Le point de vue biblique
LA CHARITÉ ÉDIFIE
Sachant que les deux premiers millénaires ont été lourdement marqués par la personne et l’œuvre de Jésus-Christ, il est souhaitable que ce troisième qui a débuté puisse l’être aussi. Maintenant que la pratique religieuse est en chute libre, il faut rechercher davantage à connaître ce Jésus dont la vie est à l’origine de ce qu’est devenu l’Occident. Durant les prochaines semaines, mes chroniques aborderont le thème du légalisme. Le légalisme c’est le fait de ne plus voir le cœur de Dieu en action pour l’homme, et d’enfermer la relation avec Lui dans des formes rigides.
1 Corinthiens 8:1-3
"Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous la connaissance: la connaissance enfle, mais la charité édifie. Si quelqu’un croit savoir quelque chose, il n’a pas encore connu comme il faut connaître. Mais si quelqu’un aime Dieu, celui là est connu de Lui."
En lisant attentivement ce texte, il semble que l’expression: nous avons tous la connaissance est une pointe d’ironie lancée par Paul aux Corinthiens. Comme si l’apôtre se servait d’une expression en vogue dans cette église. Si cela est vrai, il en ressort donc que les Corinthiens accordaient à la connaissance une importance trompeuse.
La connaissance
Ce texte met en relief deux choses: la connaissance et l’application de celle-ci. Si la connaissance est le fait de savoir ce qui est vrai, l’application est la sagesse qui nous rend capable d’en faire bon usage. Ainsi, la connaissance sans l’application n’est qu’un moyen de plus de s’enfler d’orgueil. Mais l’application de la connaissance, laquelle est la sagesse, produit dans le cœur une attitude qui se veut édifiante. On reconnaît donc un croyant mature par sa capacité d’être édifiant avec les gens, peu importe le sujet dont il traite.
Ainsi, l’apôtre conclut en disant: Si quelqu’un croit savoir quelque chose, il n’a pas connu comme il faut connaître. Autrement dit, toute connaissance qui n’est pas communiquée dans le but d’édifier n’est que pure ignorance du cœur de Dieu.
Le légalisme, cancer de l’Église
Ce passage soulève un problème d’envergure qui est largement répandu dans l’Église de Jésus-Christ. Il s’agit bien entendu du légalisme qui ronge les chrétiens depuis la naissance même du christianisme. Comment pourrions-nous le définir exactement? Avant de se manifester par des gestes malheureux, il est d’abord et avant tout le fruit d’un entendement faux sur la personne et l’œuvre de Jésus-Christ. Ce faux entendement consiste à croire que Dieu (Jésus-Christ) aime l’homme, mais à certaines conditions. Il consiste aussi en une approche des Écritures qui néglige de reconnaître l’amour de Dieu, même dans les avertissements sévères. Le texte du livre aux Hébreux (12:5-11) nous apprend que même dans la discipline de la correction divine, l’amour en ressort triomphant. Car le Seigneur châtie celui qu’il aime, nous dit ce texte. Bien loin d’être une manifestation de haine et d’impatience, ce texte mentionne plutôt que l’amour est l’unique base de la correction.
Le légaliste est celui qui vit enfermé dans les notions du bien et du mal. Pour lui, Dieu est incapable de regarder l’homme en dehors de ces deux notions. Il a peur du mal et du péché car ces choses sont pour lui synonymes de rejet. Le drame du légaliste est qu’il est esclave de ces deux notions; incapable de vivre dans la liberté acquise par l’œuvre accomplie de Jésus-Christ.
A bientôt!
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.