Le point de vue biblique
À LA MANIÈRE DE L’HOMME
C’est au cours des derniers siècles que s’est amorcé un changement radical dans la façon de comprendre l’être humain. Si auparavant on croyait à l’existence d’un Dieu créateur pour expliquer l’origine de l’homme, aujourd’hui, on préfère s’en remettre aux explications théoriques de la science. Parce que, durant des siècles, le christianisme n’a pas été à la hauteur de l’idéal biblique, on l’a rejeté sous prétexte qu’il manquait d’humanité. Ainsi est né l’humanisme moderne, c’est-à-dire ce qu’on appelle la religion de l’homme pour l’homme.
Loin de sa mission ?
Dans une certaine mesure, l’Eglise doit assumer le fait qu’elle soit responsable de sa propre défaite car elle a volontairement délaissé la Parole de Dieu au profit des traditions conciliaires. Plutôt que d’être simplement le flambeau de la Bonne Nouvelle, l’Eglise s’est mêlée à tous les débats de société au point même d’imposer sa loi. Les croisades, les tribunaux d’inquisition, les guerres saintes et les persécutions l’ont amenée à se conduire comme le plus cruel des tyrans. L’Eglise a sombré dans le pouvoir politique et n’a guère fait mieux que les politiciens les plus véreux. Elle a abandonné sa mission première, celle de prêcher le salut par grâce à ce monde sans espoir.
L’humanisme moderne
Depuis quelques siècles, l’Eglise a été sévèrement critiquée pour son comportement inacceptable. Son manque d’humanisme a provoqué les philosophes du XVIIIe siècle qui ont donné naissance à l’humanisme moderne. Cette expression est porteuse de plusieurs sens, mais elle se réfère généralement à l’idée selon laquelle l’homme est désormais assez mature dans son développement anthropologique pour assumer son avenir sans référence à un Dieu créateur. Puisque l’Eglise a échoué dans sa tentative de rendre le monde meilleur, l’homme prend maintenant le relais de cette cause. Le socialisme moderne s’inscrit dans cette vague de mouvements qui veulent aider l’homme à se sortir du pétrin. On veut éliminer la pauvreté et la misère en créant un monde fondé sur l’égalité des individus. L’homme croit réussir là où Dieu a échoué.
Revenons à l’Écriture
Le jugement que les humanistes posent sur l’Eglise comporte un problème. Ils ont jugé sa déviance sans tenir compte de ce qu’elle aurait dû être selon la Bible. L’Eglise a dévié, oui, mais pas la Parole de Dieu. Dans tous les récits de l’Antiquité, rien n’égale la Bible en matière de compassion envers les pauvres et les nécessiteux. Jésus-Christ s’est porté à maintes reprises au secours d’hommes et de femmes dans le besoin. Éloigner de l’homme la souffrance, l’injustice et la violence pour apporter la paix, l’amour et le salut est l’enjeu principal du Nouveau Testament. Que l’Eglise ait échoué ou non importe peu car Dieu, Lui, n’a pas échoué. On ne peut lui imputer les égarements de son peuple.
Quelques exemples
"Parce que les malheureux sont opprimés et que les pauvres gémissent, maintenant, dit l’Éternel, je me lève, j’apporte le salut à ceux contre qui l’on souffle". Psaume 12:6
"Il aura pitié du misérable et de l’indigent, et il sauvera la vie des pauvres". Psaume 72:13
"Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles". Luc 14:13
"Ils nous recommandèrent seulement de nous souvenir des pauvres, ce que j’ai bien eu soin de faire". Galates 2:10
"N’opprimez pas la veuve et l’orphelin, l’étranger et le pauvre, et ne méditez pas l’un contre l’autre le mal dans vos cœurs". Zacharie 7:10
Ces passages bibliques ne sont que quelques-uns parmi des centaines qui proclament ce qu’est le mandat de l’Eglise, c’est-à-dire aimer l’homme sans considération pour sa condition et son statut social.
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.