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Comme si Dieu allait changer d'avis !

Un fermier atteint d'une grave éruption d'urticaire à la jambe était allé consulter un spécialiste. Après les examens d'usage, celui-ci diagnostiqua une allergie et conseilla au malade de se séparer de son chien. A la fin de la consultation, le praticien, curieux, lui demanda s'il allait vendre le chien ou le donner. "Ni l'un ni l'autre, répondit le fermier, je vais aller consulter un autre médecin; c'est plus facile que de trouver un bon chien de chasse!"

Pour être cocasse, l'anecdote n'en n'est pas moins significative. Par nature, nous sommes en effet enclins à nous tirer d'embarras à moindres frais – dans le cas présent, chercher conseil ailleurs – plutôt que d'affronter la réalité et de prendre les mesures qui s'imposent. Disons, pour employer une autre image, que nous ressemblons parfois à ce conducteur de camion qui, pour ne plus entendre le bruit de son moteur, avait décidé d'en produire un autre en desserrant le pare-chocs!

S'il peut être préférable de prendre plusieurs avis en matière de diagnostic médical, c'est folie que de vouloir appliquer ce principe au domaine spirituel. Les déclarations de la Parole de Dieu sont en effet sans appel: "Ainsi parle l'Eternel" est sans contredit l'expression de la plus haute instance et de la plus grande sagesse à laquelle il soit possible de se référer.

L'exemple du prophète Balaam nous paraît à cet égard des plus probants: ce messager de Dieu auprès du roi Balak (Nombres 22-25) avait d'abord semblé se soumettre à la volonté divine de bénir Israël. Or, le roi, parfaitement averti de la duplicité du prophète, le conduisit en divers lieux dans l'espoir qu'en lui présentant la situation d'Israël sous différents aspects, il le persuaderait de modifier la prophétie.

Au premier temps de l'Humanité, Eve avait aussi éprouvé le funeste désir de considérer la situation d'un point de vue différent. Son choix, nous le savons, a amené la condamnation de toute l'Humanité qui fut, à la suite d'Adam, entraînée dans le péché et dans la mort. Dans le jardin d'Eden, Satan n'avait-il pas en effet laissé entendre que "Dieu n'avait présenté qu'un aspect de la question... et peut-être faussement... car il n'avait pas dit que le fruit de cet arbre rendrait Adam et Eve intelligents... et même semblables à Dieu" ? Un point de vue certes très différent de celui de Dieu, auquel nos premiers parents se rallièrent. Et ce fut la chute !

Mark Twain a clairement exprimé les données du problème: "Ce qui me trouble, dans la Bible, ce n'est pas ce que je ne comprends pas mais plutôt ce que je comprends". Que signifie en effet comprendre la volonté de Dieu, sinon y obéir sans tergiverser et sans faire appel? Toute remise en question de la volonté révélée de Dieu expose le chrétien à la tentation; Satan se plaît à manœuvrer l'indécis en lui proposant un chemin parallèle à celui de la vérité et juste assez long pour le maintenir dans l'illusion.
Il existe ainsi des chrétiens qui "papillonnent d'église en église" et vont d'un pasteur à l'autre, dans l'intention, apparemment, de connaître cette volonté, mais avec le secret espoir qu'un prédicateur leur dira ce qu'ils veulent entendre. Le rôle de ces "conducteurs spirituels" se borne dès lors à accorder leur bénédiction et à approuver sans réserve la ligne de conduite qu'ils s'étaient eux-mêmes fixée.

1 Rois 13 raconte l'étrange et triste histoire d'un prophète que Dieu avait chargé d'un message pour le roi Jéroboam. Cet homme avait reçu l'ordre de quitter Béthel aussitôt sa mission accomplie et de ne se laisser retenir sous aucun prétexte. Il céda néanmoins aux instances d'un vieux prophète rétrograde qui se fit l'instrument du tentateur et l'invita à partager son repas. Or, cet acte d'insoumission allait un peu plus tard lui coûter la vie. Sa désobéissance était en effet devenue effective dès le moment où il avait sollicité un autre avis et par là même contesté la volonté révélée de Dieu. En faisant bon marché de la bénédiction, il faisait du même coup bon marché de sa vie.

Cette propension à reconsidérer la volonté de Dieu est un signe d'orgueil; car plutôt que de nous incliner, nous préférons conclure à une erreur de sa part – voire de la nôtre – et justifier ainsi le recours à une analyse et à une interprétation différente, comme à une sorte d'arbitrage. Ainsi nous érigeons-nous en juges de la volonté souveraine de Dieu, lequel ne nous a pas appelés à être ses juges mais ses serviteurs.

Je ne prétends cependant pas dire ici que le chrétien doit s'abstenir de chercher conseil auprès de chrétiens plus expérimentés: nous avons tous, un jour ou l'autre, bénéficié de l'avis éclairé d'un frère dans la foi. Sachons discerner les véritables motifs de notre démarche: suis-je poussé par le désir sincère de recevoir un conseil ou par l'espoir de trouver une échappatoire? En d'autres termes, ne suis-je pas, tel le fermier de notre histoire, en quête d'un médecin qui me dira de garder mon chien?

Souvenons-nous de la tristesse du jeune homme riche à qui Jésus avait demandé de vendre tout ce qu'il possédait et de le suivre. Sans vouloir extrapoler, nous pouvons l'imaginer allant consulter un homme de loi pour apaiser sa conscience... Dans le même ordre d'idées, notons que le sanhédrin juif n'avait pas hésité à rejeter la vérité malgré le message incisif des apôtres et la minutieuse enquête menée à propos du miracle accompli en faveur d'un homme boiteux. Sur le conseil du savant Gamaliel, ils avaient décidé d'attendre... et pendant qu'ils attendaient, le salut était passé loin d'eux !

Le général Bradley a dit: "Le combattant qui arrive second n'a pas droit aux honneurs de la guerre." Nous pourrions paraphraser cette déclaration en disant que, dans la vie chrétienne, celui qui considère la volonté de Dieu avec des arrière-pensées n'a pas droit à la couronne de la gloire. Ne nous leurrons pas. La mise en question de la volonté de Dieu – reconsidération volontiers qualifiée de "spirituelle" – est, en fait, une manière de nous dérober à notre devoir; notre désir de tout soumettre à l'opinion d'autrui ne sert de même qu'à masquer notre volonté d'indépendance. Or, si Dieu nous permet parfois d'agir comme bon nous semble, nous en payons toujours le prix, comme le démontre le Psaume 106: "Il leur accorda ce qu'ils demandaient; puis il envoya le dépérissement dans leur corps" (v. 15). De quel prix Israël n'a-t-il pas payé l'assouvissement de ses désirs!

Lorsque David était dans la caverne (2 Samuel 23), il exprima le désir - sans toutefois en faire un ordre - de boire de l'eau de la citerne de Bethléhem. Trois des soldats qui se tenaient près de lui se mirent aussitôt en devoir de traverser les lignes ennemies et rapportèrent au roi l'eau qu'ils avaient puisée. Puissions-nous, chrétiens, avoir avec le Seigneur Jésus-Christ une relation telle que le moindre de ses désirs soit pour nous un ordre qui provoque notre obéissance!

Si notre amour pour Dieu éveille en nous un réel désir de lui plaire, nous ne céderons à aucune arrière-pensée, à aucune sollicitation extérieure. Nous pourrons alors faire écho à ces paroles du Sauveur: "Je veux faire ta volonté, mon Dieu! Et ta loi est au fond de mon coeur" (Psaume 40:9).

Choisirons-nous la prompte obéissance du premier amour ? Ou les tergiversations et les avis contradictoires de la désobéissance ?

Warren W. Wiersbe


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