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"Mangeons et buvons, car demain nous mourrons"

La vie est courte, elle est remplie d'incertitudes. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Par conséquent, il s'agit de profiter de tous les instants de bonheur que la vie peut nous apporter. Adeptes de cette philosophie de la jouissance, certains se livrent à fond à des plaisirs grossiers. Ils le font sans retenue, car ils pensent qu'à la mort tout s'arrête, leur corps retourne à la poussière et, pour eux, plus rien n'existe. Avec un tel raisonnement, il est normal que le plaisir soit le but suprême de leur existence et ils s'y donnent à qui mieux mieux, parfois même en faisant du mal à leur santé et en hâtant leur fin.

D'autres, plus nuancés et plus fins, mais toujours convaincus par cette philosophie de la jouissance renonceront à ces plaisirs grossiers pour consacrer leurs vies à des délices plus délicates et raffinées et également plus saines, qui ne feront pas de mal à leur santé.

Cette philosophie de la jouissance est vieille comme le monde. Le prophète Esaïe en parle environ 700 ans avant Jésus-Christ déjà. Les habitants de Jérusalem s'abandonnaient alors à de telles pratiques et ils semblaient le faire à fond... Voici le texte complet du prophète déjà cité:

Et voici de la gaîté et de la joie! On tue le gros bétail et l'on égorge le petit. On mange de la viande et l'on boit du vin: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons! Esaïe 22:13.

Seulement voilà, Esaïe est un prophète du Dieu d'Israël, c'est-à-dire de Dieu tout court. En tant que tel, il a été suscité non pour parler de lui-même ou pour dire son opinion, mais bien pour faire connaître aux hommes la pensée de Dieu. D'une part, Esaïe analyse la vie des habitants de la ville de Jérusalem en ce temps et d'autre part, il explique à ces gens et par conséquent à nous-mêmes aussi, l'avis de Dieu. Ecoutons encore le prophète Esaïe:

"L'Eternel des Armées me l'a révélé: Non, cette faute ne sera pas expiée en votre faveur jusqu'à votre mort, dit le Seigneur, l'Eternel des armées." Esaïe 23:14.

C'est franchement terrible. Je ne crois pas, personnellement, que Dieu refuse à tout prix de pardonner, ce n'est pas dans sa mentalité, mais dans ce cas précis, Dieu ne trouve pas chez les habitants de Jérusalem les sentiments qui lui permettent de pardonner. Pour obtenir le pardon de Dieu, certaines conditions sont nécessaires, en particulier, l'humilité, la foi et la repentance. On entend par repentance le fait de voir les choses comme Dieu les voit. Lorsque nous avons commis le mal, il faut le reconnaître, nous humilier et nous rendre compte que cela a attristé Dieu et dressé une barrière entre lui et nous. Il est évident que les habitants de Jérusalem n'ont pas fait cela. Tellement prisonniers de la philosophie de la jouissance, ils n'ont éprouvé aucun sentiment de repentance. Ils pensaient avoir toujours raison et se privaient ainsi de toute possibilité de pardon.

Au premier siècle de notre ère, l'apôtre Paul a écrit une lettre à l'Eglise de la ville de Corinthe. Cette lettre nous est parvenue et elle fait partie de notre Bible. La ville de Corinthe, en ce temps, était réputée pour son immoralité. L'adoration des divinités païennes s'accompagnait d'une prostitution débordante. Au plan intellectuel, les philosophies épicuriennes, stoïciennes et platoniciennes étaient les normes de vie. Comme un pavé dans la mare, Paul cite une nouvelle fois cette phrase:

"Mangeons et buvons, car demain nous mourrons"

Paul écrit-il cela pour conforter les Corinthiens dans leur immoralité et leur recherche effrénée du plaisir? Oh! Que non! Loin de là! Lisons la phrase dans son entier:

"Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons." 1 Corinthiens 15:32.

Dans cette lettre, Paul vient de prouver magistralement que le phénomène de la résurrection est un fait, une réalité incontestable. Il utilise pour cela de nombreux arguments, je n'en cite qu'un: Plus de 500 croyants ont été les témoins oculaires de la résurrection, ont vu Jésus-Christ vivant devant eux après sa mort et les trois jours qu'il a passés dans le tombeau. Au moment de la rédaction de la lettre, Paul ajoute que quelques-uns sont morts, mais que la plupart sont encore vivants.

Cet enseignement sur la résurrection, qu'il ne faut pas confondre avec la réincarnation, est fondamental. Cela prouve que tout ne se termine pas à la mort et que cela continue ensuite. Cela doit nous pousser à examiner nos voies, nos comportements. Nous devrions craindre Dieu, regretter nos péchés. Par grâce, Dieu a conçu en faveur des hommes un plan de salut. Son auteur est Jésus-Christ, mort sur la croix et ressuscité trois jours plus tard: "Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu'il ait la vie éternelle." Evangile de Jean, chapitre 3:16.

Même si bien des plaisirs et des loisirs sont parfaitement légitimes pour les croyants, la philosophie de la jouissance n'est pas pour eux un but ultime. Le but suprême, c'est plutôt se réconcilier avec Dieu, rechercher le salut, la vie éternelle par le moyen de la foi en Jésus-Christ et la repentance.

Considérer que la vie se termine à la mort et que rien ne vient ensuite est une grave erreur. Il nous faut penser à la réalité de l'éternité!

G. Aellig, pasteur

 


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