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Source ou citernes ?

En effet, c’est un double mal que mon peuple a commis: ils m’ont abandonné, moi qui suis une source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau.
- Jérémie 2.13

Il faut boire l’eau en pensant à sa source.
- Proverbe Chinois

Source ou citernes ?

L’eau c’est la vie. Je ne vous apprends rien. Ce n’est pas une formule originale, cependant, c'est lorsqu’elle devient rare que nous prenons conscience de son importance.
Ce qui est vrai dans le monde visible l’est aussi dans le domaine de la vie intérieure. Les expressions, qu’elles soient religieuses, philosophiques ou populaires, sont nombreuses à en témoigner. La Bible, cette bibliothèque qui regroupe plus d’une soixantaine de livres aux styles littéraires et aux auteurs variés ne fait pas exception. On y trouve des âmes assoiffées, des courants d’eaux paisibles, des torrents impétueux où l’on ne peut pas nager, des fleuves puissants, des sources d’eau vive, mais aussi des citernes remplies d’une eau croupissante… et de surcroît tellement mal entretenues qu’elles laissent leur précieux contenu s’échapper et se perdre.

Le Christ utilise abondamment la métaphore de l’eau qui désaltère l’âme. Que ce soit avec cette dame de Samarie rencontrée au bord d’un puits ou lors de ses enseignements à Jérusalem. Il parle d’une eau vive, une eau qui porte et transmet la vie, une eau qui abreuve réellement les cœurs assoiffés.
Alors qu’il répond aux responsables religieux de son époque, il fait une déclaration lourde de sens: «  Car comme le Père a la vie en lui-même, il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même. »1

La vie éternelle — qui n’est pas simplement une vie sans fin, ou la vie après cette vie — coule du cœur de Dieu comme une source intarissable. Nous sommes, nous les humains, des récipients poreux, dans le meilleur des cas, souvent franchement fissurés ou percés. Ce qui nous apporte du plaisir, de la joie, du bonheur ne demeure pas en nous. Nous sommes soulagés pour quelques instants, mais rapidement la sécheresse et la soif reviennent. Et lorsque nous essayons de boire encore une fois de cette eau, même si nous y parvenons, elle n’a plus la même saveur, le même pouvoir désaltérant.
Ce n’est pas par manque de bonne volonté, c’est simplement notre constitution intérieure.

Les différentes tentatives faites par les humains pour échapper à la soif intérieure se heurtent toutes au même constat: nous ne pouvons conserver indéfiniment une eau pure et claire. Non seulement nos citernes intérieures sont poreuses, mais en plus l’eau qu’elles contiennent devient vite croupissante, impropre à la consommation.
Ce constat s’applique aussi au « christianisme » lorsqu’il est religieux ou politique et lorsqu’il s’occupe essentiellement de morale, d’apparence et de contrôle.

C’est pourtant toute autre chose que le Christ est venu nous proposer. Le Christ qui «  a la vie en lui-même  » nous propose de devenir des résurgences de cette vie qui coule en permanence de son être.

Au cœur d’une grande fête, il proclame cette magnifique nouvelle: «  Que celui qui a soif vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui place sa confiance en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son cœur…  »2

Nous avons un choix perpétuel à faire, deux façons de soulager notre soif intérieure. Nous pouvons nous consacrer à travailler pour construire des citernes, dépenser notre énergie à tenter de les rendre étanches, mettre en place des installations sophistiquées pour purifier l’eau…
Ou emprunter une autre voie: faire le choix répété et conscient de demeurer connecté de cœur avec celui qui est la source.
C’est une activité intense qui engage notre détermination et notre volonté. Le but de cet engagement n’est pas de « travailler », mais plutôt de placer notre confiance en lui.
Cela va bien au-delà de « croire  qu’il existe  » en accumulant des informations à son sujet, en s’imposant des règles pour contrôler nos actions; c’est rechercher sa présence ou pour être plus précis, consentir à sa présence en la désirant «  comme un chevreuil aspire à trouver un ruisseau…  »3

Connaître, empiler des informations sur Dieu, sur la Bible et le Christ n’apaise pas la soif. Cette connaissance n’est utile que parce qu’elle nous montre le chemin pour nous connecter à la source. Elle éclaire le sentier et nos pas jusqu’au cours d’eau.

Ne nous contentons pas d’en parler  ! Marchons lentement jusqu’à la source pour boire, nous désaltérer pleinement… et laisser déborder le surplus, pour devenir à notre tour pour celles et ceux que nous côtoyons de petites résurgences de la grande source éternelle qui a fait sa demeure en nous.


Philip

1 Jean 5:26
2 Jean 7:37-38
3 Psaume 42:2-3

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© Tous droits réservés: Philip Ribe


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