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La gloire du Ciel

La vérité sur le Ciel, les anges, la vie éternelle

John MacArthur - Editions La Maison de la Bible, 1999, ISBN 2-8260-3359-X

J. MacArthur est diplômé de la Faculté de théologie de Talbot. Pasteur, conférencier et professeur réputé, il est l'auteur de plus de 70 ouvrages, dont plusieurs ont été traduits en français

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Introduction

Le ciel! Dans notre esprit, le mot évoque immédiatement une idée de beauté, de confort, de paix et de satisfaction. Ne dit-on pas être "ravi au septième ciel", pour exprimer son plus grand bonheur? Il en est de même avec le mot "paradis", un synonyme de ciel. On n'hésite pas à employer le terme de "paradis terrestre" pour parler d'un endroit où il fait particulièrement bon vivre, et l'expression "décor paradisiaque" s'applique fréquemment à un coin de nature remarquable par sa beauté.

Mais le ciel est bien plus qu'un symbole d'émerveillement. C'est un endroit, un endroit réel, où les croyants se retrouvent après leur mort. Il est la demeure de Dieu, décrite dans sa Parole. C'est grâce à la Bible que nous pouvons entrevoir la splendeur glorieuse du ciel.

En fait, la Bible contient d'innombrables détails sur le ciel. C'est comme si Dieu avait dévoilé une partie du mystère, juste assez pour que nous languissions de le voir vraiment.

Toutefois, à cause d'une nature humaine souillée par les effets du péché, l'homme laissé à lui-même et ses instincts naturels ne peut que corrompre toute vérité spirituelle. Des sujets comme le ciel, les anges et la vie éternelle ne font certainement pas exception à cette règle. Les gens qui n'ont pas une perspective biblique ne peuvent avoir qu'une vision erronée des choses célestes. Ainsi, soit ils ignorent totalement les réalités spirituelles et choisissent de vivre leur vie dans sa dimension temporelle d'ici-bas, soit ils sont tellement absorbés dans des fantaisies spirituelles qu'ils perdent de vue la vérité.

Les deux approches sont très populaires dans notre société. Il suffit de se rendre dans n'importe quelle librairie non chrétienne pour y voir les rayons remplis de livres qui reflètent une vision matérialiste du monde. Comme exemple, citons tous les ouvrages permettant d'obtenir le "succès", où le mot succès se définit uniquement en termes temporels. Le ciel est un sujet totalement étranger à cette manière de penser.

Mais regardez encore, et vous apercevrez également des rayonnages de livres qui reflètent une obsession occulte et malsaine à propos du ciel, des anges et des choses spirituelles en général. De tels livres gagnent rapidement en popularité en raison de l'influence du mouvement du Nouvel Age. La plupart de ces livres ont un caractère mystique, non biblique, et certains sont même démoniaques.

Sincèrement parlant, ces tendances sont aussi dangereuses spirituellement l'une que l'autre. Toutes les deux auront pour conséquence d'éloigner les gens de la vérité et de l'Ecriture, et de les enfermer sous le joug spirituel. Que la tendance soit purement matérialiste ou plutôt occulte, le résultat sera le même: ce sera le joug spirituel. Les personnes qui en seront esclaves non seulement manqueront le vrai ciel mais elles seront précipitées en enfer.

En tant que chrétiens, nous sommes appelés à nous opposer à de telles tendances, et à "[renverser] les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et [amener] toute pensée captive à l'obéissance de Christ" (2 Co 10:5). Nous devons confronter toute corruption de la vérité avec une sagesse biblique. Après tout, seule la Bible nous permet d'avoir une vision claire du ciel et du monde spirituel (1 Co 2:9-10). Cependant, il arrive bien souvent que l'Eglise ne fasse que suivre les lubies du monde.

Vous pouvez le constater facilement vous- même: il suffit de visiter une librairie chrétienne tout à fait ordinaire. Vous y trouverez des rangées entières de "manuels à succès" très pragmatiques, qui ne font que reprendre les conseils d'ouvrages séculiers, en utilisant toutefois une terminologie chrétienne – réduisant ainsi Jésus- Christ au "plus grand vendeur de l'histoire", ou autres qualificatifs tout aussi grotesques. D'après ce genre de livres, les stratégies commerciales fournissent les meilleures méthodes pour assurer la croissance de l'église. Par ailleurs, vous trouverez un certain nombre de livres qui racontent l'une ou l'autre expérience mystique avec des anges ou des esprits, des expériences de mort imminente, des visions du "ciel", et bien d'autres phénomènes mystiques similaires.

Les valeurs temporelles – du monde – ne deviendront pas chrétiennes, même habillées de terminologie biblique. Et des expériences mystiques resteront occultes même sous le couvert d'une imagerie chrétienne. Le matérialisme "évangélique" et le spiritualisme "évangélique" sont tout aussi dangereux que leur contrepartie venant du monde – et peut-être même davantage, en raison des termes bibliques qu'ils utilisent.

Cependant, d'autres considérations encore m'ont poussé à écrire un livre sur le ciel. Cela fait un certain temps que je suis interpellé par le déclin de l'intérêt des chrétiens pour le ciel. A vrai dire, la plupart des chrétiens nord-américains sont tellement satisfaits de leur vie ici -bas qu'ils ne savent pas vraiment ce que signifie languir après le ciel. Dieu nous a bénis par l'abondance des biens matériels et un confort terrestre plus grand que jamais dans l'histoire. Il y a toutefois un danger à jouir du bien-être matériel au point d'oublier que nous ne sommes que des étrangers et des voyageurs dans ce monde. A l'instar d'Abraham, nous sommes appelés à nous considérer comme étant des vagabonds sur la terre, attendant la cité dont les fondations sont éternelles, et dont Dieu est l'architecte (Hé 11:10).

Dans les cultures où le confort et l'opulence sont bien moindres que les nôtres, les chrétiens sont plus enclins à penser au ciel, parce qu'il promet des choses tellement différentes de celles qu'ils connaissent dans ce monde.

Lors d'un voyage récent dans une ville isolée au sud de la Sibérie et faisant face au Tibet, j'ai rencontré un groupe d'environ 1500 chrétiens appauvris qui avaient beaucoup souffert sous l'oppression russe pendant près d'un siècle. C'étaient des enfants de l'exil, économiquement dépouillés, travaillant dur tous les jours simplement pour gagner leur pain. Ils voulaient que je leur enseigne la Bible, et leur sujet d'étude favori était leur avenir dans la gloire du ciel. J'ai donc eu le privilège de leur parler de ce thème pendant de longues heures, et nombreux étaient ceux qui ont pleuré de joie en écoutant les merveilleuses promesses de la Bible.

Mais nous, nous réagissons de manière tellement différente, car nous venons d'une culture bien plus douillette! Il m'arrive souvent de rencontrer des chrétiens qui vivent comme si le ciel était une intrusion indésirable dans leur emploi du temps bien rempli – une sorte d'interruption de leurs objectifs de carrière ou de leurs loisirs.

Avez-vous remarqué que pratiquement tous les chants parlant du ciel sont des "spirituals" ou d'autres chants traditionnels? "Ce monde n'est pas ma demeure"; "Jusqu'à ce jour"; "Le ciel est un endroit merveilleux". De nos jours, presque plus personne n'écrit de cantique sur le ciel. Nous préférons être ici.

Mais nous ne devrions pas penser au ciel comme étant une chose "dépassée". Rien n'est moins dépassé. Si vous êtes chrétien, le ciel est votre future demeure pour toute l'éternité. C'est le lieu où toutes choses sont nouvelles. Rien n'est moins approprié que l'expression "dépassé".

Il nous faut avoir une meilleure compréhension de la gloire du ciel. Nous devons apprendre à fixer nos regards sur les choses célestes, comme l'Ecriture nous y invite. En tant que chrétiens, nous devons réaliser que l'action de Dieu dans nos vies a pour but de nous préparer à la vie dans le ciel – et non pas simplement de rendre plus agréable notre séjour ici-bas. Nous devons prendre conscience, comme Abraham l'a fait, que "nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir" (Hé 13:14). "Mais nous, nous sommes citoyens des cieux" (Ph 3:20). Nos cœurs devraient y être également.

Jésus a recommandé: "Amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent" (Mt 6:20). Pourquoi ? Parce que "là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur" (v. 21). Il est clair ici que ce qu'il désire n'est pas notre trésor, mais nos cœurs. Il nous a enseigné à fixer l'aspiration de nos cœurs sur le ciel, à espérer ardemment la gloire du ciel, et, par-dessus tout, à chercher "les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu" (Col 3:1).

Le ciel est son royaume. Il est allé au ciel pour nous préparer une place afin que nous vivions avec lui pour toujours. C'est la raison pour laquelle le ciel est un lieu tellement précieux pour le chrétien. Notre éternité au ciel sera une éternité dans la présence de Jésus-Christ, dans une communion riche et personnelle avec lui; ce sera une vie sans fin dans la lumière de sa présence: voici le plus grand attrait du ciel pour le chrétien qui établit ses priorités avec droiture. Car Jésus-Christ lui-même est la gloire du ciel:

"La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau" (Ap 21:23).

 


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