Les apparences
Je ne juge pas de la même manière que les hommes. L’homme ne voit que ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur. 1 SAMUEL 16.7
On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. Le Petit Prince. SAINT EXUPÉRY
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Le prophète Samuel pensait que le frère ainé de David avait le bon profil pour devenir le roi d’Israël. Il était grand, fort, imposant par sa stature, mais Dieu avait choisi le plus jeune de la fratrie, pas parce qu’il était le plus jeune, mais parce qu’il avait vu son cœur.
Peu importe l’époque ou le contexte culturel, les standards changent, mais le principe reste le même, les êtres humains se fient facilement aux apparences. Le faste, l’or et les bijoux, les possessions, le nombre d’esclaves faisaient la gloire des rois d’antan. Dans d’autres cultures, la taille d’un troupeau, le nombre de femmes, la superficie des pâturages établissent la position d’un homme ou d’un clan.
La marque de la voiture, le quartier où l’on vit, la taille de la maison, l’endroit où l’on passe ses vacances ont la même fonction aujourd’hui. Sans parler des marques de vêtements ou d’accessoires Hi Tech pour les plus jeunes...
Dans une société où le leurre des apparences est devenu le principal moteur de la vie économique, comment échapper à cet esclavage qui pèse sur chaque aspect de nos vies comme une chape de plomb ?
Toutes les tentatives de contre-culture se retrouvent elles-mêmes prises dans le même piège. Les punks, les rockers ou les hippies ont adopté une apparence qui leur permet d’affirmer leur identité et les enferme à leur tour dans la conformité aux apparences. Les chrétiens, bien sûr, n’échappant pas à la règle, ont établi leur propre code des apparences acceptables ou pas... avec le même résultat.
En fait, il n’y a pas d’issue si nous cherchons à régler la question des apparences par un changement ou un contrôle des apparences !
Peu importe la forme que prendra la partie visible de nos vies si notre cœur est transformé. Si notre vie intérieure, connectée à notre créateur, est le point de départ de ce que nous sommes et de ce que nous faisons, cela finira toujours par imprégner notre apparence.
C’est pour cela que nous devons être prudents dans nos évaluations des personnes et des situations qui nous entourent. Ce n’est pas parce que quelqu’un est « comme il faut » selon les standards de notre milieu que c’est quelqu’un de bien et ce n’est pas non plus parce qu’il n’a pas les apparences « convenables » qu’une autre personne n’est pas en réalité une personne de valeur, avec un grand cœur.
Ne laissons pas ce qui saute aux yeux nous pousser à faire des catégories pour y classer et y enfermer nos semblables (et nous-mêmes), mais laissons notre cœur s’épanouir dans la présence de Dieu afin qu’il se manifeste dans le monde visible sous la forme, conventionnelle ou pas, qu’il voudra bien lui donner.
Sachons prendre le temps de « fermer nos yeux » dans le monde superficiel et futile des apparences pour les ouvrir sur les beautés et les richesses du monde invisible, mais tellement réel que nous propose la communion avec notre Seigneur.
Rappelons-nous qu’il n’est ni impressionné ni repoussé par notre image, il va droit au cœur ! Et lorsque notre cœur est connecté au sien, nous comprenons que son amour pour nous n’est absolument pas lié à notre apparence.
Philip
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