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Choisir pour vivre

"J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l'Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t'attacher à lui: car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c'est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l'Eternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob." (Deutéronome 30:19-20)

Ces paroles prononcées par Moïse à la veille même de sa mort prennent de ce fait valeur de testament. D'où leur solennité. De plus, elles ont été prononcées par un homme remarquable, unique dans l'histoire du monde (Deutéronome 34:10-11). Moïse vivait tellement près de Dieu que celui-ci lui parlait face à face.
Dieu lui était si profondément attaché qu'il ne supportait aucune accusation dirigée contre lui et il a d'ailleurs sévèrement condamné ceux qui un jour l'ont critiqué (Nombres12:6-8).

Après avoir été instruit dans la sagesse des Egyptiens (Actes 7:22), Moïse passa quarante ans au désert où Dieu le prépara à prendre en main les destinées du peuple d'Israël. Au moment où il prononce les paroles citées en exergue, c'est un homme de 120 ans, riche de l'expérience d'une longue vie passée dans la communion avec Dieu. Dans le testament qu'il laisse à la postérité, Moïse donne en raccourci la doctrine biblique, présentée sous la forme de l'alternative que voici: "J'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction". Et par amour pour son peuple, il pousse l'audace jusqu'à dire: "Choisis la vie, afin que tu vives..."

Il n'existe pas de troisième voie permettant d'éviter une prise de position claire et définie. L'Ecriture laisse clairement entendre que Dieu hait les demi-mesures et le mélange et qu'il ne tolère pas les "tièdes", dont il et dit: "Je te vomirai de ma bouche" (Apocalypse 3:16). Le Nouveau Testament présente le problème du choix dans des termes tout aussi extrêmes: "Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie" (1 Jean 5:12). Après Moïse l'apôtre insiste à son tour: "Nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!" (2 Corinthiens 5:20). Dans l'Épître aux Hébreux le même thème revêt cette fois un caractère d'urgence: "Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs" (Hébreux 3:7-8).

Pourquoi choisir

La nécessité de choisir vient du fait que nous sommes pécheurs, parce que nos premiers parents ont péché (Romains 5:12). Le péché a corrompu l'homme dans ses pensées, ses désirs, sa volonté (Genèse 6:5) et il l'entraîne vers une fin inexorable qui et la mort (Romains 6:23).

Devant l'évidence de ce désastre et devant l'incapacité de l'homme à remédier à sa condition, Dieu ne pouvait rester insensible. Il s'est penché vers l'homme auquel il a offert une solution en la personne et l'oeuvre de son Fils Jésus-Christ: "Lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies... Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous" (Romains 5:6-8).

Loin de vouloir agresser l'homme, Dieu lui laisse la liberté de choix. Vous êtes-vous déjà placé en face du sacrifice de Christ? Le seul fait qu'il soit mort ne vous prouve-t-il pas que vous êtes pécheur ? Pouvez-vous imaginer qu'il se soit trompé et qu'il soit mort en vain? Si donc sa mort était nécessaire, il est urgent pour vous de vous tourner aujourd'hui vers lui, c'est-à-dire de choisir.

L'absence de choix ou le mauvais choix maintiennent l'homme sous le jugement de Dieu: "Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui" (Jean 3:36).

Choisir la vie

Choisir la vie, c'est aussi choisir le programme de Dieu pour notre vie, programme qui seul peut satisfaire le coeur de l'homme. De ce choix dépendent:
- Notre vie (dans sa totalité, la vie de tout l'être)
- La prolongation de nos jours (la santé, la sécurité)
- Notre demeure dans le pays (la jouissance des biens terrestres et matériels, la protection, la paix).

Que pourrions-nous désirer d'autre? Ces promesses de Dieu prennent un extraordinaire relief de nos jours alors que les garanties humaines ont perdu de leur évidence.

Choisis la vie... ce choix primordial en implique trois autres:
- Choisir d'aimer l'Eternel ton Dieu
- Choisir d'obéir à sa voix
- Choisir de s'attacher à lui.

Choisir d'aimer l'Eternel ton Dieu

Ce choix est celui du cœur. Il implique en effet une connaissance personnelle de Dieu, allant peu à peu jusqu'à l'intimité; dès lors notre cœur s'ouvre à l'amour divin et commence à y répondre.
Notre cœur est par nature tortueux et d'une insondable méchanceté; mais lorsque Dieu nous régénère, il nous invite à l'aimer.

Aimons-nous l'Eternel de tout notre cœur? Si nous ne pouvons répondre par l'affirmative, c'est que nous nous aimons trop nous-mêmes. Pourquoi notre christianisme ne fait-il pas envie? Pourquoi nos voisins et nos collègues ne sont-ils pas amenés à la foi par notre témoignage? C'est parce qu'ils ne voient que peu de preuves de notre amour pour Dieu.

Ce choix est nécessaire car il nous contraindra à abandonner tout autre maître et à donner à Dieu la priorité dans nos vies (Matthieu 6:24 et 22:37).
Ce choix est logique, et il n'a rien d'exceptionnel. C'est la réponse normale de l'homme à l'amour infini de Dieu vers lui.
Ce choix est générateur de pureté parce que tout autre choix nous dresse contre Dieu (Jacques 4:4; 1 jean 2:15): l'amour du monde en effet est inimitié contre Dieu. Chercherions-nous à concilier le christianisme et la mondanité ? Dieu ne tolère pas le compromis et de notre côté nous ne devons pas davantage le tolérer.

La relation entre le Père et le Fils est empreinte d'amour (cp. Matthieu 3:17). Le Fils de Dieu, loin de garder cet amour pour lui seul l'a transmis aux hommes (Jean 15:9). Il l'offre à tous, aux isolés comme aux mal aimés, ou à l'adolescent qui se sent moins aimé que son frère. J'aimerais vous dire que s'il en est parfois ainsi parmi les humains, le Seigneur vous aime et voudrait que vous l'aimiez.

Nous sommes à notre tour invités à refléter ce caractère divin: "Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres" (1 Jean 4:11). Que de progrès s'avèrent nécessaires dans ce domaine ! Ah ! si l'amour pouvait se substituer aux animosités ! Si nous apprenions à nous taire au lieu de critiquer ! Ne disons pas que nous aimons Dieu si nous n'aimons pas nos frères : ce serait mentir.

Aimer Dieu entraîne une complète transformation dans les relations du couple, de la famille, comme dans les rapports professionnels. C'est là le témoignage que Dieu et le monde attendent de nous. Choisissons d'aimer Dieu et nous en verrons les effets autour de nous.

Choisir d'obéir à sa voix

Ce choix est celui de l'esprit, de l'intelligence. Au milieu des nombreuses voix qui s'élèvent, sachons reconnaître celle de Dieu. A l'opposé des autres voix, celle de Dieu répond aux besoins de l'esprit parce qu'elle est la voix du Créateur, la voix du Père qui s'adresse à ses enfants. Quel n'est pas notre privilège! Prenons-nous le temps de l'écouter, ou nous laissons-nous distraire par des voix plus impressionnantes, qui nous appauvrissement au lieu de nous enrichir, et nous trompent puisqu'elles ne nous apportent rien?

Dieu a parlé... et parce que Dieu est vérité sa Parole est vraie; elle est digne de confiance:
– L'apôtre Paul disait: "Cette parole est certaine" (2 Timothée 2:11).
– Les Thessaloniciens la considéraient, non comme la parole des hommes, mais ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la Parole de Dieu (1 Thessaloniciens 2:13).
– Pour les gens de Bérée, elle servait de référence suprême et garantissait l'exactitude de ce qui leur était dit (Actes 17:11).

Cette Parole est permanente (1 Pierre 1:23), vivante (Hébreux 4:12), indestructible (Matthieu 24 :35). C'est pourquoi les disciples s'y référaient. N'avait-elle pas inspiré leurs actes? Sur la mer de Galilée, après qu'ils avaient travaillé toute une nuit sans rien prendre dans leur filet, Pierre a dit au Seigneur: "Sur ta parole, je jetterai le filet" (Luc 5:4-11).

Il se peut que – tels les disciples cette nuit-là – vous ayez une tâche épuisante: écoutez donc la voix de Dieu, et jetez le filet du bon côté de la barque; vous ne vous épuiserez plus et vous recueillerez ce que Dieu a préparé pour vous.

La Parole de Dieu a aussi inspiré la prière des disciples: "Seigneur, c'est toi qui as dit..." (Actes 4:23- 31). Souhaiteriez-vous que Dieu intervienne dans telle ou telle situation? Alors priez, en vous appuyant sur sa Parole.

Obéir à la voix de Dieu et croire à la Parole de Christ est le fruit d'efforts persévérants. Voilà pourquoi Paul parle de s'appliquer à la lecture (1 Timothée 4:13): cela sous-entend une continuité et l'existence d'un programme quotidien; peut-être sera-ce une demi-heure en moins de sommeil, ou un poste de télévision à fermer plus tôt le soir. Bref, il y a des dispositions à prendre.

Et l'apôtre Jacques ajoute ici une note pratique: ne nous contentons pas d'une connaissance plus ou moins abstraite car c'est le coeur qui doit être rempli. Il faut expérimenter ce qu'on a lu, il faut le vivre. Quelqu'un a dit: "Ce que tu es crie si fort que je n'entends pas ce que tu dis." Il y a parfois divorce entre ce que nous prétendons être et ce que nous sommes. Nous avons des connaissances, nous pouvons citer des versets, mais la Bible est un livre vivant dont l'enseignement réclame application. L'obéissance à la Parole ne va pas de soi. Elle procède d'abord de l'abondance de la Parole en nous (Colossiens 3 :16), ensuite de la disposition de notre esprit à croire, enfin de la mise en pratique progressive (1 Thessaloniciens 4:1-2). L'obéissance à la Parole affermit notre vie spirituelle (Deutéronome 8 :3), elle est la garantie de nos certitudes (1 Jean 5 :13), du discernement de l'erreur (1 Jean 2:26) et de la protection contre le péché (1 Jean 2:1).

Choisir de s'attacher à Lui

Ce choix est celui de notre volonté. Aujourd'hui, on ne supporte plus les liens ni les contraintes. Or c'est volontairement que le chrétien doit s'attacher à Dieu et non par obligation. C'est une décision mûrie, une conviction, la soumission de sa volonté à celle du Seigneur.

Dans l'orage du jardin de Gethsémané, l'attachement de Jésus à son Père nous est dévoilé, comme dans un éclair: "Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux" (Matthieu 26:39). Le Seigneur lui-même soumettait sa propre volonté à celle de Dieu le Père dans un attachement extraordinaire. Sommes-nous prêts à faire de même?

L'esclave hébreu, qui avait servi son maître pendant six ans, pouvait sortir libre. Mais s'il décidait volontairement de rester au service de son maître, il s'engageait à vie: "Si l'esclave dit: J'aime mon maître... je ne veux pas sortir libre, alors son maître le conduira devant Dieu... et l'esclave sera pour toujours à son service" (ou "attaché à son service", Exode 21:2-6). Nous étions des esclaves; nous sommes maintenant des esclaves rachetés. Serions-nous des esclaves ayant servi jusqu'ici dans un esprit servile, alors que Dieu aimerait nous entendre dire: "J'aime mon maître, je ne veux pas sortir libre, je veux rester attaché à ton service"? C'est à cette condition que nous serons utiles à Dieu et que nous porterons du fruit. Réexaminons notre engagement: combien de doutes, d'incompréhensions, d'amertumes remettent en cause notre attachement au Seigneur! Qu'il nous aide à nous attacher fermement à lui.

Il y a quelques semaines, j'ai été témoin d'un spectacle qui pour moi a donné un sens nouveau à "l'attachement". Au sommet du mont Salève, près de Genève, j'assistais au lancement de nombreuses ailes delta. Tout à coup est apparue une aile plus grande, maniée par un moniteur et son élève, l'un attaché à l'autre, et les deux ensemble à l'aile; ils étaient liés, d'abord dans la marche, puis dans la course, enfin dans le vol. Ils vivaient dans un même temps la même expérience, avec les mêmes craintes, les mêmes joies, le même objectif. Partis ensemble, le maître et l'élève sont arrivés ensemble, unis dans une même confiance pour une même entreprise; aucun des deux ne pouvait changer d'avis et revenir en arrière: ils étaient condamnés à aller jusqu'au but et à vaincre ensemble. L'élève était assuré que le maître le conduirait à bon port.

Quelle merveilleuse image de ce que représente et de ce que permet notre attachement à Dieu ! Quel encouragement de savoir qu'avec Dieu nous parviendrons au but ! Ne vaut-il pas la peine de nous attacher à lui? N'envisageons jamais la possibilité d'un retour en arrière: "Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu" (Luc 9:62).

S'il fallait du courage à l'élève pour s'engager avec le moniteur, il en fallait autant sinon plus de la part du moniteur pour s'élancer avec l'élève. Avons-nous déjà pensé qu'il faut du courage à Dieu pour nous prendre en charge? Avons-nous réfléchi à ce qu'il en a coûté à notre Seigneur de s'attacher à nous? Pensons à son sacrifice sur la croix lorsque, animé par la volonté passionnée de nous arracher au péché, il repoussait toutes les sollicitations du diable. Combien notre attachement est pâle face au sien! Le Seigneur nous veut tout entiers à lui. Plus nous lui serons attachés aujourd'hui, plus nous lui ressemblerons demain...

Conclusion

"Choisis la vie, afin que tu vives..." Moïse ne s'est pas trompé; il nous introduit déjà dans l'état éternel, dont le temps présent n'est que le tremplin. Choisissons sans hésitation, sachant que ce choix implique l'amour, l'obéissance et un attachement indéfectible à Dieu. Montrons-nous dignes et fermes après avoir choisi, car nous sommes certains d'atteindre le but fixé.

Robert Ferretti, pasteur

 


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