Les 7 lettres de l'Apocalypse - Lettre à Smyrne (2/7)
Etudes de Gilbert Aellig, pasteur
Lisez: Apocalypse 2:8-11
8 Ecris à l’ange de l’Eglise de Smyrne, Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie,
9 Je connais ton affliction et ta pauvreté (bien que tu sois riche), et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan.
10 Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.
11 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises, Celui qui vaincra n’aura pas à souffrir la seconde mort.
A l’Eglise de Smyrne
La ville de Smyrne
C'est un port très bien situé en Asie Mineure un peu au nord d'Ephèse. Il n'a pas connu le problème de l'ensablement fréquent dans cette contrée, si bien que la ville est encore prospère aujourd'hui: Izmir, qui compte presque deux millions d'habitants. Son origine remonte aux environs de l'an 1000 avant Jésus-Christ. Elle fut détruite par les Lydiens en 677 et reconstruite par les successeurs d'Alexander le Grand qui en avait tracé le plan. Plus tard, elle se tourne intelligemment vers Rome, dont elle pressent la puissance montante. En 26 après Jésus-Christ, elle demande à l'empereur Tibère l'autorisation de construite un temple en son honneur, afin que les habitants puisent l'adorer…
Smyrne fut réputée pour le développement des sciences, la pratique de la médecine et la majesté de ses bâtiments. Son nom signifie "myrrhe". Il est enrichissant de savoir encore que Polycarpe fut évêque de cette ville et qu'il quitta cette terre frappé de mort violente vers 160 après Jésus-Christ. Polycarpe avait été disciple de Jean.
Par ce fait, on peut en déduire que l'influence apostolique a marqué profondément l'Eglise locale de cette ville. De plus, l'histoire confirme la réalité de la persécution dans cette région. Vraisemblablement, Polycarpe ne fut pas le seul à souffrir.
Les attributs de Jésus-Christ
Il est le premier et le dernier. Jésus-Christ est donc éternel, mais la notion de l'éternité est difficile à saisir. La Bible ajoute ailleurs pour nous aider que Jésus-Christ est l'alpha et l'oméga ou le commencement et la fin. Il est donc au-dessus des contraintes du temps et maître de celui-ci. Quel pouvoir: il était mort et il et revenu à la vie, donc ressuscité.
La résurrection est évidemment un des fondements de la foi chrétienne. Ce n'est pas pour rien que le Saint-Esprit insiste sur ce point dans le cadre de cette Eglise locale. Ses membres sont appelés à passer par la persécution. Ils ont donc besoin d'une conviction inébranlable au sujet de la résurrection de Jésus-Christ et de la leur. Il me paraît impossible de supporter le martyre victorieusement sans posséder une certaine absolue au sujet de la résurrection… pour Polycarpe comme pour les inconnus qui ont vécu à cette période difficile.
Les qualités de l'Eglise de Smyrne
Elle doit supporter les tribulations. Ce n'est pas un choix pour elle. C'est ainsi. Hélas, nous ne choisissons guère les chemin de notre destinée… La Bible précise peu la nature des difficultés de cette Eglise. La prison et la fidélité jusqu'à la mort sont tout de même mentionnées. Nous savons que du temps des Romains, les persécutions étaient épisodiques (Néron, Dioclétien). Il fallait adorer l'empereur. Les croyants refusaient. Souvent, ce fut un prétexte pour leur faire du mal.
Ce serait si bien si l'épreuve n'existait pas. Mais elle est nécessaire pour le perfectionnement de notre foi.
L'Eglise de Smyrne doit supporter les calomnies. On invente du mal qu'on répand pour nuire à la réputation des fidèles de cette Eglise. Cela blesse et c'est difficile à supporter. La Bible précise l'origine de ces calomnies, elles proviennent de gens qui se disent juifs, mais ne le sont pas. Ils en ont probablement l'extérieur, mais pas le cœur, selon la définition de Dieu. Romains 2:28-29
C'est pourquoi, il est dit de ces calomniateurs: ils ne sont pas vraiment juifs. Ne faisons pas dire à la Bible ce qu'elle ne dit pas. Il ne s'agit pas du tout ici d'une attaque contre la race ou la nation juive, mais de la pensée de Dieu par rapport à un défaut de quelques-uns de Smyrne. Cela ne nous permet en aucune manière de développer des sentiments antisémites. Cependant, Dieu va loin dans son jugement contre cette minorité: elle est une synagogue de Satan.
Pourtant, Jésus-Christ et Paul se sont particulièrement bien servis de l'institution des synagogues pour y annoncer l'Evangile. Mais victime d'un cléricalisme violemment anti-chrétien, la synagogue peut devenir très exceptionnellement un endroit d'opposition à la foi biblique. L'histoire nous enseigne que d'autres hiérarchies religieuses ont également joué des rôles détestables.
Quelques-uns de l'Eglise de Smyrne seront jetés en prison. Cela ne vient pas de Dieu. Il a simplement toléré que cela arrive. Il faut être réaliste. Une Eglise de la qualité celle de Smyrne ne peut pas plaire à l'ennemi. La fidélité de ses membres l'agace. C'est par la prison qu'il fait de la résistance et essaie de réduire à rien le rayonnement de cette assemblée. Mais nous savons que Jésus-Christ a paru pour détruire les œuvres du diable. Celui-ci n'a pas pu empêcher que le témoignage remarquable de ces chrétiens luise encore aujourd'hui et nous encourage.
"La tribulation de cette Eglise a une durée de dix jours." Nous ignorons la durée effective, mais nous savons que ces temps difficiles ont eu une fin. Ainsi, ces fidèles gardaient l'espoir de temps meilleurs. Nous aussi, nous savons que l'épreuve est limitée dans le temps et mesurée dans son intensité. Nous devons toujours garder l'espoir d'en sortir, quand notre vie est difficile et que nous gémissions sous le fardeau de l'épreuve.
Le Seigneur connaît la pauvreté de cette Eglise locale. Il se peut que les fidèles de Smyrne soient des gens de condition modeste. La prison est généralement synonyme de perte de revenus et de pauvreté matérielle. Mais en fait, ils sont riches, non pas matériellement, mais en Christ, ils sont au bénéfice des béatitudes de l'Evangile et des bénédictions d'en-haut. L'aisance matérielle fait rarement le bonheur.
Les chrétiens de Smyrne ont trouvé d'autres valeurs, celles de la Parole de Dieu. Ils sont certes pauvres, persécutés, calomniés, emprisonnés voire martyrisés, mais tellement riches en Jésus-Christ. Quel exemple!
Les encouragements du Seigneur
Les fidèles de Smyrne en ont bien besoin, car leurs conditions de vie sont difficiles. Dieu pourrait aplanir leurs chemins.
Il ne semble pas tellement agir dans ce sens, mais il désire plutôt équiper les rachetés de façon à ce qu'ils puissent maîtriser les difficultés de leur route. Dieu agit de préférence sur les personnes éprouvées, plutôt que sur les conditions de l'épreuve.
Ne crains pas ce que tu vas souffrir, c'est ainsi que le Seigneur encourage les croyants de Smyrne. Ailleurs dans l'Ecriture, nous constatons la fidélité du Seigneur pour des serviteurs vivant dans la difficulté: Les trois hommes dans la fournaise; Pierre et Paul merveilleusement secourus dans les prisons et les épreuves. Notre Seigneur n'a pas changé et nous pouvons compter sur son secours, si notre chemin est parsemé d'embûches.
La promesse générale
La Bible précise d'abord la condition pour être au bénéfice de la promesse. Sois fidèle… La limite de cette fidélité est également indiquée: Jusqu'à la mort. La barre est fixée très haut. Matthieu 10:28-31. Polycarpe n'a pas considéré comme un absolu le fait de conserver la vie physique. Pour lui, le salut de son âme était prioritaire. Ainsi, il pouvait s'appuyer, à la fin de sa vie, lors de son martyre, sur cette merveilleuse promesse: Je te donnerai la couronne de la vie, c'est-à-dire la vie de son âme, si l'on peut dire, et la vie de son nouveau corps, lors de la résurrection qu'il attend par la foi et dans la foi avec la récompense finale.
Dieu ne fait aucun reproche à l'Eglise de Smyrne. Cela nous oblige au respect. Je doute que le Seigneur puisse en dire autant de nos Eglises… La vie difficile des rachetés de Smyrne, les épreuves, la pauvreté, la prison, les calomnies les poussent à rechercher Dieu, son aide, ses solutions. Ils sont ainsi protégés des pièges de l'existence humaine, qui peuvent être le matérialisme, la mondanité, la facilité, le compromis, le nombrilisme et j'en passe. La condition de vie des fidèles de Smyrne est pour eux une sauvegarde.
La promesse au vainqueur
Comme très souvent, la promesse est à nouveau conditionnelle. Même dans une Eglise d'excellente qualité, il faut être vainqueur. Celui qui l'est ne sera point touché par la seconde mort ou n'aura pas à souffrir la seconde mort. La première mort, c'est celle que nous connaissons bien, celle des faire-part, des crématoires et des cimetières. Elle est inexorable pour tous, à moins d'être vivants le jour de l'enlèvement !
La seconde mort… certains y échappent, les rachetés qui ressusciteront et qui seront pour toujours avec le Seigneur.
D'autres sont touchés, emportés par elle. C'est extrêmement dramatique. Ceux-là n'ont pas cru, ni placé leur confiance en Jésus-Christ, ils ont méprisé la grâce de Dieu. Ils ont, bien sûr, passé par la première mort, mais ils ressusciteront pour le Jugement Dernier. Ils seront trouvés coupables et leur destinée est l'entrée et la demeure dans les peines éternelles, la tragédie suprême.
Mais le vainqueur de Smyrne, le vainqueur dans toutes les autres Eglises locales n'est pas touché par la seconde mort. Dieu, lui-même l'affirme dans sa parole. Faisons-nous partie de ces vainqueurs? La réponse à cette question est fondamentale et détermine notre destination éternelle.