Adoption ou filiation ?
Pourquoi ne sommes-nous "que" des enfants adoptés ?
Question:
Dans Ephésiens 1:5, nous sommes appelés enfants d’adoption.
Selon ma perception, celui qui est adopté est généralement celui qu’on ne connaissait pas et on s’est accordé la grâce de devenir une famille.
Nous avons été enfants de Dieu avant la création du monde en Christ, avant le péché d’Adam nous étions fils de Dieu. Comme le fils prodigue, je dirais que nous étions morts au Père par le péché, mais par la victoire de Christ à la Croix nous sommes revenus à la vie.
Pourquoi sommes-nous alors des adoptés ? L'adopté n’a pas le sang du père, mais a un contrat qui le rend parent et fils.
Pour moi, je croyais que, spirituellement, le sang de Christ coule en nous par la rédemption de nos péchés. Si je me réfère au terme «adoptés», ne sommes-nous pas plutôt fils de Dieu par alliance et non fils de Dieu dont, spirituellement, nous avons le sang de Christ qui coule en nous ?
Je voudrais juste mieux comprendre afin d’accepter véritablement Sa volonté.
Réponse:
Votre question touche un domaine essentiel, la relation entre l’enfant de Dieu et son Père céleste.
Nous ne sommes pas enfants de Dieu par nature
Tous les êtres humains ne sont pas enfants de Dieu. Nous ne sommes pas enfants de Dieu par nature. En effet, nous sommes des fils et des filles d’Adam, rendus pécheurs par la désobéissance d’Adam (Rm 5:19) et enfants de colère (Ep 2:1-3). C’est pour cette raison que nous mourons en Adam (1 Co 15:22).
Mais alors que nous étions ennemis, Dieu, par pure grâce, a appelé ses élus à être ses enfants adoptifs (Ep 1:4-5). Nous le lisons aussi lorsque Jean écrit qu’à ceux qui ont cru dans la Parole (Christ), cette dernière leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Il s’agit d’un droit qui est accordé à ceux qui croient. Ils peuvent, appeler Dieu «Père», par l’action du Saint-Esprit en eux (Ga 4:6-7).
La parabole du fils prodigue, comme toute parabole, ne peut être utilisée dans tous ses détails pour en tirer des enseignements généraux. Elle montre, pour le fils cadet, la grâce extraordinaire du père (Père) qui pardonne celui qui le rejette. Mais elle ne décrit pas le processus d’adoption tel que Jean ou les épîtres le décrivent.
L’image du sang du Père qui coule en nous ne se trouve pas dans l’Ecriture. L’être humain est présenté comme rebelle et spirituellement mort. Par pure grâce, il peut recevoir la vie par l’action du Saint-Esprit en lui. Cette adoption n’est pas un simple contrat sans importance. Je cite la Confession de Londres de 1689:
Les enfants de Dieu «sont l’objet de la compassion, du secours et du châtiment de Dieu comme un Père sans pour autant être jamais rejetés car ils sont scellés pour le jour de la rédemption et héritent des promesses en tant qu’héritiers du salut éternel».
Dieu n’est plus un juge mais un Père
Dieu n’est plus un juge mais un Père. Jésus n’a pas honte de nous appeler «frères» (Hé 2:11). Son amour est assuré pour l’éternité, l’adoption étant irréversible. C’est donc bien une relation d’alliance qui est présentée (les enfants de Dieu sont au bénéfice de la Nouvelle Alliance scellée par le sang de Christ, Luc 22:20). Il nous renouvelle aussi par son Esprit même si notre corps reste encore en attente de la rédemption (Rm 8:23).
La Bible valorise l'adoption
L’adoption est clairement valorisée dans la Bible. Elle montre que Dieu nous inclut dans sa famille. Le grand Dieu présenté dans l’Ancien Testament comme l’Éternel saint et redoutable est désormais accessible comme un Père. Naturellement, nous ne sommes pas enfants de Dieu mais jugés et condamnés. L’adoption montre donc que Dieu a pris l’initiative de s’approcher de nous et qu’Il s’engage lui-même pour nous faire entrer dans sa famille.
Il est vrai que certaines adoptions humaines ne sont pas toujours de belles histoires. Mais l’adoption des enfants de Dieu par leur Père céleste est un cadeau immense car Dieu ne se contente pas de sauver, il donne un extraordinaire accès à sa Personne et garantit un héritage éternel avec Christ.
J’espère que cette réponse vous encouragera et vous aidera à discerner que nous sommes vraiment privilégiés car Dieu est un Père proche, aimant et fidèle.
Que Dieu vous réjouisse dans cette relation proche et riche de Père céleste à enfant bien-aimé !
Olivier Charvin