Choisis la vie, afin que tu vives…
Je sais, un peu partout, tout le monde s’entretue, c’est pas gai, mais d’autres s’entrevivent, j’irai les retrouver.
- Jacques Prévert
J’ai mis devant toi la vie et la mort, choisis la vie afin que tu vives, pour aimer l’Éternel ton Dieu, pour obéir à sa voix et pour t’attacher à lui.
- Deutéronome 30:19-20
Nous commençons cette nouvelle année dans un maelström de violence et de mort. Guerres, attentats, inondations, tsunami, famines, développement des injustices… Cette violence et ces pulsions mortifères se retrouvent dans toutes les strates de nos existences, depuis les situations internationales, jusqu’au plus profond de nos vies intérieures en passant par nos relations familiales ou professionnelles, rien n’est à l’abri de cette colère meurtrière qui caractérise le monde des humains.
Ce constat est aggravé par le sentiment d’impuissance qui s’empare de nous lorsque, refusant de fermer les yeux, nous considérons ces différents champs de bataille et réalisons que nous n’avons que très peu ou même souvent aucun pouvoir pour changer les choses.
Nous pourrions être tentés de dire, comme le prophète Élie, il y a bien longtemps: " ... je suis resté, moi seul, et ma vie est en danger."1
La réalité à l’époque d’Élie comme de nos jours est différente, la vie est une option, mais le seul monde sur lequel j’ai une véritable influence est le mien. Ce monde intérieur — découvert par Élie au fond de sa grotte — loin des tremblements de terre, des explosions de feu et des manifestations terrifiantes, loin des listes de bonnes résolutions ou des résultats chiffrés censés nous rassurer, ce monde intérieur qui accueille le murmure doux et léger de la présence forte et discrète de Dieu. C’est là qu’est la source de la vie, selon la promesse du Christ.2 Nos chambres secrètes peuvent devenir des résurgences de la vie éternelle.
C’est notre seul espoir, l’unique sentier qui évite la politique de l’autruche ou le désespoir.
Ce choix de la vie est un combat violent, la mort est tellement présente, la facilité de l’oubli et de l’étourdissement tellement tentante…
Heureusement, même si l’essence de cette vie se trouve dans l’intimité d’une solitude partagée avec notre Créateur, nous ne sommes pas seuls ! L’Esprit en nous est à l’œuvre par ses impulsions, ses « poussées » discrètes, ses infusions de pensées qui nous aident à choisir la vie. Pour que 2024 soit une année de vie, il faut qu’elle soit une année spirituelle, dans le sens le plus réel du mot, une année de connexion entre notre esprit et l’Esprit de vie.
Et puis, nous ne sommes pas les seuls parmi les humains à caresser ce désir de « choisir la vie ». Comme le dit si joliment J. Prévert: « d’autres s’entrevivent, j’irai les retrouver ». Les autres ne peuvent vivre pour moi, mais retrouver celles et ceux qui luttent pour trouver et partager la vie de l’Esprit est un soutien indispensable pour que la flamme brule avec ardeur et intensité.
Il ne s’agit pas ici d’une « bonne résolution » pour l’année à venir, mais de la prise de conscience de la réalité d’un monde qui se désagrège sous l’impulsion du mal, de l’égoïsme, du désir de dominer, de posséder et du choix qui est le nôtre à chaque instant: la mort ou la vie. Le choix entre… l’amour ou la haine, la rancune ou le pardon, le pouvoir ou l’abandon, le contrôle ou la liberté.
Mon souhait pour cette nouvelle année est que nous puissions, chacun pour notre part, mais aussi ensemble, faire le choix de la vie, afin que nous vivions vraiment !
Philip
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1 1 Rois 19:10
2 Jean 7:38
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