Le dilemme de Pinocchio… pantin de bois ou enfant de Dieu ?
L’homme est une marionnette vivante qui a l’illusion de la liberté.
- Félix Le Dantec
Voyez combien le Père nous a aimés pour que nous puissions être appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes !
- 1 Jean 3.1
Vous, au contraire, vous n’êtes pas livrés à vous-mêmes, mais vous dépendez de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas.
- Romains 8.9
Tout au long de l’histoire de Pinocchio, la vraie, pas celle revisitée par Disney, une marionnette taillée dans du bois de chauffage lutte contre ses mauvais penchants qui l’empêchent de devenir un authentique petit garçon, de chair et d’os. Les bonnes résolutions qu’il prend, chapitre après chapitre, se soldent toujours par des échecs cuisants. Seule l’intervention d’une « bonne fée » lui permet de sortir de ce cercle vicieux.
Cette histoire éducative, censée encourager les enfants à aller à l’école — il lui pousse des oreilles d’âne lorsqu’il fait l’école buissonnière — est aussi une belle allégorie pour parler des relations entre les humains et leur Créateur.
On pourrait l’appliquer à la rencontre initiale, celle qui nous fait découvrir la nouvelle naissance et permet à l’Esprit de venir faire sa demeure en nous. Nous étions des marionnettes aux mains de notre égo décentré, incapables de satisfaire les exigences de la sainteté divine, et nous avons été libérés, pardonnés, ramenés à la vie.
Mais pour tous ceux qui ont déjà expérimenté cette première fois, il y a une autre application qu’il serait bien utile de méditer.
En devenant enfants de Dieu, grâce à ce que Christ a accompli pour nous, nous avons été reconnectés par son Esprit avec la vie qui émane en puissance de la Trinité. Une vie qui jaillit du cœur de Dieu comme un fleuve impétueux et qui ne demande qu’à nous remplir, jusqu’à ce que nous débordions sur les autres avant que le trop-plein retourne au cœur de Dieu en cadeau de gratitude.
Cependant, nous n’expérimentons pas cette plénitude de vie sans la désirer et surtout sans y consentir; fidèle à ses principes, notre Dieu ne nous impose rien. Il se contente de nous éveiller, d’attirer notre attention, de susciter notre intérêt par les multiples présents qu’il nous offre jour après jour. Malheureusement, agités, occupés, préoccupés, obnubilés même par nos minuscules existences, nous sommes souvent aveugles. Aveugles et sourds. Ce double handicap spirituel nous conduit à redevenir des marionnettes; marionnettes de la culpabilité, du légalisme, mais aussi de l’activité, voire même de l’hyperactivité. Nous « agitons » notre vie comme un marionnettiste tire les ficelles de son pantin, pour simuler une vie avec Dieu qui n’a rien de naturel. Et, bien sûr, tôt ou tard nous attrapons des crampes. Nous nous fatiguons de devoir encore et encore tirer les mêmes ficelles et puis nous avons de plus en plus de mal avec le sentiment d’être des imposteurs.
La solution est pourtant tellement simple… qu’elle en est compliquée. Elle tient en une phrase: « Ne rien faire ». Ne rien faire pour agiter le pantin, mais tout faire pour simplement être, être pleinement connecté à Dieu, à ce flux de vie qui ne demande qu’à nous irriguer. Les enfants n’ont aucun programme pour être actifs, ils le sont parce qu’ils sont vivants ; les occupations — qu’elles soient raisonnables ou pas — se présentent à eux parce qu’ils sont en vie, disponibles, curieux, éveillés, non conscients d’eux-mêmes…
Si vous êtes, comme moi, fatigués, un peu dégoutés d’une vie de marionnette chrétienne, pourquoi ne pas essayer autre chose ? Une vie d’enfant de Dieu, dépendant de son Père pour son énergie et sa satisfaction intérieure. Où cela nous mènera-t-il ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais très probablement dans sa volonté et dans les actions justes et bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions. Une vie enthousiasmante énergisée et conduite par l’Esprit de vérité qui habite en nous. C’est lui notre bonne fée !
Philip, aussi connu comme une marionnette fatiguée, heureuse de découvrir la vie d’un vrai enfant de Dieu.
_____________
© Tous droits réservés: Philip Ribe