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Christ, notre modèle

Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n'a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n'a pas été trouvé de fraude; qui, lorsqu'on l'outrageait, ne rendait pas d'outrages, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement; qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts aux péchés, nous vivions à la justice; lui par la meurtrissure duquel vous avez été guéris car vous étiez errants comme des brebis, mais maintenant vous êtes retournés au berger et au surveillant de vos âmes.
(1 Pi 2.21-25, version Darby).

1. On ne peut présenter Christ comme modèle qu'à ceux qui sont «en Christ»

Une des graves erreurs commises assez souvent au sein de la chrétienté consiste à présenter Christ comme modèle à des âmes qui n'ont pas la vie de Dieu, à de simples professants. A ces derniers, il faut présenter Christ comme Sauveur et non pas comme modèle.
Christ n'est pas un modèle pour les inconvertis. Il est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, pour chercher et sauver ce qui était perdu. Présenter Christ comme modèle à un inconverti, c'est lui dire qu'il peut imiter Christ, alors qu'il ne le peut pas. Pour imiter Christ, il faut d'abord posséder la vie du Christ.

Le simple professant ne possède pas nécessairement la vie du Christ. Il a besoin alors de se tourner vers le Seigneur.
Les enfants des chrétiens ne sont pas chrétiens parce que leurs parents le sont. Les enfants de chrétiens ne sont pas chrétiens parce que leur conduite extérieure est bonne, qu'ils font plaisir à leurs parents ou viennent avec eux à toutes les réunions. Avoir une conduite extérieure exemplaire ne prouve pas toujours que l'on est un vrai chrétien.
Les fils et filles des chrétiens ne sont réellement chrétiens eux-mêmes que lorsque le travail de l'Esprit de Dieu s'est vraiment accompli en eux, dans leur conscience et dans leur coeur. On ne naît pas chrétien: on le devient par la nouvelle naissance. On ne saurait trop insister sur l'importance de ce fait.

1a. La nouvelle naissance

La nouvelle naissance est indispensable pour être un «homme en Christ». Voilà pourquoi le Seigneur insistait tant auprès de Nicodème en lui disant: Il vous faut être nés de nouveau (Jean 3.7).

  • Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3.3)
  • Si quelqu'un n'est né d'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu (Jean 3.5)
  • Si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées; voici, toutes choses sont faites nouvelles (2 Cor 5.17)
  • Si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux (Mat 18.3).

Il ne faut donc pas s'illusionner, mais savoir de façon certaine si, oui ou non, nous sommes nés de nouveau.

A la nouvelle naissance, nous recevons une vie nouvelle, une nouvelle nature : la vie de Dieu, la nature divine. C'est un immense miracle, entièrement à la gloire de Dieu.

Nicodème, cet homme honorable et très instruit, pouvait demander: «Comment ces choses peuvent-elles se faire?». Alors le Seigneur prit l'exemple remarquable du serpent d'airain pour lui faire comprendre comment on peut naître de nouveau.

Lorsqu'un Israélite, dans le désert, avait été mordu par un serpent brûlant et qu'il avait conscience de son état désespéré, sentant qu'il était perdu, mais croyant la proclamation de Moïse, croyant la Parole de Dieu par la bouche de Moïse, il regardait le serpent d'airain: un simple regard de foi: il était instantanément et complètement guéri.
Quelques instants auparavant, il pouvait être mourant, peut-être à l'agonie... Dès qu'il avait regardé au serpent d'airain qui brillait aux rayons du soleil, il était guéri. Il pouvait se lever sur ses pieds et rendre grâces à Dieu. Il avait, en quelque sorte, reçu une nouvelle vie ayant cru à la Parole de Dieu par la bouche de Moïse.

Aujourd'hui, de même, le pécheur qui se sait atteint par la blessure cruelle du péché, et qui réalise qu'il est coupable et perdu, s'il regarde à la croix, au divin Crucifié du Calvaire, reçoit instantanément la guérison, une vie nouvelle, la vie divine. Il est né de nouveau.
Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle (Jean 3.15).

Ce premier point est ainsi bien établi; nous le répétons donc: Christ ne peut être présenté comme modèle qu'à ceux qui sont «en Christ», «nés de nouveau», «nés de Dieu», «nés de l'Esprit».

Un autre exemple (Mat 11.28-30): Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos. Ce verset 28 s'adresse aux inconvertis.
Ensuite, Jésus ajoute: Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de coeur; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger. Ces versets 29 et 30 s'adressent au vrai croyant.

A l'inconverti, Jésus dit: Venez à moi... et je vous donnerai du repos. C'est le repos de la conscience.
Ensuite au vrai croyant, à celui qui a déjà trouvé ce premier repos que Jésus donne, Il dit: Prenez mon joug... et vous trouverez le repos. Ici, c'est le repos du coeur. C'est donc une grave erreur de dire à un inconverti, à un simple professant, de prendre sur lui le joug de Christ. Il ne le peut pas. Hélas! C'est cependant ce que l'on entend trop souvent. Il faut d'abord venir à Christ comme un pauvre pécheur fatigué et chargé et recevoir aux pieds de Christ le pardon de ses péchés, le repos de la conscience. Après cela, mais après cela seulement, on peut prendre sur soi le joug de Christ.

2. Christ nous a laissé un modèle: Considérons-le attentivement

A tous ceux qui sont «nés de nouveau», à tous ceux qui sont des «enfants de Dieu», Christ peut être présenté comme notre divin modèle. Pour suivre un modèle, pour imiter un modèle, il faut tout d'abord le considérer attentivement.

Voyez, par exemple, une classe de dessin d'art. Sur un tréteau élevé, on a placé un objet quelconque, un modèle à dessiner. Il a été mis bien en vue, en pleine lumière, afin que chacun puisse le voir. Chaque élève le regarde avec grande attention, s'il veut reproduire convenablement le modèle proposé sur sa feuille de papier Ingres. Chaque élève cherche à prendre soigneusement les diverses proportions de l'objet, afin de les reporter très exactement sur son papier.

Le Seigneur Jésus est placé devant nos yeux, en pleine lumière, comme notre parfait modèle. Considérons-le donc attentivement.

Toute l'Ecriture nous Le présente d'un bout à l'autre. Sondez les Ecritures, car ce sont elles qui rendent témoignage de Moi, pouvait dire le Seigneur. Jamais nous ne serons assez attentifs, assez concentrés pour considérer Christ.

Fixant les yeux sur Jésus nous est-il dit en Hébreux 12 (version Darby). Et en note, il est précisé: avec le sens de « détourner ses regards d'autres objets et les fixer exclusivement sur un seul.»

Reprenons par exemple l'objet proposé à une classe de dessin d'art. Supposons un élève qui, au lieu de considérer attentivement le modèle, regarde par la fenêtre, ou s'amuse avec ses pinces à dessin, sa gomme ou ses crayons... Croyez-vous qu'il arrivera à reproduire quelque chose de convenable du modèle placé cependant devant ses yeux? Certainement pas! Il faut que cet élève concentre toute sa pensée, tout son effort sur le modèle proposé.

De même, si nous voulons connaître notre divin et parfait modèle, il nous faut détourner volontairement nos regards d'autres objets, et les fixer exclusivement sur un seul: Christ.

Oh! Comme il est nécessaire de nous exhorter les uns les autres à diriger nos regards vers Christ, à être occupés de Lui, à fixer nos yeux sur Lui.

Quand on regarde un petit moment le soleil, l'astre brillant du jour, quand il luit dans sa splendeur, puis que l'on abaisse ensuite les yeux sur les choses environnantes, nous avons devant les yeux comme un nuage; nous ne distinguons plus les choses qui sont autour de nous. Quand on contemple Christ dans Sa gloire, Lui, le divin soleil de l'âme, les choses de la terre sont comme voilées à nos yeux. Elles ont perdu de leur attrait pour le coeur.

Puissions-nous donc davantage contempler Christ: Christ ici-bas, l'homme parfait, le parfait serviteur; Christ sur la croix, souffrant pour nous, portant nos péchés; Christ ressuscité et assis à la droite de Dieu, couronné de gloire et d'honneur; Christ qui re- vient pour nous chercher; Christ qui régnera sur tous les rivages des mers. Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie.

3. Christ, notre modèle: L'homme sans péché

1 Pierre 2.21-22: Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n'a pas commis de péché et dans la bouche duquel il n'a pas été trouvé de fraude.

Sommes-nous disciples de Christ? Alors nous devons suivre ses traces. Comme un cher frère aime à le dire et à le répéter : « Vous dites que vous êtes à Christ: montrez-moi Christ dans votre vie, et pas autre chose.» Nous devons bien reconnaître qu'il y a une grande distance entre le maître et les disciples. Cependant, nous sommes appelés et exhortés à suivre les traces de Christ. Pour cela, je le répète, il nous faut Le considérer attentivement.

Il est allé de lieu en lieu, faisant le bien. Il est l'homme qui n'a pas commis de péché, nous dit l'apôtre Pierre, Celui qui n'a pas connu le péché, nous dit l'apôtre Jean. Aux Juifs qui l'accusaient, il pouvait dire: Qui d'entre vous me convaincra de péché? C'est le premier homme parfait, en qui Dieu ait pu trouver tout Son plaisir. En dehors de Lui, tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu.

Quand on amena à Jésus une femme coupable, les Juifs voulaient essayer de trouver Jésus en défaut. Mais Lui écrivait sur la terre, puis se relevant, leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Alors il nous est dit qu'ils s'en allèrent tous un à un, depuis les plus anciens jusqu'aux plus jeunes...

Christ est le seul homme sans péché. Celui qui n'a rien fait qui ne se dût faire. Eh bien! Nous sommes maintenant exhortés à suivre les traces que Jésus a laissées, en fixant nos yeux sur Lui. Mettons donc nos pieds dans l'empreinte de Ses pas.

L'auteur du Psaume 23 pouvait dire: Il me conduit dans des sentiers de justice à cause de Son nom. Que sont ces sentiers de justice? Ce sont ceux qu'a suivis le Seigneur lorsqu'Il était ici-bas, des sentiers dans lesquels le péché est absent. C'est aussi dans ces sentiers de séparation du mal, de tout mal, que nous sommes appelés à marcher.

Remarquons ensuite que l'apôtre Pierre mentionne: ... et dans la bouche duquel il n'a pas été trouvé de fraude. Qu'est-ce que la fraude ? Nous le savons fort bien, quand nous traversons la frontière, et qu'un voyageur se fait prendre pour avoir voulu passer des marchandises en fraude. Christ a toujours dit la vérité. Il n'y a eu aucune fraude, aucun mensonge dans sa bouche. Il n'a jamais péché de Ses lèvres. Jamais homme ne parla comme cet homme.

Ah! Demandons-Lui de nous donner des lèvres sanctifiées. Si quelqu'un ne faillit pas en paroles, celui- là est un homme parfait, capable de tenir aussi tout le corps en bride, dit Jacques (Jac 3.2). Et au jeune homme Timothée, il était écrit: Sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté (1 Tim 4.12). La parole passe ici avant la conduite. Ah! Encourageons-nous l'un l'autre à veiller sur nos paroles. Il y a des paroles folles, des plaisanteries qui ne sont pas bienséantes. Veillons sur nos lèvres, bien-aimés, et aidons-nous les uns les autres à cet égard.

4. Christ, notre modèle: L'homme doux par excellence

... qui lorsqu'on l'outrageait, ne rendait pas d'outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement (1 Pi 2.23).
Tout au long de son ministère, Christ a été l'homme doux par excellence. Qu'est-ce que la douceur? C'est le caractère d'un homme qui n'insiste pas sur ses droits. Un exemple: le village de Samaritains qui n'a pas voulu recevoir Jésus, parce que sa face était tournée vers Jérusalem (Luc 9.51-56). Jacques et Jean lui demandent: Veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel.... Jésus les reprend en leur disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés. Et il est tout simplement ajouté: Et ils s'en allèrent à un autre village.

Christ seul a été l'homme parfaitement doux, comme Il le dit aussi lui-même: Je suis débonnaire et humble de coeur. Contemplons Christ afin de Lui ressembler en cela aussi. Que votre douceur soit connue de tous les hommes: le Seigneur est proche (Phil 4). Nous sommes exhortés, à notre tour, à montrer toute douceur envers les hommes. Il ne faut pas que l'esclave conteste, mais qu'il soit doux envers tous... enseignant avec douceur les opposants. Paul exhortait les Corinthiens par la douceur et la débonnaireté du Christ (2 Cor 10.1).

Si la douceur est le caractère d'un homme qui n'insiste pas sur ses droits, il y a cependant une différence à signaler entre «faire valoir ses droits» et «insister sur ses droits».

Un exemple, dans la vie de l'apôtre Paul (Act 22.25), nous le montre faisant valoir son droit, lorsqu'il dit: Vous est-il permis de fouetter un homme qui est Romain et qui n'est pas condamné? En cette occasion, Paul, qui connaissait les lois, a fait valoir ses droits. Mais il est bien certain que si nos droits sont foulés aux pieds, lorsque nous les avons fait valoir, alors nous ne devrions plus insister... Que le Seigneur nous aide à refléter ici-bas quelque chose de Sa douceur envers nous.

5. Christ, notre modèle: L'homme humble par excellence

Philippiens 2.5: Qu'il y ait donc en vous cette pensée...
Quelle pensée? Celle de nous abaisser nous-mêmes... Il s'est anéanti lui-même... Il s'est abaissé lui-même...

Lui seul pouvait s'anéantir en prenant la forme d'un homme semblable à nous en toutes choses, à part le péché. «Dieu se fait homme, ô saint mystère, que son peuple adore à genoux

Mais lorsqu'il s'est abaissé lui-même, en cela essentiellement il nous a laissé un modèle, afin que nous suivions ses traces... Cette pensée, qui était dans le Christ Jésus, est-elle en nous? Nous savons tous dans quel abaissement, dans quelle humilité le Seigneur de gloire a voulu descendre, lorsqu'Il est né à Bethléhem, un tout petit village, et n'a pas même eu de berceau. «Humble Enfant, tu naquis plus bas que nous ne sommes...»

Puis, plus tard, jusqu'à l'âge de trente ans, il a été le fils du charpentier, travaillant de ses mains sur l'établi et sachant ce que c'est que la fatigue après une longue journée de travail... Ne l'oublions pas, nous sommes disciples de l'humble charpentier de Nazareth.

Pendant son ministère itinérant, nous voyons le Seigneur s'associer aux petits et aux humbles. C'était précisément le reproche que lui faisaient les riches et orgueilleux pharisiens et scribes de Judée. Cet bomme reçoit les pécheurs et mange avec eux. Il était un ami des pauvres, des publicains et des pécheurs. Il se trouvait beaucoup plus souvent en Galilée qu'en Judée, parce que la Galilée le recevait, l'accueillait plus que la Judée.

A nous, il nous est dit maintenant: Soyez revêtus d'humilité vous associant aux humbles, aux choses humbles et aux personnes humbles. Est-ce que les choses humbles et les personnes humbles sont celles avec lesquelles nous aimons nous associer? Christ nous a laissé un modèle afin que nous suivions Ses traces.

6. Christ, notre modèle: L'homme obéissant par excellence

A tous ceux qui ont trouvé le repos de la conscience aux pieds du Sauveur, à tous ceux qui sont maintenant «enfants de Dieu», Jésus dit: Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi.
Quel était ce joug? Une soumission parfaite et constante à la volonté du Père. Christ pouvait dire: Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre (Jean 4). Nous sommes exhortés à prendre le même joug que Christ et à dire, nous aussi: Non, pas ma volonté, mais la tienne, soit faite.
Christ a été l'homme parfaitement obéissant jusqu'à la mort de la croix.

Comment connaître la volonté de Dieu? Bien souvent, celle-ci nous est clairement indiquée dans la Parole. Cependant, il est parfois nécessaire que nous soyons dirigés de façon précise par Dieu. Si nous cherchons à connaître la pensée de Dieu, commençons par nous assurer que nous n'avons aucune volonté propre... Dans la plupart des cas, la volonté de Dieu ne tarde pas à nous être révélée.
Nous pouvons bien demander comme dans le cantique: «Ah! Donne-nous des coeurs obéissants.»

7. Christ, notre modèle: L'homme pauvre par excellence

Bienheureux celui qui comprend le pauvre...
Etant riche, Il a vécu dans la pauvreté... Nous aussi, sachons vivre dans la simplicité, dans l'humilité, dans la pauvreté, ne recherchant pas les choses élevées, mais nous associant aux humbles.

Jean Raymond Couleru

Tiré, avec permission, de la revue Promesses

 


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