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La Vérité sort-elle de la bouche des devins ?

Le monde pré-chrétien aimait les devins, mais les craignait. On avait en mémoire des mythes qui faisaient trembler.

Le devin Tirésias annonça que Narcisse ne vivrait que tant qu'il ne se verrait pas. Narcisse se vit dans l'eau d'une fontaine et se noya.

L'oracle de Delphes avait décrété qu'Oedipe tuerait son père et épouserait sa mère. Oedipe s'exila pour conjurer la fatalité. Ce souci hâta sa chute: sans le savoir, il tua Laïos et épousa Jocaste.

Les messages des dieux eux-mêmes n'échappaient pas à leur sort. Un oracle avait signifié au devin Calchas qu'il trouverait plus fin devin que lui. Ce qui arriva. Calchas se tua de chagrin.

Plus souvent funeste qu'heureuse, une prédiction inspirée par un dieu était censée s'accomplir, quelle que fût la dose de ruse, de courage ou d'énergie mise en oeuvre pour la tourner. Parce qu'on se méfiait des dieux, on craignait le malheur, la maladie et la mort. On espérait parfois qu'un autre dieu se sentirait l'envie de contredire la prédiction du premier, et prendrait notre parti.

Or, la Bible nous explique que, depuis Adam, et à cause de sa révolte, tous ont peur de Dieu; par suite, tous craignent la vie et la mort (Genèse 3.10; Hébreux 2.15). Simultanément, tous espèrent que cette appréhension sera démentie par l'intervention d'un dieu bienveillant (Psaume 4.7).

Christ est ce Dieu, capable à la fois de détourner sur lui le malédiction qui nous était réservée et de réconcilier tous ceux qui le veulent bien avec Dieu «Car Dieu a voulu... par Christ tout réconcilier avec lui-même en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix» (Colossiens 1.19-20. Voir aussi 2 Corinthiens 5.19; Esaïe 53.3-6).

Mais il se peut que l'homme moderne n'ait ni peur de Dieu ni besoin de Christ. Dans ce cas, pourquoi se fait-il tirer les cartes, lire la main ou la boule de cristal, établir l'horoscope? Pourquoi charge-t-il un pendule de lui communiquer s'il aura le temps de gagner à la loterie avant la troisième guerre mondiale? Pourquoi demande-t-il à Nostradamus, qui aurait prédit la mort d'Henri II, celle d'Elizabeth Tudor, celle de Charles 1er d'Angleterre, plus l'incendie de Londres, la Révolution française et la dictature d'Hitler, s'il est moins dangereux de périr à Paris qu'à Genève?

Pourquoi les rois (et les présidents) se donnent-ils, à l'instar de Charles IX, des astrologues-conseils? Précisément parce que le Dieu de la Bible n'est plus écouté ni reçu. Comme au temps où le peuple d'Israël se détournait de son Dieu, la vérité est remplacée par une religion de superstition idolâtre dont l'homme et Satan sont les dieux. La Bible n'est pas prise au dépourvu par une telle évolution. Esaïe (Vllle siècle av. J.-C.) déclarait: «Si l'on vous dit: Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l'avenir... répondez: Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ?» (Esaïe 8.19).

Il est vrai que nos mages modernes ne manquent ni de panache ni d'aplomb, même s'ils manifestent les velléités des augures d'autrefois: «Ils annoncent la paix si leurs dents ont quelque chose à mordre, et publient la guerre si on ne leur met rien dans la bouche» (Michée 3.9; comparez Actes 16.16).

Ces nouveaux prophètes forcent le respect puisque leurs méthodes se veulent «scientifiques», leurs résultats basés sur «l'observation», leurs techniques tout à fait «naturelles». Qualifier leurs sciences d'«occultes» leur ferait injure. De plus, il s'est avéré que Madame Soleil, Croiset, Kardec, Larkin, Jeane Dixon et leurs semblables ne se sont pas toujours trompés.

Malheureusement pour eux, la question n'est pas là. Un prophète que Dieu n'envoie pas reste un faux prophète, même si ses pronostics se réalisent parfois: «S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t'annonce un signe ou un prodige, et qu'il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il t'a parlé en disant: Allons après d'autres dieux... tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur... Vous irez après l'Eternel, votre Dieu» (Deutéronome 13.1-5).

Un faux prophète n'est jamais profitable: il ne mène pas au vrai Dieu, ni ne confesse Christ en vérité. Or «le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie» (Apocalypse 19:10).

Hélas, la confusion est grande. Les faux devins ne sont pas tous des astrologues, des sorciers ou des para-psychologues athées. Beaucoup se prétendent croyants, chrétiens, évangéliques même. Mais de quel Dieu viennent-ils, ces experts en révélations fracassantes?

Qui donc, au siècle passé, a suggéré à William Miller que Christ reviendrait en 1843, puis le 21 mars 1844? Le même dieu, certainement, qui poussa Snow à avancer la date du 22 octobre 1844.

Qui a permis à Russel, fondateur des Témoins de Jéhovah d'annoncer la fin du règne de Satan pour 1914, et la fin de la papauté pour 1918?

Qui a autorisé Rutherford, continuateur du précédent, à affirmer que 1925 verrait le retour ici-bas d'Abraham, d'Isaac et de Jacob? Et pourquoi Knorr, président de la même secte, a-t-il estimé que Christ reviendrait en 1975?

Et que voulait dire Jésus en recommandant à ses disciples de veiller, car ils ne savaient «ni le jour, ni l'heure» de son retour (Matthieu 25.13), sinon que tous ceux qui avanceront des dates sont les faux prophètes contre lesquels il met en garde ? (Matthieu 24.23-27 et 42).

Ainsi, de nos jours, beaucoup de prédictions circulent qui égarent les esprits à la recherche de certitudes. Pourtant, le vrai Dieu, celui qui prédit pour sauver, a parlé aux hommes. Avec tendresse et sollicitude. Avec patience et clarté. Avec fermeté et vérité. Par ses envoyés persécutés (cf Matthieu 23.29-35), et par son Fils unique qu'il a livré aux hommes rebelles, égarés, méchants, afin que ces derniers vivent.

«Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils; il l'a établi héritier de toutes choses; par lui il a aussi créé I'univers. Le Fils est le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et il soutient toutes choses par sa parole puissante. Il a fait la purification des péchés.» (Hébreux 1.1-3).

La vraie parole d'avenir, c'est ce Dieu, c'est ce message: croyez-le!

Claude-Alain Pfenniger, pasteur

 


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