1:22). De nouveau, nous voyons ainsi le ciel représenté comme un lieu d'une beauté inimaginable, un lieu où chaque élément reflète en toile de fond la gloire divine.

Toutes ces références à la clarté et à l'éclat suggèrent que le ciel n'est pas un lieu d'ombres et de brumes. Le récit biblique ne fait aucune allusion à un long et sombre tunnel dont parle tellement Betty Eadie (voir le chapitre 1). L'Ecriture décrit plutôt le ciel en termes de lumière, de clarté et d'éclat!

Même lorsque Jean décrit les autres habitants du ciel, la gloire de Dieu demeure l'élément central. Même les trônes des vingt-quatre "vieillards" – qui représentent sans aucun doute le corps entier de l'église rachetée – entourent le trône de Dieu (Ap 4:4). Le verset 6 ajoute que quatre créatures vivantes entourent également le trône – ceci est certainement une référence à des créatures angéliques, peut-être les chérubins. Ainsi, nous trouvons autour du trône de Dieu les êtres angéliques et l'Eglise; sur le trône se trouve Dieu lui-même dans toute la gloire de sa majestueuse révélation.

Il est significatif de remarquer que le livre de l'Apocalypse mentionne le trône de Dieu au moins trente-neuf fois. Toutes les activités du ciel sont orientées vers ce lieu, et tout l'ornement du ciel reflète la gloire qui en émane.

Y a-t-il un temple dans le ciel?

Dans l'ancien monde, les deux bâtiments les plus importants d'une ville étaient le palais et le temple. Ils représentaient l'autorité civile et l'autorité spirituelle. Au ciel, la place du trône de Dieu souligne en même temps que Dieu est souverain et digne d'être adoré. Le ciel tout entier est son palais, et le ciel tout entier est son temple.

En Apocalypse 3:12, le Christ dit: "Celui qui vaincra [dans les écrits johanniques, ceci se réfère à chaque vrai croyant, voir chap. 4], je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus". En Apocalypse 7:15, l'un des vingt-quatre vieillards dit à l'apôtre, en parlant des saints qui ont survécu à la grande tribulation: "C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux."

Ces versets nous enseignent que les chrétiens serviront Dieu pour toujours dans un temple céleste. D'autres passages parlent également d'un temple au ciel. Ainsi, par exemple, Apocalypse 11:19 nous parle d'un "temple de Dieu dans le ciel", ainsi que de "l'arche de son alliance ... dans son temple". Plus loin, Jean décrit "le temple du tabernacle du témoignage ... dans le ciel" (Ap 15:5). Ces passages confirment sans l'ombre d'un doute qu'il y aura bien un temple au ciel.

Dans sa description de la Nouvelle Jérusalem, Jean écrit: "Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l'Agneau" (Ap 21:22). Dans leur tentative de réconcilier ce passage avec le reste du livre de l'Apocalypse, certains commentateurs soutiennent que dès maintenant, il y a un temple au ciel, mais lorsque Dieu aura construit les nouveaux cieux et la nouvelle terre, il n'y en aura pas. Malheureusement, cette thèse ne semble pas rendre le sens évident qui est contenu dans la description de Jean. Le temple du ciel n'est pas un bâtiment; Dieu Tout- Puissant sera lui-même le temple. C'est ce qui est implicite en Apocalypse 7:15, où il est dit que "celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux". Poursuivant sur cette idée d'un lieu sans temple, Apocalypse 21:23 ajoute: "La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau."

En d'autres termes, la gloire de Dieu en même temps illumine le ciel et le définit comme temple. On pourrait ainsi dire que le ciel tout entier est le temple, et que la gloire et la présence du Seigneur l'inondent de toute part. Ou bien encore, comme Jean l'écrit, "je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l'Agneau" (v. 22).

Un malentendu sur des descriptions de ce genre a malheureusement contribué à l'établissement d'une idée fausse, celle que le ciel serait un lieu morne et monotone. Car, après tout, qui voudrait faire office de pilier dans un temple que l'on ne peut jamais quitter (Ap 3:12)? Mais il ne faut pas oublier la signification de ce que Jean nous livre dans ce passage. Il n'est pas en train de nous dire que nous sommes devenus les supports physiques inamovibles d'un bâtiment, mais plutôt que nous entrons dans un lieu sans fin, dans la présence du Seigneur dans sa propre dimension, et que nous ne le quitterons jamais. Ne l'oublions pas, il est le temple dont nous sommes les piliers. L'imagerie est ainsi extrêmement riche, faisant écho à la promesse de Jésus: "Je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi" (Jn 14:3) – ainsi qu'à la profonde espérance de l'apôtre Paul: "Ainsi nous serons toujours avec le Seigneur" (1 Thess 4:17). Notre demeure sera auprès de Dieu.

Ayez présent à l'esprit qu'Ezéchiel et Jean s'efforcent de décrire l'indescriptible. Même si Dieu avait révélé tous les détails au sujet du ciel, nous ne serions quand même pas en mesure de tous les comprendre. Car, nous le constatons à la lecture des textes que nous avons cités, la notion du ciel selon l'Ecriture dépasse de loin tout ce que nous pouvons connaître. Toutefois, en Ephésiens 2, Paul nous donne quelques indications sur le ciel selon une perspective légèrement différente. Dans ce chapitre, Paul décrit notre complète dépendance de Dieu pour notre salut, en disant que nous étions morts par nos offenses et par nos péchés (v. 1), et que, par nature, nous étions les enfants de la colère (v. 3). Il continue ensuite par une description de la miséricorde et de l'amour de Dieu à notre égard, en ce qu'il nous sauve de nos péchés. La pensée que la grâce de Dieu peut nous atteindre, alors que nous méritions le contraire, devrait nous conduire à une attitude de reconnaissance et d'humilité.

En Ephésiens 2:7, Paul dit que Dieu nous a sauvés afin de "montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ". Ce verset, toutefois, ne satisfera aucunement ceux qui ont la curiosité de comprendre à quoi ressemble le ciel. Notons cependant l'intensité avec laquelle Paul décrit ce que sera le ciel: c'est un lieu où la richesse de la grâce de Dieu brille d'une façon bien plus éclatante qu'ici, sur la terre. C'est précisément cela qui me fait languir après le ciel. Le ciel représente l'éternité avec Dieu, une éternité où Dieu répandra sa bonté sur ses enfants bien-aimés!

Arrêtez-vous un instant et pensez-y. Toutes les bonnes choses que nous connaissons ici sur la terre ne sont que le produit de la grâce de Dieu (cf. Ja 1:17). Et nous, qui connaissons Christ, nous irons au ciel pour cette raison précise: afin que Dieu puisse manifester la richesse infinie de sa grâce en répandant sa bonté sur nous pour un temps sans fin. Cela ne remplit-il pas votre cœur et ne l'incite-t-il pas à préférer les richesses du ciel aux maigres plaisirs de la terre?

 


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