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La gloire du Ciel

La vérité sur le Ciel, les anges, la vie éternelle

John Macarthur - Editions La Maison de la Bible

Chapitre 2. Le Ciel n'est pas la Terre, partie 2.

Qu'est-ce que le ciel?

Une version anglaise de la Bible, la King James, emploie le mot ciel 582 fois dans 550 versets. Le mot hébreu shamayim, que l'on traduit habituellement par "ciel", est un nom pluriel qui signifie littéralement "les hauteurs". Quant au mot grec, ouranos (que l'on a utilisé pour désigner la planète Uranus), il se réfère à ce qui est élevé. Aussi bien shamayim que ouranos sont utilisés dans l'Ecriture pour décrire trois lieux différents. Cela explique d'ailleurs pourquoi Paul dit avoir été ravi au "troisième ciel" (cf. 2 Co 12:2).

Il y a tout d'abord le ciel atmosphérique, que nous appelons encore la troposphère – couche d'air qui enveloppe la terre et nous permet de respirer. En rapport avec ce premier ciel, le livre de la Genèse dit que "les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s'ouvrirent. La pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits" (Ge 7:11-12). Dans ce passage, le mot "ciel" se réfère à cette couche atmosphérique qui enveloppe la terre, et qui est le lieu où les cycles hydrologiques se forment. Le Psalmiste nous dit également que Dieu "couvre les cieux de nuages" (Ps 147:8). Ceci est le premier ciel.

Le second ciel, le ciel planétaire, est le lieu où se trouvent les étoiles, la lune et les planètes. L'Ecriture utilise le mot "ciel" pour décrire cette partie de l'univers. Ainsi, toujours dans le livre de la Genèse, nous pouvons lire:

"Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre." (Genèse 1:14-17)

Le troisième ciel, celui dont parle Paul en 2 Corinthiens 12, est le Ciel où Dieu réside avec ses saints anges et les croyants qui sont morts. Les deux autres cieux passeront (2 Pi 3:10). Mais ce troisième Ciel est éternel.

Quelqu'un se posera inévitablement la question suivante: si Dieu est omniprésent, comment l'Ecriture peut-elle nous dire que le Ciel est sa demeure? Après tout, comment un être omniprésent peut-il demeurer quelque part? Alors qu'il dédicaçait le Temple de Jérusalem, Salomon fit cette prière: "Voici, les cieux et les cieux des cieux ne peuvent te contenir: combien moins cette maison que je t'ai bâtie!" (1 Rois 8:27).

Il est tout à fait vrai que "les cieux et les cieux des cieux" ne peuvent pas contenir Dieu. Il est omniprésent. Exaltant l'omniprésence de Dieu, le psalmiste s'est écrié: "Si je monte aux cieux, tu es là; si je me couche au séjour des morts, te voilà" (Ps 139:8).

Toutefois, dire que Dieu demeure au ciel ne signifie pas qu'il ne demeure que là. Cependant, c'est là sa demeure, son centre de commandement, en quelque sorte. Le ciel est le lieu où se trouve son trône. C'est aussi le lieu où l'on peut trouver une adoration parfaite. C'est dans ce sens que nous pouvons dire que le ciel est sa demeure.

Le concept de ciel en tant que demeure de Dieu revient souvent dans l'Ecriture. Nous pouvons lire, par exemple, dans l'Ancien Testament: "Car ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté" (Es 57:15). Dieu déclare ainsi solennellement lui- même qu'il possède un lieu de résidence. Esaïe dit encore: "Regarde du ciel, et vois, de ta demeure sainte et glorieuse" (Es 63:15). Le psalmiste nous parle également de la demeure de Dieu: "L'Eternel regarde du haut des cieux, il voit tous les fils de l'homme; du lieu de sa demeure il observe tous les habitants de la terre" (Ps 33:13-14).

Le Nouveau Testament mentionne en de nombreux endroits le ciel en tant que demeure de Dieu. C'est en réalité un thème qui transparaît comme en filigrane dans le Sermon sur la Montagne. Jésus a dit: "Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux" (Mt 5:16). Il a mis en garde ceux qui ont tendance à jurer: "Moi, je vous dis de ne jurer aucunement... par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu" (y. 34). Il a appelé ses disciples à aimer leurs ennemis "afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux" (v. 45). Puis, Jésus a dit: "Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux" (Mt 6:1). Il a enseigné cette prière à ses disciples: "Notre Père qui es aux cieux! ..." (v. 9). Vers la fin du Sermon, il a dit encore: "Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent" (Mt 7:11). De plus, "ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux" (v. 21).

Cette expression revient sans cesse, dans la prédication publique de Jésus aussi bien que dans son ministère auprès des individus. Ainsi, nous pouvons lire en Matthieu 10:32-33: "C'est pourquoi, quiconque se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est dans les cieux; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux". Matthieu 12:50 dit: "Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans Les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère." Jésus a dit à Pierre: "Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux" (Mt 16:17). Il a également comparé les croyants aux petits enfants, et a mis en garde ceux qui pourraient les offenser: "Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux" (Mt 18:10). Puis il a ajouté: "Ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits". Et, "si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux" (v. 19). Jésus se réfère constamment à Dieu comme son "Père céleste".

Le concept du ciel, en tant que demeure de Dieu, est également implicite dans l'enseignement du Nouveau Testament concernant la divinité de Christ. Il est ainsi décrit comme "le pain de Dieu ... qui descend du ciel" (Jn 6:33). La divinité de Christ est également implicite dans le passage suivant: "Je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé" (Jn 6:38). Voici ce qu'il dit de lui-même: "Je suis le pain qui est descendu du ciel" (v. 41). Au chapitre six de l'Evangile de Jean, nous voyons Jésus répéter cette même affirmation (cf. vv. 50-51, 58). Ces paroles furent bien comprises par ceux qui écoutaient Jésus, et ils savaient qu'il leur disait qu'il était Dieu.

En réalité, le Ciel est identifié de manière tellement étroite avec Dieu dans la conception juive, qu'il est devenu un euphémisme qui remplaçait le nom de Dieu lui-même. Le mot ciel a ainsi été substitué au nom de Dieu par ceux qui craignaient d'utiliser son nom en vain. Cela est particulièrement vrai durant la période intertestamentaire (la période de 400 ans qui sépare les événements de l'Ancien et du Nouveau Testament), où le peuple juif a développé une crainte presque superstitieuse du nom de Dieu. Ils croyaient que le nom que Dieu a utilisé pour sceller son alliance (Yahvé) était trop saint pour être prononcé. Ils ont donc commencé à substituer d'autres noms au nom de Dieu, et c'est ainsi que le mot "ciel" est passé dans le langage courant comme signifiant "Dieu". A l'époque du Nouveau Testament, cette façon de procéder était tellement ancrée dans les coutumes que la plupart des références concernant le ciel ont été comprises comme des références à Dieu lui-même.

C'est ainsi que, plutôt que de jurer par le nom de Dieu, le peuple avait pris l'habitude de jurer par le ciel. Et, puisque le "ciel" était devenu un simple substitut pour Dieu lui-même, Jésus a prévenu que le fait de jurer par le ciel était de facto une violation du commandement de Dieu de ne pas prononcer son nom en vain. C'est dans ce contexte que nous pouvons, par exemple, lire Matthieu 23:22, où Jésus dit: "Celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis". Le mot ciel n'était ici qu'un substitut pour Dieu lui-même.

Un tel usage est fréquent dans le Nouveau Testament. Ainsi, Luc se réfère au "Royaume de Dieu". Mais Matthieu, écrivant pour un public juif, l'appellera le "royaume des cieux" (cf. Lc 8:10; Mt 13:11). Nous trouvons un autre exemple de l'utilisation de cet euphémisme pour remplacer le nom de Dieu en Luc 15:18, où le fils prodigue, se répétant à lui-même les paroles qu'il allait dire à son père, dit: "Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi". Il voulait bien entendu dire qu'il avait péché contre Dieu.

Bien que le mot "ciel" soit ainsi fréquemment utilisé pour remplacer le nom de Dieu, nous ne devons pas en conclure que, dans l'Ecriture, le mot ciel est tout simplement un synonyme pour le nom de Dieu. En réalité, Dieu transcende le ciel. Le ciel n'est finalement qu'un lieu – le lieu où Dieu réside, le lieu où les élus passeront l'éternité avec lui, les cieux des cieux, le troisième ciel.

L'étendue du royaume de Dieu

Ce que nous venons de dire ne signifie pas que le ciel soit soumis aux contraintes habituelles de l'espace et du temps. Nous avons vu que l'enseignement de l'Ecriture est clair : le ciel est un endroit réel qui peut être contemplé, touché et habité par des êtres ayant un corps matériel. Nous affirmons cette vérité sans aucune équivoque.

Mais l'Ecriture nous révèle également que le ciel ne se confine pas à un espace limité dans sa longueur, largeur et hauteur. Il englobe non seulement ces dimensions, mais bien d'autres encore. Dans son message à l'église de Philadelphie, par exemple, Jésus parle du royaume céleste comme de la "nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu" (Ap 3:12). Le nouveau ciel et la nouvelle terre se confondent en un grand royaume qui embrasse ces deux dimensions. Ainsi, le paradis terrestre est révélé comme étant un magnifique royaume où le ciel et la terre s'unissent dans une gloire qui surpasse les frontières des dimensions terrestres autant que celles de l'imagination humaine.

Le Ciel ne se limite donc pas à un lieu aux frontières bien précises que l'on pourrait trouver sur une carte et mesurer. Le ciel transcende les confins de l'espace et du temps. Peut-être est-ce là ce que l'Ecriture veut nous faire comprendre lorsqu'elle affirme que "la demeure est éternelle" (Es 57:15). Il ne nous appartient pas de spéculer sur le comment de son existence, il suffit de remarquer que c'est ainsi que la Bible décrit le ciel. C'est un lieu réel, où des gens avec un corps physique habiteront dans la présence de Dieu pour toute l'éternité; mais c'est également un royaume qui dépasse nos facultés d'imagination.

Il y a un autre aspect important dans le fait que le ciel transcende les dimensions de l'espace et du temps telles que nous les connaissons. L'Ecriture nous enseigne que le royaume de Dieu existe aussi sous une forme un peu mystérieuse, et qui incorpore des éléments du ciel lui-même.

Il s'agit de la dimension spirituelle dans laquelle tout vrai chrétien vit déjà. Le royaume de Dieu envahit la vie du croyant et commence à la diriger. Spirituellement parlant, le chrétien fait partie du Ciel, avec les droits de citoyenneté qui en découlent même dans notre vie présente.

C'est précisément ce que Paul voulait dire lorsqu'il écrivait que "nous sommes citoyens des cieux" (Ph 3:20). D'une certaine manière, les croyants vivent déjà dans le royaume de Dieu.

En Ephésiens 1:3, Paul nous dit que Dieu "nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ!". De même, nous lisons en Ephésiens 2:5-6: "morts par nos offenses, [Dieu] nous a rendus vivants avec Christ... il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ". Remarquez que, dans les deux passages, le verbe est conjugué au passé. Paul parle d'une réalité qui est déjà effective. Il est vrai que nous ne sommes pas encore physiquement au ciel. Mais, de par la position qui nous est conférée en Christ, nous demeurons avec lui au ciel. Nous sommes déjà entrés dans le royaume céleste grâce à notre union spirituelle avec lui. Nous possédons déjà la vie éternelle, et les richesses spirituelles du ciel sont nôtres en Jésus-Christ.

Jésus lui-même a prêché que le royaume des cieux était proche (Mt 4:17). Cependant, il a dit à ceux qui voulaient savoir quand le royaume serait visible et pleinement établi: "Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point: Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous" (Lc 17:20-21).

Pensez-y: le Ciel se trouve là où la sainteté, la communion avec Dieu, la paix, la joie, l'amour, et où les autres vertus sont pratiquées à la perfection. Nous pouvons expérimenter ces choses – au moins partiellement – dès à présent. Le Saint-Esprit produit le bon fruit en nous: "l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi" (Gal 5:22). Une fois de plus, ces mêmes choses caractérisent le ciel. De plus, nous avons la vie de Dieu en nous et la souveraineté de Dieu au-dessus de nous. Nous pouvons connaître la joie, la paix, l'amour, la bonté et la bénédiction. Nous sommes membres d'une même famille, nous sommes devenus une nouvelle communauté. Nous avons laissé derrière nous le royaume des ténèbres et nous sommes entrés dans le royaume de la lumière. Nous ne sommes donc plus sous la domination de Satan, mais sous la souveraineté de Dieu en Christ. 2 Corinthiens 5:17 nous dit que "si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles". Nous sommes de nouvelles créatures. C'est cela que Jésus a voulu dire lorsqu'il a affirmé que "le royaume de Dieu est au milieu de vous".

Jésus n'a pas du tout nié la réalité concrète, littérale, visible, terrestre du royaume. De nombreuses prophéties de l'Ancien et du Nouveau Testament affirment qu'un tel royaume existera un jour. Jésus ne suggérait pas non plus que le ciel n'était pas un endroit réel. Il voulait dire que le ciel transcende toutes les limites de l'espace et du temps. Il voulait attirer l'attention des pharisiens sur les aspects importants du royaume des cieux qui sont déjà accessibles ici et maintenant. Le cœur même du message de l'Evangile est l'entrée dans le royaume des cieux. C'est la raison pour laquelle il est souvent appelé "la bonne nouvelle du royaume" (Mt 24:14).

Lorsque Jésus prêchait, il a appelé les gens à entrer dans le Royaume (Luc 13:24) ou bien il insistait pour que les gens soient sauvés (Jn 5:34), ou encore il parlait de l'héritage de la vie éternelle (Mc 10:30). Nous retrouvons les trois expressions dans le récit du jeune homme riche qui demanda à Jésus: "Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?" (Lc 18:18). Lorsque le jeune homme s'en alla, incrédule, Jésus dit: "Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu!" (v. 24). Les disciples, visiblement choqués par ce qui s'était passé, lui demandèrent: "Et qui peut être sauvé ?" (v. 26). Les trois expressions – le royaume, le salut et la vie éternelle – se réfèrent à la réalité dans laquelle nous sommes entrés au moment de notre conversion. Lorsqu'une personne met sa confiance en Christ, elle est alors sauvée, elle hérite la vie éternelle et entre dans le royaume de Dieu. Les croyants, bien que n'étant pas physiquement au ciel, sont sous l'autorité de Dieu et sont auprès de Dieu au ciel.

Ainsi, bien que nous ne vivions pas physiquement au ciel, notre citoyenneté spirituelle se trouve dans le royaume céleste. C'est la raison pour laquelle nous devrions nous sentir préoccupés des choses célestes.

Des cœurs ancrés au Ciel

C'est précisément ce dont parle ce livre. Si mon propos était simplement de balayer quelques mythes terrestres concernant le ciel, je pourrais remplir un livre entier de réfutations bibliques sur les visions modernes imaginaires ou les affirmations fantaisistes des faux prophètes de notre temps, comme par exemple celles de Betty Eadie, de Richard Eby et de Roberts Liardon. Il est tout à fait important, crucial même, que nous reconnaissions les dangers d'une approche gnostique concernant le ciel, et que nous nous en éloignions.

Mais il ne suffit pas de s'arrêter là. Nous devons également chercher à comprendre le concept biblique du ciel. La Bible nous invite à contempler et à poursuivre le ciel, à la manière dont Abraham cherchait la cité de Dieu. Nous devons ancrer nos cœurs au ciel.

Cela signifie que nous devons sincèrement nous purifier des choses du monde qui habitent dans nos cœurs. Cela signifie que nous devons apprendre à ne pas nous laisser envahir par les préoccupations de ce monde. Cela signifie que nous devons regarder en avant, vers l'éternité, et vivre dans une attente, aussi sûre qu'ardente, d'une espérance certaine. Cela signifie que nous devons nous détourner de tout ce qui est du monde, de ce qui est temporel, et fixer nos regards, avec fidélité et persévérance, sur celui qui est la gloire du ciel.

Ceux qui vivent avec une telle perspective céleste ont une vie riche et pleine sur cette terre, comme d'ailleurs Dieu l'a prévu. Paradoxalement, ceux qui courent après le confort et les plaisirs terrestres ont en réalité une vie des plus inconfortables. Comme Richard Baxter l'a écrit:

Un esprit céleste est un esprit joyeux. C'est la meilleure façon d'avoir une vie confortable; autrement, la vie n'est qu'inconfort. Un homme peut-il être mû par une flamme intérieure sans être chaleureux? N'y a-t-il pas lumière et chaleur dans un rayon de soleil? Votre cœur peut-il être au ciel sans se sentir bien? [D'un autre côté,] si certains chrétiens sont désagréables et comme de glace, ne serait-ce pas parce qu'ils sont éloignés du ciel? ... Ô chrétien, lève ta tête et élève ton cœur. N'en doute pas, cet endroit-là est plus chaleureux que celui- ci.

Plus loin, Baxter continue ainsi:

Il n'y a pas d'homme aussi honoré de Dieu que celui qui converse avec le ciel; aussi, nous le déshonorons grandement si nous ne le faisons pas. N'est-il pas disgracieux pour un père que ses enfants se nourrissent d'épluchures, qu'ils soient vêtus de haillons et qu'ils fréquentent la compagnie des mendiants ? N'en est-il pas ainsi aux yeux de notre Père, lorsque nous, qui disons être ses enfants, nous nous nourrissons des choses de la terre et nous revêtons l'habit de la nudité de ce monde, lorsque nos cœurs font de cet argile et de cette poussière leur compagnie la plus familière – alors que nous devrions constamment nous tenir dans la présence de Dieu? Il ne sied pas à l'épouse de Christ de vivre parmi des souillons et des esclaves, alors qu'elle pourrait quotidiennement se retrouver dans l'intimité de sa présence; il tend son sceptre pour l'accueillir, si seulement elle daignait entrer.

Le chrétien qui n'a pas de relation familière avec le ciel est un chrétien terne, un chrétien du monde. Dieu nous a gracieusement offert un avant-goût des délices du monde à venir, et seul un état d'esprit rebelle et pervers nous tient encore embourbés dans les liens des choses du monde. Dieu nous a donné un avant-goût du ciel. Il y a transféré notre "citoyenneté". Ainsi, nous ne sommes "plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais ... concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu" (Eph 2:19). Nous ne pouvons donc pas ignorer la gloire du ciel comme si elle n'avait aucune signification pour nous. Baxter exprime cela ainsi: "rien d'autre ne vaut la peine que nous y attachions nos cœurs."

Je connais peu d'autres vérités de l'Ecriture qui permettent de libérer l'âme comme celle-ci: "Nous sommes citoyens des cieux" (Ph 3:20). C'est également là que devraient se trouver nos cœurs. L'attention que nous pouvons accorder à ce monde n'est rien d'autre qu'un piège, une fosse mortelle. Jésus a clairement affirmé que "les soucis du siècle, la séduction des richesses et l'invasion des autres convoitises, étouffent la parole, et la rendent infructueuse" (Mc 4:19). De même, l'apôtre Jean écrit que "tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde" (1 Jn 2:16).

"Or nous, nous avons la pensée de Christ" (1 Co 2: 16). Nous pouvons attacher nos cœurs à la gloire éternelle du ciel, et non pas aux choses de ce monde, qui sont de toute façon insignifiantes (1 Jn 2:17). Etant devenus enfants de Dieu, nous sommes les membres d'une nouvelle famille (Jn 1:12). Galates 4:26 nous dit que "la Jérusalem d'en haut" est notre mère. Nous avons une nouvelle patrie, une nouvelle citoyenneté (Ph 3:20), nous sommes attachés à des choses nouvelles (Col 3:1), et nous disposons d'un nouvel endroit où nous pouvons déposer nos trésors (Mt 6:19-20).

Par-dessus tout, et alors que nos cœurs se trouvent déjà au ciel, il nous est donné de vivre dans la clarté de la gloire du ciel ici et maintenant. Cela signifie que la vie chrétienne est le ciel sur la terre. Les croyants ont régulièrement part à la douceur du même ciel qu'un jour nous habiterons pour l'éternité. Nous pouvons commencer à goûter à ce nouveau monde – louer et aimer Dieu de tout notre être, adorer Christ et lui obéir, rechercher la sainteté, chérir la communion avec d'autres saints – dès à présent. Tout ceci remplira notre éternité, mais nous pouvons commencer à en jouir dès maintenant.

 


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