Histoire vraie de Sebti 15
Une grande découverte
– Formidable! s'exclame Sebti, ébahi. Dans les Vosges, il y avait bien de la neige, mais pas en été. Et les pentes étaient bien moins raides!
– Attends! tu n'as encore rien vu! dit malicieusement Zin. On en reparlera quand on grimpera ensemble à l'Aiguille de la Roselette!
Les deux frères sont sur la route, peu après Sallanches, dans la vaillante 2 CV que conduit M. Blandenier. Quand ils ont quitté Lyon, ils étaient dans la grisaille de la ville. Et maintenant, majestueux, se dresse en face d'eux tout le massif du Mont-Blanc.
– Ce camp vous fera du bien! dit amicalement M. Blandenier. Vous allez découvrir les merveilles de la nature, et celles de la Bible.
Des merveilles... Ah, oui! Ce soir déjà, Sebti contemplera les sommets neigeux, tout roses au soleil couchant.
Au Fayet, on prend la route qui monte en lacets jusqu'à Saint-Gervais. Puis on débouche sur une riante vallée. Ces pentes herbeuses coupées de forêts de sapins, quelle beauté pour un Sebti qui découvre la Haute-Savoie!
Voici le ravissant village des Contamines-Montjoie, tout en longueur. En bordure de route: ses trois hôtels fleuris, sa petite poste, ses quelques magasins. On ne s'y arrête pas.
– Le camp! s'écrie bientôt Zin.
Là-bas, en effet, à deux kilomètres peut-être, une vingtaine de tentes mettent une note claire dans la verdure, à côté d'une maison.
Une fois sur place, Sebti comprend très vite pourquoi son frère tenait tant à revenir. L'ambiance est si sympathique. Sebti dormira sous cette tente, à côté de Jean-Pierre, un garçon timide et très discret. Ils vont devenir de grands amis. Et ils le resteront, même quand, beaucoup plus tard, Jean-Pierre sera professeur de mathématiques à l'Université. |
Chaque jour, sac au dos, les campeurs partent dans une autre direction. Au retour, même s'ils peuvent prendre une douche chaude, quelle joie d'aller se tremper dans le torrent tout proche! Le soir, à la veillée, on entreprend une autre excursion. Cette fois, ce n'est pas le livre de la nature que l'on regarde ensemble, mais la Bible, la Parole du Créateur de ces magnificences. Que de découvertes on y fait, à commencer par celle de notre "portrait". Car dans la Bible, on peut se voir un peu comme dans un miroir.
Ce qu'aucune photo ne nous dira jamais, la Bible nous le montre: c'est l'état de notre coeur.
Ce soir, le chef de camp s'attarde sur ce verset: "Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir!" Sebti écoute comme si l'on ne parlait qu'à lui seul. Il repense au passé. Il a connu toutes sortes d'aventures, c'est vrai. Il a fait les cent coups, il a joué au "dur". Mais son coeur a besoin de quelque chose que les copains, la force ou la "débrouillardise" n'ont pas pu lui donner: une conscience en paix. Et maintenant, il comprend que tout dépend de sa décision.
– De quel côté êtes-vous? demande le chef de camp. Il n'y a que deux catégories: ceux qui avancent seuls dans la vie, sans Dieu et sans secours. Ils seront encore seuls, et sans refuge, quand ils devront rendre des comptes devant leur Créateur. D'autres – qui ne sont pas meilleurs – ont trouvé la paix avec Dieu. Comment cette paix est-elle possible? Grâce au Sauveur du monde. Il a bien voulu régler les comptes à leur place. Pour eux, plus de "facture à payer". Le châtiment qui leur donne la paix est tombé sur lui, oui, sur Jésus-Christ. De quel côté êtes-vous? De quel côté es-tu, toi? Aujourd'hui, choisis! Passe dans le bon camp. Tu es pécheur, mais tu peux te tourner vers Dieu.
Viens à lui comme tu es. Il ne te repoussera pas. Il a dit: "Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi." Sebti ne pense plus à ses camarades. A présent, il est seul devant Dieu, et c'est l'heure du choix. Ce soir, il décide. Il veut passer du bon côté. Et il le dit à Dieu. Cet adolescent ne va pas tout à coup devenir un ange. Mais il accepte dans son coeur un Sauveur qui est parfait, lui, et qui peut sauver parfaitement.
Les semaines s'écouleront, les mois, même les années. Jamais cette décision ne sera remise en question. Jamais! Pourquoi? Parce que, ce jour-là, Dieu a fait avec Sebti "une alliance éternelle, en tous points bien réglée, et offrant pleine sécurité." (2 Samuel 23: 5)
Les vingt jours du camp se sont vite envolés. Déjà il faut rentrer.
– Allons-y! dit Jacques, un jeune homme qui veut bien emmener trois campeurs en voiture. Il conduira volontiers Sebti et Zin chez eux.
– Mais avant cela, a-t-il le soin de préciser, on déposera votre camarade à la gare de Lyon!
A la gare? Hélas! la voiture de Jacques n'ira pas jusque-là. Car tout à coup, sur la route... Mais laissons-les rouler en attendant le prochain épisode.
Texte: Samuel Grandjean