Le point de vue biblique
«NOUS SAVONS QUE NOUS L’AVONS CONNU…»
Dans un dernier article, il était question de cet incontournable sujet: Connaître Dieu. L’élément principal de cet article tournait autour de l’idée suivante: connaître beaucoup de choses sur Dieu ne signifie en rien que nous connaissons Dieu. Dans l’Évangile de Jean (17:3), Jésus déclare: «Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.»
Non pas un projet
La vie chrétienne ne peut donc pas être un projet de vie à travers lequel nous cherchons à nous accomplir comme être humain. La vie éternelle est tout sauf un projet de vie. Elle n’est un projet de vie que dans le sens où c’est une vie par laquelle naissent plusieurs projets. La nouvelle naissance nous donne accès à cette vie éternelle que nous obtenons gratuitement en Jésus-Christ. Mais outre le fait d’être une acquisition, la vie éternelle prend tout son sens dans la rencontre du croyant avec son Dieu. La vie éternelle, c’est de le connaître Lui le seul vrai Dieu. Tout projet qui ne naît pas de l’inspiration de cette rencontre intime est forcément un projet usurpateur et étranger à la vie de Dieu.
Compensation
L’Église de notre génération vit très mal cette réalité de communion intime avec Dieu. La preuve de ce que j’avance est qu’elle ne rayonne qu’à travers ses innombrables projets qui cachent la gloire de Jésus-Christ. S’il nous apparaît facile de juger le catholicisme à cause de ses idoles qui masquent la personne de Jésus à la vue des fidèles, pour nous, les évangéliques, ce sont simplement les projets qui ont remplacé les idoles de bois. En d’autres mots, ce sont les projets qui justifient notre existence et qui consolident nos réputations sur le plan social. Plutôt que de passer notre message par des idoles de bois, de pierre ou de plâtre, nous le passons à l’aide de nos réalisations dont nous espérons qu’elles sauront rejoindre l’incroyant d’une bien meilleure façon. Nous compensons la faiblesse de notre relation avec Dieu par des projets. Et rien de tout cela ne fonctionne.
Égarés dans de faux raisonnements
Grâce aux succès de nos réalisations publiques et de l’appréciation même de l’incroyant qui louange la justification de notre présence, nous croyons pouvoir dire: «Nous voici devenus de vrais témoins de Christ dans ce monde». Malgré la pauvreté de nos rapports réels et intimes avec Dieu, nous sommes satisfaits. Nos vies peuvent être parsemées de conflits interpersonnels, de rébellions, de résistance aux autorités, de convoitises charnelles de toutes sortes; peu importe, puisque nous réussissons. Même si nous perdons de vue les motivations déviantes qui nous poussent à servir le Seigneur, nos succès nous disent que nous réussissons.
Un juste baromètre
La qualité et la quantité de nos projets spirituels sont le plus mauvais baromètre pour mesurer notre vraie réussite avec Dieu. L’apôtre Jean stipule au contraire qu’une seule mesure permet de nous situer précisément quant à la valeur de notre connaissance de Dieu.
1 Jean 2:3-6
«Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l’avons connu. Celui qui dit: Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est véritablement parfait en lui: par là nous savons que nous sommes en lui. Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même.»
L’apôtre Jean ne traite pas de l’obéissance aux commandements de Dieu sous un angle légaliste et autoritaire. Il ne nous dit pas que nous connaîtrons Dieu si nous obéissons à ses commandements. Non! Il nous dit plutôt que celui qui connaît vraiment Dieu ne peut faire autrement que de garder ses commandements. Il est davantage question d’un phénomène passionnel que légal. Celui qui connaît Jésus-Christ intimement voudra passionnément «marcher aussi comme il a marché lui-même.»
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.