Le choix d'une compagne pour la vie
Jacob avait dû quitter le foyer familial pour fuir son frère Esaü qui en voulait à sa vie. Mais derrière cette circonstance négative, Dieu dirigeait toutes choses pour son bien. C'est souvent la même chose pour nous. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes dans telle ou telle situation. Mais souvenons-nous que si nous sommes dans la main de Dieu, il dirige les circonstances en notre faveur, car «toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu» (Romains 8:28).
Il importe de voir comment toutes choses ont concouru au bien de Jacob, dans les années tellement importantes où il a choisi la compagne de sa vie. Résumons donc les faits racontés dans le livre de la Genèse, au chapitre 29.
Après son long voyage, Jacob arrive à la source de Paddan-Aram, là où l'on abreuve les troupeaux chaque soir. Tandis que Jacob converse avec les bergers rassemblés, Rachel, la bergère, survient. C'est la fille de Laban, oncle de Jacob; c'est donc sa cousine germaine. C'est là que Jacob fait sa connaissance et que s'amorce l'idylle qui, sept ans plus tard, aboutira à leur mariage. J'aimerais tirer de ce récit biblique sept principes – et nous pouvons les considérer comme sept règles d'or – qui devraient guider le jeune croyant au moment où il pense au mariage.
1er principe
Dans le chapitre 28 de la Genèse, Dieu a rencontré Jacob à Béthel, et il l'a béni, lui promettant un avenir et une postérité. Il a donc fallu que Jacob rencontre Dieu avant de rencontrer Rachel. Tirons-en l'application:
Lorsqu'un jeune homme ou une jeune fille envisage de se marier, il devrait d'abord en faire un sujet de prière précis. Il devrait s'arrêter dans la présence de Dieu, pour lui permettre de le guider dans ce choix; soit qu'il mette à part un temps spécial pour prier et étudier la Bible, soit qu'il éprouve d'une autre manière son désir de chercher et d'accomplir la volonté divine.
Nous vivons une époque où Satan, le prince de ce monde, pousse ses victimes à précipiter les décisions importantes de l'existence. Pourtant, il est encore possible à un jeune homme ou une jeune fille de refuser de se laisser prendre dans cet engrenage, pour permettre à son Seigneur de lui révéler ses plans pour son avenir.
Oui, le choix d'une épouse ou d'un époux doit être précédé d'une rencontre avec Dieu. Et je l'affirme avec conviction, le Seigneur donne aujourd'hui encore le meilleur à celui qui sait attendre l'heure et le choix de Dieu pour lui. C'est ce que le prophète exprimait à sa façon il y a plus de 25 siècles:
«Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, vous mangerez les meilleures productions du pays.» (Esaïe 1:19)
2ème principe
Et maintenant, voici le deuxième principe que le croyant doit observer en vue d'un mariage heureux, principe encore plus important que le premier. Il faut que le jeune homme et la jeune fille appartiennent au Seigneur.
Jacob n'a pas, comme son frère, cherché sa femme parmi les jeunes filles païennes des tribus voisines, ce qui avait tant peiné ses parents. Non, sur leur demande, Jacob s'est rendu dans la famille de sa mère, cette famille de croyants qui, depuis l'époque d'Abraham, avait quitté les idoles pour servir l'Eternel, le Dieu des cieux. Jacob a donc cherché la compagne de sa vie dans une famille de croyants.
Jeune homme, jamais tu ne seras vraiment heureux si, ayant accepté Christ comme ton Sauveur, tu te mets à fréquenter une jeune fille qui n'appartient pas à ce Sauveur. Jeune fille chrétienne, jamais tu ne seras pleinement heureuse si tu te laisses éblouir par les avantages de tel ou tel parti, sans t'assurer de l'essentiel: le jeune homme, est-il chrétien, lui aussi? Ne pense pas: «Il le deviendra» ou «On verra bien au moment même!» Non, toi qui appartiens à Dieu, ne fréquente pas un ou une inconverti. Dans le chapitre du Nouveau Testament consacré au mariage, l'apôtre Paul précise bien, lorsqu'il parle de l'union de deux êtres: «... seulement, que ce soit dans le Seigneur.» (1 Corinthiens 7:39)
Jeune homme, jeune fille, vous pourriez avoir d'amers regrets si vous ne remplissez pas cette condition de base en vue d'un mariage heureux. Il vaudrait mieux rompre un lien que Dieu désapprouve que de rester dans la désobéissance. En effet, l'Ecriture dit: «Qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres? ... Ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle? ... C'est pourquoi... séparez-vous, dit le Seigneur ... et je vous accueillerai. Je serai pour vous un Père, et vous serez pour moi des fils et des filles.» (2 Corinthiens 6:14-18)
3ème principe
Après l'énoncé de ces deux principes, en voici un autre que les circonstances des fiançailles de Jacob nous soulignent. Il a fondé son foyer à mille kilomètres de la maison de ses parents, mettant ainsi en pratique la parole qui est à l'origine de l'institution divine du mariage: «L'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme.» (Genèse 2:24)
Dans le cas de Jacob, c'est bien dommage qu'il n'ait pas pu mettre mille kilomètres entre lui et ses beaux-parents. Que de difficultés il aurait ainsi évitées!
Il en est de même aujourd'hui. Le foyer des jeunes époux ne pourra pas pleinement s'épanouir si parents ou beaux-parents vivent trop près et interfèrent trop souvent dans la cellule familiale, cette cellule qui déjà doit s'adapter à une situation entièrement nouvelle.
4ème principe
En choisissant sa femme dans la maison de Laban, son oncle, Jacob accomplissait à la lettre le profond désir exprimé par ses parents au moment de son départ de Beer-Schéba.
Jeunes gens et jeunes filles, ne méprisez pas les conseils de parents croyants, et n'agissez pas dans l'indépendance et la précipitation; certains obstacles tomberont d'eux-mêmes si vous savez patienter quelques mois. Et ne dédaignez pas la bénédiction des parents qui partagent la même foi, ce précieux apport à la construction de votre futur bonheur familial.
5ème principe
Il faut que le futur fiancé découvre l'âme soeur. L'Ecriture parle de « l'aide semblable » ou, comme le dit la version Darby, «l'aide qui lui correspond» (Genèse 2:18).
Que de foyers hâtivement construits courent le risque de l'éclatement, parce que de profondes divergences d'éducation, de mentalité, de nationalité, et surtout d'antécédents religieux sont générateurs de frictions, ces frictions qui apparaissent dans les moments de crise, et en particulier lors de la naissance des enfants!
Mais pour Jacob, Dieu avait tout préparé; il savait que Jacob passerait la majeure partie de son existence dans les champs à garder le bétail, d'abord le troupeau de Laban pendant 20 ans, et ensuite le sien. Aussi, pour Jacob le berger, la femme vertueuse apparut-elle au puits de Charan, sous les traits d'une jeune bergère:
«Comme il... parlait encore, survint Rachel avec le troupeau de son père; car elle était bergère.» (Genèse 29:9) Jacob roula la pierre de la margelle pour abreuver son troupeau. Il n'en fallut pas davantage pour que s'amorce l'idylle. Lorsqu'il a vu Rachel, Jacob a eu le coup de foudre. Il n'a pas pu faire taire son émotion, ni les sentiments naissants dans son coeur. Il est allé même très vite, si vite qu'il l'a tout de suite embrassée: «Et Jacob baisa Rachel, il éleva la voix et pleura.» (Genèse 29:11)
6ème principe
Cependant, tout épris qu'il fût, Jacob a su se ressaisir. Introduit chez Laban, le père de Rachel, il s'est donné un mois de réflexion (Genèse 29:12-15). Puis il a proposé à son futur beau-père de le servir sans salaire pendant sept ans, pour Rachel. Sept ans, c'est long, et c'était certainement très long pour Jacob, cette nature impulsive et fougueuse qui ne savait jamais attendre! Mais tout de même, il a su prendre le temps de réfléchir, de prier et de se préparer à l'étape la plus importante de l'existence humaine.
Il ne faut jamais agir avec précipitation devant une décision de cette importance. J'ai énoncé ainsi le sixième principe à observer par le croyant qui désire connaître le vrai bonheur familial.
7ème principe
Et ceci nous conduit au dernier de ces principes: il est peut-être élémentaire, mais il n'apparaît qu'en dernier lieu dans le récit de Genèse 29, consacré aux fiançailles de Jacob. Nous lisons au verset 20 de ce chapitre:
«Jacob servit sept années pour Rachel; et elles furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu'il l'aimait.»
Il ne s'agissait pas pour Jacob de ce faux amour dominé par les passions, les intérêts et la sensualité. Au lieu de trouver le temps long et de précipiter les choses, il n'a pas vu les années passer, et il a su conquérir progressivement celle qui devait un jour partager sa vie et participer à sa vocation. Pour Jacob, l'attente ne fut pas du temps perdu; son amour pour Rachel s'est épanoui. Et cet amour a été le ciment qui a uni définitivement ces deux vies formées l'une pour l'autre, en vue des tempêtes de l'existence qu'elles devraient affronter ensemble!
Jeune homme, jeune fille, que le véritable amour ait le temps de naître et de s'épanouir pendant la période de vos fiançailles, et qu'ensuite cet amour continue de croître pendant toute votre vie à deux, sous la bénédiction de votre Seigneur!
Nul ne contestera l'importance du choix d'une compagne ou d'un compagnon pour la vie. Une fois de plus, «tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction... à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles» (Romains 15:4 et 1 Corinthiens 10:11).
J.H. Alexander