Le point de vue biblique
PAR LA FOI
Si nous étions appelés à expliquer ce qu’est la foi, la plupart d’entre nous qui sommes chrétiens arriverions à le faire avec beaucoup facilité. La doctrine de la foi est probablement l’une des plus simples a comprendre dans son essence. En tout cas, elle ne divise à peu près personne sur le plan théologique parce tous s’entendent pour dire que «le juste vivra par la foi».
Voilà tout le problème
Comme c’est aussi le cas pour bien des doctrines bibliques, nous ne manquons pas de connaissances théologiques concernant celle de la foi. Là où ça cloche, c’est davantage au niveau de l’application. Nous savons tous que Dieu déclare dans Sa Parole, en Romains 1:17 «Le juste vivra par la foi . Et nous savons tous également que «La foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas.» Hébreux 11:1.
En termes clairs, la foi est une attitude qui pousse l’enfant de Dieu à faire confiance à son Seigneur en toutes choses. Tout cela est tellement simple à comprendre que nous sommes capables d’en parler durant des heures entières. Cependant, le nombre de fois dans une journée où nous mettons la foi en pratique est plutôt rare. Car, toutes les fois que nous murmurons contre les circonstances, nous démontrons en réalité la faiblesse de notre foi.
Deux possibilités
Il y a, je crois, deux chemins qui peuvent nous amener à marcher par la foi. Le premier implique les circonstances non désirables qui nous arrivent et qui nous forcent à se rappeler les promesses de Dieu pour ensuite aspirer à la délivrance. Celles-là on ne les choisit pas, elles arrivent souvent comme des malheurs. Mais il y a aussi les circonstances dans lesquelles nous nous plaçons nous-mêmes parce qu’il s’agit là d’un acte de foi volontairement désiré. J’entends par là qu’il peut arriver que nous découvrions dans la Parole de Dieu une promesse qui nous permettrait de mettre notre foi à l’épreuve. Les exemples sont nombreux, mais voyons-en un très important.
Proverbe 3:9-10
«Honore l'Éternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu: Alors tes greniers seront remplis d'abondance, et tes cuves regorgeront de moût.» Dans le texte hébreu, le mot prémices fait référence à la première partie du revenu d’un ouvrier, c’est à dire, la dîme. Que nous soyons d’accord ou non avec le principe de la dîme dans la Nouvelle Alliance importe peu. En effet, bien des chrétiens ne donnent presque rien à leur église sur le plan financier sous prétexte que le principe de la dîme était en fonction seulement pour les Juifs de l’Alliance Mosaïque. Or, à la lumière de ce passage, ce type de raisonnement tient plus ou moins la route.
Pourquoi?
Parce que l’argument que favorise le roi Salomon dans ce texte ne repose nullement sur la Loi Mosaïque, mais sur la foi. Il s’agit ici d’une promesse selon laquelle Dieu s’engage à pourvoir généreusement à tous les besoins de celui ou celle qui l’honorera en relevant le défi de Lui offrir les prémices de tous ses revenus. Nul n’est forcé de relever ce défi de foi, seuls ceux-là qui veulent vraiment voir Dieu à l’œuvre dans leur vie oseront s’y aventurer. Les autres, ceux qui préfèrent se défendre de donner en prétextant que dans le Nouveau Testament, la dîme est optionnelle et donc, une simple affaire de cœur, seront privés de la bénédiction de Dieu en ce domaine.
Conviction?
Bien des chrétiens affirment agir par conviction biblique lorsque vient le moment de faire certains choix. J’approuve entièrement cette démarche. Cependant, je trouve cette approche abusive et non conforme lorsqu’elle est utilisée pour cacher des attitudes d’insoumission liées à des tendances égocentriques. Autrement dit, nous ne devons pas utiliser la Parole de Dieu, ou certaines de ses composantes, pour couvrir nos propres lacunes.
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.