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La bénédiction

Introduction

Le mot «bénédiction» évoque un fait réconfortant puisqu'il signifie «action de bénir» et que le verbe «bénir» est synonyme de «dire du bien». Bénir est le fait de Dieu et de ceux qui lui appartiennent alors que maudire est le fait du diable et de tous ceux qui disent du mal et veulent le mal.

Aaron et ses fils avaient reçu l'ordre de bénir les enfants d'Israël au nom du Dieu trois fois saint:
«Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël, vous leur direz:
Que l'Eternel te bénisse, et qu'il te garde!
Que l'Eternel fasse luire sa face sur toi, et qu'il t'accorde sa grâce!
Que l'Eternel tourne sa face vers toi, et qu'il te donne la paix!
C'est ainsi qu'ils mettront mon nom sur les enfants d'Israël, et je les bénirai.»
(Nombres 6:23-27)

Le même Dieu, un en trois personnes, bénit les croyants de la Nouvelle Alliance en ces termes: «Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit, soient avec vous tous !» (2 Corinthiens 13:13)

L'intention profonde du cœur de Dieu n'est-elle pas de bénir ses créatures? Sans aucun doute! N'écoutons pas le diable, calomniateur de Dieu auprès des hommes et calomniateur des croyants devant Dieu. L'ennemi veut salir et les intentions de Dieu et celles des rachetés de Dieu. Si nous voulons nous approcher de Dieu avec profit, croyons qu'il nous veut du bien et attendons-nous à lui dans la foi. «Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.» (Matthieu 7:7-11)

Comprenons bien ceci: Dieu désire répondre favorablement et libéralement à nos demandes, pour autant qu'elles soient selon sa volonté. Ceux qui sollicitent de sa part amour, sagesse, patience, persévérance, sont certains d'avoir l'oreille de Dieu car de telles requêtes correspondent à sa volonté révélée. «Et si nous savons qu'il nous écoute, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée, quelle qu'elle soit.» (1 Jean 5:15)

Puisque Dieu «donne à tous simplement et sans reproche» (cp. Jacques 1:5), quand la demande exprime un besoin et non une fantaisie, combien il éprouve de tristesse devant le doute qui bloque l'exaucement. «Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu'il la demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d'autre. Qu'un tel homme ne s'imagine pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur: c'est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies.» (Jacques 1:5-8)
Vous demandez la bénédiction? Demandez-la résolument! Ne soyez pas celui qui doute en même temps qu'il présente une requête, cet homme irrésolu, dont l'âme se dédouble: d'un côté elle croit, de l'autre elle doute!

Une chose importante: être sous la bénédiction de Dieu n'équivaut pas à couler une vie facile. L'histoire du peuple de Dieu est là pour nous instruire. A cause de la vulnérabilité de la nature humaine et de l'adversité du diable, Aaron et ses fils invoquaient tour à tour la bénédiction divine et sa protection. «Que l'Eternel te bénisse, et qu'il te garde!» (Nombres 6:24)

Plus Dieu bénit et plus l'adversaire réagit. S'il faut prier avant la bénédiction, à combien plus forte raison est-il nécessaire de prier après la bénédiction. Tout ce que Dieu donne et fait pour nous amener à la stature de fils adultes doit être éprouvé. En parlant de la bénédiction nous devons considérer le contexte au sein duquel elle brille et triomphe.

Le contexte de la bénédiction

Prenons les versets 2-5 et 9-15 du premier chapitre de l'Epître de Jacques comme toile de fond.

«Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.
Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée...
Que le frère de condition humble se glorifie de son élévation. Que le riche, au contraire, se glorifie de son humiliation; car il passera comme la fleur de l'herbe. Le soleil s'est levé avec sa chaleur ardente, il a desséché l'herbe, sa fleur est tombée, et la beauté de son aspect a disparu: ainsi le riche se flétrira dans ses entreprises.
Heureux l'homme qui supporte patiemment la tentation; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment.
Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne. Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché; et le péché, étant consommé, produit la mort.»

Au cours de cette lecture, des mots significatifs vous sont apparus. Par exemple, «épreuve» et "tentation" avec les verbes «exposer», «supporter», «tenter»: Le mot grec généralement traduit par «tentation» comporte un sens large de «mise à l'épreuve» et un sens de «sollicitation à mal faire». Au verset 2 il n'y a pas de doute sur le sens large du terme, alors que les versets 13-15 traitent de la tentation en tant que sollicitation au mal moral. Dans le verset 12, le mot désigne à la fois l'épreuve et la tentation d'ordre moral. Pourquoi? C'est que l'épreuve et la tentation se tiennent. «Garde-toi de te livrer au mal, car la souffrance t'y dispose» lit-on dans Job, chapitre 36, verset 21.

Dieu permet l'épreuve mais ne nous soumet pas à la tentation. Un serviteur de Dieu a fait la remarque suivante: «Toute épreuve est une tentation au doute et au découragement; toute tentation est une épreuve pour notre foi et notre fidélité.»

Avec les termes qui appartiennent à la sphère de l'épreuve l'on trouve immanquablement ceux qui font partie du domaine de la foi: il s'agit des mots «joie», «patience» et, au verset 16, «grâce» et «don». La foi seule nous rend capables d'affronter l'épreuve, de la regarder «comme un sujet de joie complète» car «la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas» (cp. Hébreux 11:1). La foi voit au-delà des choses visibles et passagères. Elle se réjouit par anticipation des choses invisibles et éternelles. Que ferions-nous livrés aux seules ressources de la raison?

Quand nous affirmons que Dieu veut notre bénédiction, prenons garde de ne pas oublier que le monde dans lequel nous vivons est le théâtre de la lutte intense qui se livre dans «l'air» entre deux puissances: celle de Dieu et celle de Satan, «le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion» (Ephésiens 2:2). Nous n'avons pas à lutter contre des hommes mais contre des esprits méchants, des dominations sataniques, des puissances malfaisantes, des principautés diaboliques qui règnent sur le monde des ténèbres (cp. Ephésiens 6:12).

Cela explique l'origine de tant d'épreuves, de spasmes, de tensions. Quelle que soit la puissance de l'adversaire, rôdant comme un lion rugissant et cherchant à dévorer sa proie, sachons que «celui qui est en nous (pour autant que nous soyons de Dieu) est plus grand que celui qui est dans le monde» (cp. 1 Jean 4:4). En Christ nous sommes victorieux des esprits malins et Dieu nous ordonne de résister avec une foi ferme à notre adversaire le diable, qui fuira loin de nous (cp. 1 Pierre 5:8 et Jacques 4:7). Satan règne sur le monde des ténèbres, mais non sur les fils de la lumière. Trop de chrétiens oublient ou ignorent que «Dieu nous fait toujours triompher en Christ» (cp. 2 Corinthiens 2:14), et se comportent comme des vaincus. Le croyant lutte à partir de la victoire remportée par Jésus-Christ sur Satan et la mort, et non dans le but d'obtenir une victoire!

Satan cherche à nous user par l'épreuve dans le secret espoir d'exploiter l'avantage que lui donne notre nature pécheresse, le terrain des convoitises et des passions. Cela n'est possible qu'au moment où par négligence ou accident nous ne nous regardons plus «comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ» (cp. Romains 6:11). C'est alors, et alors seulement, que nous tombons en tentation. Attirés et amorcés par notre propre convoitise, qui monte du dedans, du cœur corrompu (cp. Marc 7:21-23), nous laissons la porte ouverte à Satan, tentateur, qui féconde sa complice, la convoitise. Le processus qui aboutit au péché est mis en branle: la convoitise conçoit et enfante le péché... Quel triste enchaînement de cause à effet!

Nous ne pouvons pas échapper à l'épreuve dont Dieu attend qu'elle concoure à purifier notre foi et à l'affermir. L'épreuve est hautement nécessaire et profondément désagréable (cp. 1 Pierre 1:6-9 et 4:12-16). Dans l'épreuve la bénédiction consiste à recueillir le fruit que l'Esprit de Dieu veut et peut produire, c'est-à-dire une ressemblance plus grande à l'image de Jésus-Christ, dans son caractère spirituel et moral (cp. Romains 8:29 et Galates 5:22-23).

Le but de Satan est diamétralement opposé. En harcelant les croyants, il cherche à exciter la chair, à exacerber les passions, à décupler l'avidité et la cupidité des désirs. Par là même, il désarme les chrétiens, les divise, les rend semblables au monde dans ses appétits. Dans cette misérable condition, ou bien le chrétien ne prie plus, ou il prie mal «dans le but de satisfaire ses passions» (lire Jacques 4:1-3). Si Dieu permet une telle école, c'est qu'à travers elle nous apprenons «que la chair est faible» et que le diable est rusé. Instruits par l'expérience, même négative, nous nous méfions de la chair et nous ne laissons pas à Satan «l'avantage sur nous». Luther disait que le diable avait contribué, par ses attaques et ses tentations, à faire de lui un serviteur de Dieu éprouvé!

Le contexte de la bénédiction est donc celui d'une bataille et d'une tempête. Deux royaumes, celui de la lumière et celui des ténèbres se disputent nos vies, dont Dieu veut être l'unique Seigneur, l'unique propriétaire. Après tout, la prédication de l'Evangile n'a-t-elle pas pour but de faire passer les hommes «des ténèbres à la lumière, et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en Jésus-Christ, le pardon des péchés et l'héritage avec tous les sanctifiés» (cp. Actes 26:18 et Colossiens 1:12-14)?

Interprétons correctement les circonstances de notre pèlerinage terrestre. La vraie sagesse, donnée de bon cœur par Dieu à ceux qui la lui demandent, consiste d'abord à ne pas se regimber contre l'épreuve mais à savoir souffrir! Cette sagesse nous fait voir la finalité de l'épreuve, son résultat, et nous permet de supporter sans nous plaindre les désagréments, les souffrances, les contrariétés du moment présent. Dieu recherche notre bien à travers ce qui nous paraît le plus contraire. «Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.» (Hébreux 12 :10-11)

Chers lecteurs, vous estimez que l'épreuve a bien trop duré et que la bénédiction est lente à paraître! «Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion.» (Jacques 5:10-11)
Dieu n'a pas dit son dernier mot! Ne tirez pas de votre situation actuelle des conclusions hâtives. «Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda!» Le moment présent ne doit pas vous fasciner. C'est la fin qui compte, car personne ne pourra retrancher, ni ajouter à ce qui participera au caractère immuable de l'éternité. Paul l'atteste dans les deux passages que voici:
«J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous.» (Romains 8:8)
«Nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire...» (2 Corinthiens 4:17-18)

Souffrez-vous de conditions financières modestes? Enviez-vous les gens riches ? Remettez votre sort à Dieu et faites connaître vos besoins à ce Père compatissant duquel descend ce qui correspond à nos nécessités. Il peut «élever» le frère de condition humble, donner à celui qui n'a pas assez pour vivre. Le même Dieu, qui ne change pas, est maître souverain des circonstances. Il peut aussi enlever une part à celui qui, ayant trop, n'a pas su ou n'a pas voulu faire servir sa richesse à des entreprises dont les réalisations dépasseront les limites de cette vie terrestre. Il a investi dans des entreprises éphémères. Vienne un revers imprévu, un retour de manivelle économique, et ce riche «passera comme la fleur de l'herbe», il se flétrira dans ses entreprises parce qu'il a fait passer au second rang les intérêts du Seigneur. Combien tragique sera le jour où les riches égoïstes entendront ce verdict: «Vos richesses sont pourries...» (cp. Jacques 5:2)

Pourquoi l'épreuve? Cette question vous hante. Lisez la séquence de Job 1: 6-12 et les versets 31-32 de Luc 22, véritable révélation de ce qui se passe «dans les coulisses» du monde spirituel. Vous y verrez le diable, calomniateur, accusateur, meurtrier, émettre un doute, lancer un défi et réclamer un droit quant à la personne de Job et de tous ceux qui appartiennent à Dieu. Alors l'épreuve vous paraîtra moins étrange!

Le doute: «Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu? Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui? Tu as béni l'œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays.» (Job 1:9-10)

Le défi: «Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face.» (Job 1:11)

La réclamation: «Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment...» (Luc 22:31) «L'Eternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre...» (Job 1:12)

En acceptant le défi, Dieu permet l'épreuve dont il fixe lui-même les limites. Le risque pris est-il trop grand? Non! Satan fait une oeuvre qui le trompe, car la foi vivante du croyant criblé triomphe, le nom du Seigneur est glorifié dans sa vie et l'ennemi se retire, défait et confus. «Celui qui est né de Dieu... le malin ne le touche pas.» (cp. 1 Jean 5:18; 2:13-14 et 1 Corinthiens 10:13) Le diable est capable de nous nuire mais non de nous vaincre.

En supportant patiemment la tentation qui naît de l'épreuve, en refusant de céder à l'amertume, en comptant sur la rétribution finale, vous donnez la preuve éclatante de votre amour pour le Seigneur (cp. Jacques 1:12), pour «celui qui est, qui était et qui vient». Cet amour est le mobile de votre patience dans le dur exercice de l'épreuve. Ce n'est pas par l'effet d'une forte volonté personnelle, d'une capacité d'endurance hors du commun que vous endurez la tentation, c'est seulement et simplement parce que vous aimez le Seigneur plus que tout! Voilà ce qui fait de vous, en pleine épreuve, un homme heureux et voilà ce qui glorifie Dieu et vous vaudra, au jour de Christ, la couronne de vie «que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment» (Jacques 1:12).

*******

«Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés: toute grâce excellente et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation. Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère; car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu. C'est pourquoi, rejetant toute souillure et tout débordement de méchanceté, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes.» (Jacques 1:16-21)

Trois affirmations forment la trame de ce 2e article:

  • Dieu seul bénit
  • Dieu bénit parfaitement
  • Dieu bénit ceux qui lui appartiennent

1. Dieu seul bénit

Pourquoi Jacques introduit-il le passage que nous venons de citer par les mots «Ne vous y trompez-pas» (v. 16)?

Dans les versets 13-15, il vient de parler du mal et de la tentation, en affirmant que Dieu ne peut être tenté par le mal, et qu'il ne tente lui-même personne. La tentation vient de notre nature corrompue. Satan le sait, et il tente d'exploiter à ses fins ce canal et ce terrain qui lui sont propices tant que le chrétien ne vit pas sa position de crucifié avec Christ.

Prenez garde! dit l'apôtre. Ne vous y trompez pas! Ne vous égarez pas! Quand vous êtes tentés, la faute n'en revient pas à Dieu, mais à vous. Ne rejetez pas la responsabilité de vos chutes sur votre Dieu. Il veut votre bien. Son intention est essentiellement bonne et il possède seul la capacité de bénir. Tournez-vous vers lui dans la foi: vous ne serez pas déçus. «Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation.» (v. 17) La source des difficultés et des maux vient du péché et de Satan. Il faut une bonne fois choisir entre le bien et le mal, la bénédiction et la malédiction, la vie et la mort! «Choisis la vie, afin que tu vives...» disait Dieu par Moïse (cp. Deutéronome 30:19).

Dans l'histoire des individus, des familles, des nations, l'orgueil, l'incrédulité, la négligence et l'indolence ont transformé des occasions de bénédiction en malédiction. L'épreuve, qui aurait pu devenir le moyen de progresser dans la foi et la sainteté, s'est muée pour beaucoup en occasion de murmurer et de rétrograder! Pour n'avoir pas compris que les pièges et les obstacles rencontrés sur notre chemin étaient l'apprentissage du combat et l'école de la victoire, nous y avons plus d'une fois succombé, alors que dans la foi et l'obéissance nous aurions pu éviter les premiers et surmonter les seconds!

L'histoire se répète indéfiniment mais non fatalement. Si la tentation éprouve tous les hommes, il n'est pas dit qu'elle doit nécessairement les vaincre (cp. 1 Corinthiens 10:13)!

Dès l'origine, Dieu, le Père des lumières, a béni ses créatures (cp. Genèse 1:27-28). A peine l'avait-il fait qu'une force ennemie, une puissance de ténèbres, l'adversaire, s'interposa et vainquit l'homme par le doute, le mensonge, l'orgueil, la promesse d'autonomie (cp. Genèse 3:1-6). Si le premier couple était resté dans la lumière, il serait resté en Dieu, car «Dieu est lumière, et il n'y a point en lui de ténèbres» (1 Jean 1:5).

Venir à la lumière et laisser cette lumière pénétrer en nous, c'est accéder à la bénédiction. Saul de Tarse en fit l'expérience sur le chemin de Damas (cp. Actes 26:13; Galates 1:16 ; 2 Corinthiens 4:6).

Marcher dans la lumière, c'est rester sous la bénédiction du Dieu qui ne change pas et dont la grâce est aussi immuable que lui-même, le Dieu d'éternité (cp. Malachie 3:6; Jean 8:12; 1 Jean 1:7).

Dans un monde ébranlé, où le serpent ancien pousse à l'autonomie les descendants d'Adam et d'Eve, en leur soufflant à l'oreille: «Vous serez comme des dieux...» (Genèse 3:5), nous qui recevons un royaume inébranlable, «montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte» (cp. Hébreux 12: 25-29). Ce Dieu saint et redoutable ébranlera la terre. Avant que n'arrive ce moment terrible, exhortons les hommes à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain, car c'est encore maintenant le temps favorable, c'est maintenant le jour du salut (cp. 2 Corinthiens 6:1-2).

2. Dieu bénit parfaitement

Non seulement Dieu bénit mais encore bénit-il parfaitement, alors que les oeuvres des hommes sont entachées d'imperfection. La traduction française de Jacques 1:17 ne fait pas apparaître une importante nuance du grec. Le mot traduit par «grâce» dans la version Segond se réfère à la façon de donner et le mot rendu par «don» désigne la chose donnée.

Les mobiles, la manière et la finalité sont parfaits, limpides, généreux quand Dieu donne. Il ne donne pas comme le monde donne! (cp. Jean 14:27)

Le monde offre certains avantages mais ses mobiles ne sont pas purs. Il y entre des calculs inavoués. La manière de donner s'assortit souvent de conditions qui lient la conscience et aliènent la liberté de celui qui accepte le marché. La chose donnée passe, elle n'a pas de valeur intrinsèque, absolue. Elle peut servir d'appât, de trompe-l'œil, de piège. Au bout du compte elle périt, comme toutes les choses visibles (cp. 1 Jean 2:15-17).

Dans la Bible n'existe pas de meilleure illustration du contraste entre la parfaite bénédiction de Dieu et les avantages trompeurs du monde que le récit de Genèse 14:17-24. L'on y voit Abram béni de la parfaite bénédiction du Dieu Très-Haut et refusant la transaction du roi de Sodome: «Donne-moi les personnes, et prends pour toi les richesses.» (v. 21) Si Dieu n'avait pas été tout pour Abram, comment aurait-il affronté l'offre matérielle alléchante du roi de Sodome ? Il savait, des siècles avant la rédaction des Proverbes, que c'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit et que Dieu ne la fait suivre d'aucun chagrin (cp. Proverbes 10:22; Psaume 4:8; Luc 12:16-21).

Tout ce que Dieu donne est parfait: mentionnons d'abord sa grâce en tant que faveur gratuite, imméritée, qui sauve le pécheur repentant moyennant la foi. Longtemps avant la croix, le prophète a exalté la grâce de Dieu (cp. Esaïe 55:1-3). En Jésus-Christ «la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée» (Tite 2:11). C'est un fleuve où tous les assoiffés d'amour peuvent puiser avec la certitude d'étancher parfaitement leur soif.

Le mot «grâce» peut être synonyme de don, de faveur définie venant de Dieu, de bienfait. Reconnaissons-nous tous les bienfaits de Dieu qui sont autant de bénédictions accompagnant la grâce qui a sauvé notre âme de la mort éternelle? Cela va des dons nécessaires à l'accomplissement de la vie et du service chrétiens, aux largesses matérielles de Dieu, à ce qu'il a institué et donné pour réjouir l'homme dans sa condition humaine (cp. 1 Timothée 4:3-5).

Notre Dieu est riche. Il ne bénit pas chichement. Il donne libéralement à ceux qui s'attendent à lui dans la foi.

3. Dieu bénit ceux qui lui appartiennent

La bénédiction n'est pas une loterie. Les destinataires des faveurs de Dieu sont ceux qu'il a engendrés selon sa volonté par la Parole de vérité (v. 18). Les premiers chrétiens, contemporains de Jacques, frère du Seigneur, étaient «les prémices des créatures de Dieu», de toute la moisson d'hommes et de femmes qui naîtraient d'en haut au cours des siècles jusqu'à la consommation du jour de la grâce.

Si nous avons considéré le processus négatif de la convoitise «qui conçoit et enfante le péché...» (v. 15), nous contemplons maintenant le Père des lumières, le Père de gloire, le Père des miséricordes engendrant par sa Parole, semence incorruptible, des nouvelles créatures (cp. Jean 1:12-13; 3: 5-8; 1 Pierre 1:22-25; 2 Corinthiens 5:17). Dieu est amour. Il nous a aimés le premier. L'initiative est venue de lui de faire «renaître» spirituellement des pécheurs coupables et incapables (cp. 1 Jean 4:9-10, 19; Romains 5:6-8).

Les parents donnent leur amour et dispensent leurs soins aux enfants qu'ils ont engendrés. Comment ne pas aimer ce qui est né de nous? Dieu, le Père céleste, veut bénir, combler et garder ceux qui sont devenus ses enfants par la foi en Jésus-Christ, ceux qu'il a engendrés par la Parole de vérité (cp. Ephésiens 1:13; 1 Pierre 1:3-5; 1 Jean 5:1; Jude 1-2).

Il est impensable et impossible que Dieu oublie ceux qu'il a sauvés à un si grand prix, ceux qui sont nés de lui. «Si on disait: L'Eternel m'abandonne, le Seigneur m'oublie! Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite? N'a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles? Quand elle l'oublierait, moi je ne t'oublierai point.» (Esaïe 49:14-15; cp. Esaïe 54:10; Romains 8:32-39)

Quelqu'un des lecteurs douterait-il de cet amour impérissable? L'apôtre Jacques dit: «Sachez-le, mes frères bien-aimés...» (v. 19) C'est vrai, c'est certain, c'est ainsi. La bénédiction vient sur ceux que le Père a engendrés. Elle vient quand on écoute Dieu, quand on accepte de se taire, quand on reconnaît que nos efforts naturels, notre impatience n'apportent pas de solution. «Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère; car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu.» (v. 19-20; cp. Job 38-2; 39:34-38; 42:1-6)
Nous sommes sauvés pour avoir écouté Dieu (cp. Esaïe 55:3; Jean 5:24).

Nous serons bénis, gardés, comblés, en l'écoutant encore et toujours. «Recevez avec douceur la Parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes» (v. 21). Cette Parole, qui s'est révélée capable de sauver nos âmes quand nous avons cru pour la première fois, que ne peut-elle faire en nous si nous continuons à la recevoir avec douceur et la mettons en pratique ? Elle nous lavera des souillures intérieures et elle nous donnera la force de contenir les manifestations du cœur naturel, méchant et malicieux. Nous serons comme une coupe remplie à déborder de la grâce surabondante de Dieu! (cp. Psaume 23:5)

«Ainsi parle l'Eternel, ton Rédempteur, le Saint d'Israël: Moi, l'Eternel, ton Dieu, je t'instruis pour ton bien, je te conduis dans la voie que tu dois suivre. Oh! si tu étais attentif à mes commandements! Ton bien-être serait comme un fleuve, et ton bonheur comme les flots de la mer...» (Esaïe 48:17-18).

Sachons prendre la bonne attitude devant Dieu, notre Père «qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ» (cp. Ephésiens 1:3).

Il est prêt à ouvrir sur nous les écluses des cieux et à répandre la bénédiction en abondance.

Jean-Jacques Dubois


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