Cure d'amour ou régime de peur...
Je ne veux pas que tu maigrisses du cœur, en suivant des régimes de peur…
- LINDA LEMAY
Dans l’amour, il n’y a pas de place pour la crainte, car l’amour véritable chasse toute crainte. En effet, la crainte suppose la perspective d’un châtiment. L’amour de celui qui vit dans la crainte n’est pas encore parvenu à sa pleine maturité.
- 1 JEAN 4:18
Qu’elles soient environnementales, économiques, politiques ou personnelles, les raisons d’avoir peur ne manquent pas. Peur pour nous, peur pour les autres et pire encore, peur des autres…
À peine entamée, cette nouvelle année nous jette à la figure son lot de mauvaises nouvelles. Devant une telle généralisation de situations et d’évènements funestes, il ne nous reste même plus la possibilité de faire l’autruche, et ce, pour au moins deux motifs. Tout d’abord, avoir la tête dans le sable n'empêche pas les vibrations et la fureur du monde de nous atteindre, et deuxièmement, il est dangereux de s’enfouir dans le sol, car il est de plus en plus pollué…
Mais toutes ces raisons d’avoir peur, réelles ou supposées, qui nous poursuivent comme une meute enragée, ne sont que des caisses de résonance de « La Peur » qui habite en nous. Des amplificateurs de cet effroi qui remonte aux temps immémoriaux, lorsque dans un jardin magnifique et paisible, nos ancêtres affublés de quelques feuillages ridicules déclaraient : J’ai entendu ta voix et j’ai eu peur, car je suis nu ; alors je me suis caché…1
C’est un terrible paradoxe, la voix qui apportait la paix, qui réconfortait, qui était notre nid, notre berceau, notre refuge, est devenue une source d’inquiétude, d’angoisse même.
Heureusement pour nous, humanité craintive et apeurée, il existe une nouvelle positive, réjouissante, rassurante, au milieu de ces flots d’informations, plus sombres les unes que les autres ; une trouée de lumière déchire les ténèbres. Son amour a surmonté l’insurmontable, il a comblé la distance, jeté une passerelle sûre, inébranlable entre Lui et nous.
Cet amour qui a payé le prix fort pour pouvoir nous rejoindre a été déposé au plus profond de notre intimité, comme une minuscule, mais incorruptible semence.2 Donnons-lui les meilleures conditions pour qu’il se développe, recevons, cultivons, chérissons cette bienveillance qui veut s'épanouir en nous.
La frayeur rétrécit les âmes, les atrophie, les empêche de prendre de l'envergure, les force à rester des bonsaïs de cœur, tordus, rabougris, torturés, condamnés à la petitesse.
Mais l’amour qui grandit, qui atteint la maturité, élargit notre être intérieur, créant ainsi plus d’espace pour en accueillir encore un peu plus… plus de place pour notre Dieu, pour nous-même et en conséquence, pour les autres…
Ne laissons pas l’angoisse, l’appréhension, l’effroi envahir nos vies, n'acceptons pas que l’apeurement nous dicte notre conduite, ne suivons pas un régime de trouille, de frousse, de terreur, mais nourrissons-nous sans modération de cet amour si doux et pourtant si fort qu’il expulse loin de nous toutes les craintes qui nous assaillent.
Que chacune de nos pensées, chacune de nos décisions, chacun de nos actes ne soient pas conçus par la peur, mais soient le fruit de l’amour qui élargit nos cœurs.
Philip
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1 Genèse 3:10
2 2 Pierre 1:23
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