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La vraie spiritualité

Francis A. Schaeffer
Editions La Maison de la Bible

III. La vraie spiritualité: - Un exercice de tous les instants

7. Les oeuvres de l'Eglise, l'Epouse de Christ

Dès l'instant où nous acceptons Christ comme Sauveur, nous entrons dans une nouvelle relation avec Dieu le Père, qui devient notre Père, notre "Abba" (papa). S'il en est ainsi, nous sommes en droit de connaître, ici-bas, sa sollicitude paternelle. Nous entrons également dans une nouvelle relation avec Dieu le Fils, au moment où nous acceptons Christ comme Sauveur. Il devient aussitôt pour nous le "cep", "l'époux". Une question s'impose alors: si nous, les "sarments", "l'épouse", ne produisons pas le fruit escompté par celui qui est notre "cep" et notre "époux", quelle en est la cause?

"De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu." (Romains 7:4)

Remarquez la double finalité: pour appartenir à Christ, afin de porter du fruit pour Dieu. Ce double appel doit cependant être accompagné d'un avertissement solennel:
"Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice." (Romains 6:13)

Devenu chrétien, je peux donc me livrer au péché ou à Dieu, et être utilisé comme arme par l'un ou par l'autre dans le combat spirituel en cours.

"Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce.
Quoi donc ! Pécherions- nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce? Loin de là!
Ne savez-vous pas qu'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice? Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits. Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. - Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. - De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté. Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice. Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin de ces choses, c'est la mort."
(Romains 6:14-21)

Ce passage met l'accent sur notre haute vocation, qui consiste à nous placer volontairement dans les bras de notre bien-aimé et légitime époux, et de produire, dans le monde environnant, des fruits qui lui plaisent. Ce texte nous met aussi en garde, car malgré notre statut de chrétien, nous sommes capables de nous placer dans les bras d'un autre et de chercher à lui plaire.
Il nous est tout à fait possible de produire, maintenant encore, le même genre de fruit qu'avant notre conversion. Pourquoi cela? Parce que nous nous soumettons au mauvais maître, c'est-à-dire à notre ancien maître, le diable, Satan.

Permettez-moi de dire avec douceur, mais de manière incisive: il m'est tout à fait possible, bien que chrétien, de faire ce qui est mal, c'est-à-dire de produire autour de moi le fruit du diable. Pour illustrer cette idée, imaginez un couple de même race, de même couleur de peau. Si la femme met au monde un enfant de couleur différente, l'évidence de son infidélité éclate aux yeux de tous. Il en est de même pour nous. Si, en tant que chrétien, je ne produis pas le fruit escompté, je suis coupable d'infidélité spirituelle. Ma vie est celle d'un adultère spirituel. Le mot "infidèle" (venant du latin fides, "foi"et le préfixe "in") prend, dans notre contexte, une signification très claire, puisque la foi est l'instrument qui nous permet de porter le fruit du Christ ressuscité. Ainsi, le mot "infidèle" souligne toute la gravité du manque de foi, de l'incrédulité, c'est-à-dire de l'infidélité à Christ.

Considérons maintenant le troisième volet de ma nouvelle relation. Dès que j'accepte Christ comme Sauveur, j'entre dans une nouvelle relation avec le Saint-Esprit également. Le Saint-Esprit est en moi l'agent de toute la Trinité. Or, le fruit de l'Esprit est clairement indiqué dans la Bible: "Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi; la loi n'est pas contre ces choses." (Galates 5:22-23)

Les oeuvres de la chair sont également dénoncées avec clarté: "Or, les oeuvres de la chair sont évidentes; ce sont la débauche, l'impureté, le dérèglement, l'idolâtrie, la magie, les rivalités, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l'envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables." (Galates 5:19-21 a)

Le Saint-Esprit est l'agent de toute la Trinité. Il est l'agent du Christ crucifié, ressuscité et glorifié. Si je produis autre chose que le fruit de l'Esprit, c'est uniquement parce que j'ai attristé le Saint-Esprit, mon hôte divin. Le Dr Charles Hodge l'exprime ainsi: "Le grand privilège distinctif du vrai chrétien est le Saint-Esprit qui habite en lui. Avec quel soin doit-il écarter toutes pensées ou sentiments propres à offenser cet hôte divin!" Le Saint-Esprit est une personne; il est donc susceptible d'être blessé, attristé. Aussi Ephésiens 4:30 nous enjoint: "N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption."

1 Thessaloniciens 5:19 nous adresse cet ordre: "N'éteignez pas l'Esprit." En attristant l'Esprit, nous rejetons l'interprète de l'œuvre de Christ en nous, celui qui la rend efficace dans notre vie. Les fruits existent bel et bien, produits par l'œuvre parfaite de Christ: d'un côté par son oeuvre passive, les souffrances sur la croix, de l'autre par son oeuvre active, son obéissance, sa parfaite observation de la loi durant toute sa vie. Les fruits sont là, prêts à se répandre dans le monde qui nous entoure, par l'action du Saint-Esprit en nous.
Une vie chrétienne normale porte du fruit. II y a des océans de grâce en réserve. Vergers sur vergers, vignes sur vignes attendent, chargés de fruits. Si la vie chrétienne reste infertile, cela provient d'une seule cause: l'outil de la foi a été négligé, et l'Esprit s'est éteint. Ce péché est, en réalité, un double péché: d'une part, le péché proprement dit, terrible en soi, l'offense à la Loi et à la personne de Dieu; d'autre part, le péché par omission, puisque nous ne saisissons pas, par la foi, tous les trésors que Dieu tient en réserve pour nous.

Etant donné la structure de l'univers, étant donné notre vocation de faire connaître, depuis l'Ascension jusqu'au retour du Seigneur, l'existence de Dieu et de sa Personne, étant donné le prix terrible payé à la croix où nous furent acquis le salut et toutes les bénédictions immédiates et futures qui en découlent, étant donné tout cela, le véritable péché du chrétien, c'est le refus de prendre possession, par la foi, de ce qui lui appartient. Voilà le véritable péché: "Tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction est péché." (Romains 14:23b)

Le péché consiste à ne pas élever les mains vides de la foi. Tout ce qui n'est pas produit par la foi est péché. Mon refus de laisser se répandre le fruit acquis à un si grand prix, est un signe de non-foi vis-à-vis de Dieu, au sens fort du terme. La prise de conscience de cet état doit nous pousser à dire: "Oh! Seigneur, pardonne-nous". La vie chrétienne est, certes, empreinte de joie, mais elle doit comporter une note de tristesse lorsque nous comparons ce qui est, avec ce qui pourrait être. Nous sommes dans la pauvreté, alors que des richesses nous sont offertes, et nous avons produit le fruit du diable, l'ennemi du Seigneur, au lieu de produire le fruit de notre bien-aimé Seigneur.

Deux causes principales conduisent à l'absence de bons fruits. La première peut être notre ignorance. Il se peut, en effet, que l'on ne nous ait jamais enseigné la signification de l'œuvre de Christ pour notre vie présente. A ce sujet, il y a cinq "lacunes" possibles.

Premièrement, il se peut que le chrétien ait compris la justification, sans avoir été instruit de la signification présente de l'œuvre de Christ pour lui. Deuxièmement, il peut avoir été conduit au salut par la foi, avec l'idée qu'il devait dès lors vivre la vie chrétienne par ses propres forces. Troisièmement, on peut aussi lui avoir enseigné, à l'inverse, une manière de vivre antinomique: avoir accepté le Christ sans pour autant respecter ses commandements. Quatrièmement, on peut lui avoir parlé d'une seconde bénédiction à recevoir, qui le rendrait parfait ici-bas. Ce n'est pas ce qu'enseigne la Bible et il attend ainsi en vain, ou essaye d'agir sans véritable fondement. Cinquièmement, on ne lui a peut-être jamais enseigné que la justification devait être suivie d'une concrétisation consciente de la foi. Cette dernière lacune est propre à un grand nombre de personnes appartenant au courant orthodoxe et historique de la Réforme.

A cause de l'une ou de l'autre de ces lacunes, le chrétien peut être privé des biens spirituels qui lui sont destinés ici-bas. Mais en découvrant la vraie signification de l'œuvre de Christ pour sa vie présente, il voit s'ouvrir une nouvelle porte devant lui. L'horizon dévoilé lui paraît alors si merveilleux qu'il ressent souvent la même fraîcheur qu'à sa conversion. Il est certain que nous avons tous besoin de connaître, comme tout à nouveau, la signification de l'œuvre de Christ dans notre vie présente et pour notre vie présente, et ensuite d'agir en conséquence par la foi.

Il est tout à fait possible de connaître et d'approuver la doctrine intellectuellement, sans vraiment la faire sienne. Telle est la deuxième cause de stérilité dans notre vie chrétienne. Car, en définitive, ce n'est jamais la doctrine seule qui importe, mais bien son appropriation. C'est ce que l'on observe à propos de la justification. Beaucoup d'âmes, malheureusement, ont entendu l'Evangile et le connaissent, mais elles refusent d'accepter Christ comme leur Sauveur: elles ont la connaissance, mais cela ne leur sert à rien, car elles ne se la sont pas appropriées. Il peut en être de même pour nous. Nous pouvons très bien connaître la vérité, avoir la connaissance, mais sans l'avoir fait nôtre. Elle n'a donc aucune signification dans notre vie pratique et nous demeurons sans fruit.

Nous n'avons pas à rester dans l'ignorance ou dans le trouble. Si nous sommes de véritables chrétiens, nous savons de quelle manière nous avons été justifiés lors de notre conversion. La pratique de la sanctification a, elle, pour une grande part, un cheminement parallèle à celui que nous connaissons à propos de la justification. Il suffit donc de bien comprendre quels parallèles existent entre la justification et la vie chrétienne.

La base de la justification, c'est l'œuvre parfaite de Jésus-Christ. La base de la sanctification, c'est l'œuvre parfaite de Christ. Dans la justification, c'est notre incapacité à nous sauver nous-mêmes qui doit inspirer notre manière de voir, de comprendre et d'agir. Dans la sanctification, c'est notre incapacité à vivre la vie chrétienne par nos propres forces, par notre propre bonté, qui doit inspirer notre manière de voir, de comprendre et d'agir.

Dans la justification comme dans la sanctification, l'instrument qui nous permet de recevoir le don gratuit de Dieu, c'est la foi qui saisit les promesses données par Dieu dans la Bible. Il n'y a qu'une différence entre l'expérience pratique de la justification et celle de la sanctification: la justification se rapporte à notre culpabilité, la sanctification concerne la puissance du péché dans notre vie de chrétien. La justification s'accomplit une fois pour toutes, tandis que la sanctification, et c'est là la seule différence, est un processus de tous les instants.

Observons, d'ailleurs, que même cette différence n'en est pas vraiment une. La vie n'est, en effet, qu'une succession d'instants, uniques et historiques. Personne ne vit sa vie entière d'un seul trait, comme les existentialistes l'ont fort justement observé. Aussi ne puis-je mettre ma vie chrétienne en pratique qu'un instant à la fois, exactement comme ma justification s'est produite en un instant. II n'y a pas d'autre voie.

L'histoire est comme le tranchant d'un couteau, la lame d'un rasoir. Dieu a voulu que la fuite du temps soit une réalité; le présent est pour moi le présent, le futur est le futur et le passé, le passé.

C'est pourquoi nous devons croire la réalité les promesses de Dieu à chaque instant de notre vie. Nous appliquons ainsi les promesses de Dieu, la signification présente de l'œuvre de Christ pour nous, sans discontinuité, à chaque instant. Si nous comprenons cela, tout change. Comme nous croyons en Dieu à chacun de ces instants de notre vie le Saint-Esprit n'est pas étouffé. Et par son action, le Christ ressuscité et glorifié, l'Epoux, le cep produit son fruit à travers nous. Telle est la passivité active mise en pratique. Vivre instant après instant, c'est la seule manière possible de vivre.

A propos de "passivité active", nous pouvons encore citer Marie en exemple. A l'annonce de l'ange qu'elle allait donner naissance au Messie longtemps promis, Marie croit Dieu, et se constitue esclave entre les mains de Dieu comme instrument pour mettre au monde l'enfant Jésus, né d'une vierge. Elle est passive en ce sens qu'elle ne peut pas d'elle-même donner naissance à l'enfant; elle est active parce que, par la foi, elle obéit et se donne à Dieu. Ce geste, Marie l'a accompli à un moment donné de sa vie. Cela n'implique pas, de sa part, une fidélité sans faille. En fait, la lecture des Evangiles nous donne de bonnes raisons de penser que, par la suite, elle n'a pas conservé toujours cette attitude de passivité active qui lui a permis de dire: "Qu'il me soit fait selon ta parole."

A propos de foi, rappelons-nous que la foi biblique n'est jamais la foi en la foi, qu'elle n'est jamais sans contenu. Elle n'est pas un saut dans l'inconnu. La foi chrétienne, c'est toujours croire ce que Dieu a dit; elle ne s'appuie pas sur elle-même, mais sur l'œuvre parfaite de Christ sur la croix.

Vivre réellement par la foi en étroite communion avec Dieu, vivre par la foi comme si nous étions déjà morts, puis revenir dans le monde comme si nous étions ressuscités des morts, cela ne se fait pas une fois pour toutes; c'est une affaire de tous les instants. La foi de ce matin ne peut convenir pour midi. La foi de ce midi ne suffit pas pour le moment du dîner. La foi que nous avons au moment de dîner ne peut convenir au moment du coucher, ni celle de minuit pour le lendemain matin. Dieu nous a créés en vue de cette réalité: vivre une communion de tous les instants avec lui. Nous devrions vraiment en être reconnaissants, car le fait de vivre instant après instant met la vie de foi à notre portée.

Cela dit, il n'existe, bien sûr, pas de formule toute faite pour vivre une vraie spiritualité. Toute conception tant soit peu mécanique de la vie chrétienne est une erreur. On ne peut pas dire "lisez tant de chapitres de la Bible par jour, et votre sanctification atteindra tel niveau". Il n'est pas davantage possible de dire "passez tant d'heures en prière par jour et vous atteindrez tel ou tel degré de sanctification". Cette attitude relève de la mécanique pure et simple et n'a rien de commun avec une attitude chrétienne. La véritable solution est de vivre dans une communion personnelle de tous les instants avec Dieu lui-même, et de laisser la vérité de Christ s'écouler à travers soi par l'action du Saint-Esprit.

Faisons le point. Une première conclusion en accord avec l'enseignement fondamental de l'Ecriture s'impose. La Bible nous enseigne avant tout l'existence de Dieu; elle révèle la nature de sa personne et, partant, la nature de l'homme, créé à son image. Nous vivons dans un univers personnel, car Dieu existe comme Dieu personnel; nous sommes également des êtres personnels et notre relation avec lui est donc personnelle et non pas mécanique. Nous ne sommes pas des machines ni des plantes, ni de simples animaux, mais des hommes créés à l'image de Dieu, doués d'une raison et d'un sens moral. Nous avons été créés dans un but précis. Ce but auquel se subordonnent beaucoup d'autres buts secondaires, est d'être en relation personnelle avec Dieu, dans une relation volontaire d'amour: celle de la créature envers son Créateur.

Mais le péché a tout détruit. La créature a essayé de s'élever au niveau du Créateur, le fini a convoité la position de l'infini. Cependant, une fois sauvés sur la base de l'œuvre parfaite de Christ, nous voyons disparaître notre culpabilité et nous retrouvons cette relation première, une relation personnelle, non mécanique.

Aussi l'homme moderne est-il sur la bonne voie lorsqu'il se débat avec la question fondamentale de la personnalité et de la communication. D'après les Ecritures, cette lutte est la bonne : nous n'avons à nous débattre ni avec quelques tabous, ou avec un conformisme superficiel, mais avec le problème central de la personnalité. A ce problème, la Bible répond que la relation-clé, qui donne sens à toutes les autres relations, est celle du Créateur avec sa créature; cette relation est rétablie une fois que j'ai accepté Christ comme mon Sauveur et que ma culpabilité a disparu.

Parvenu à ce stade, je n'ai pas à m'établir de nouveau au centre de l'univers. Ce serait faire marche arrière. Lorsque j'accepte Christ comme mon Sauveur, je reprends la place qui m'a été assignée comme créature et je retrouve une relation personnelle avec Dieu. C'est pour cela que j'ai été créé. La seule différence entre notre relation actuelle avec Dieu et celle que l'homme aurait connue s'il n'avait pas péché, est que la première est régie par l'alliance de grâce et non par celle des oeuvres; elle repose donc sur la médiation parfaite de Christ.

L'homme tout entier est racheté et se tient maintenant devant le Dieu personnel. Non pas une partie de lui-même seulement. La volonté, l'intelligence, les sentiments, tout est concerné: l'homme, dans son unité, prend conscience de la portée existentielle de l'œuvre de Christ qui agit en lui. Eve a douté de Dieu, tel a été son péché; la désobéissance extérieure l'a suivi. Par son doute, elle a fait Dieu menteur. En tant qu'enfant de Dieu, je dois faire exactement le contraire : je dois croire. Voilà la différence. Eve a douté, et l'humanité en révolte doute de Dieu. Croire en Dieu, non seulement au moment de sa conversion, mais à chaque instant et instant après instant, voilà la vie chrétienne, la vraie spiritualité.

 


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