Le point de vue biblique
ÊTRE OU FAIRE?
Nous vivons dans une période caractérisée par la vitesse. Aujourd'hui, tout doit se faire vite. C'est le cas dans le monde du transport où l'on voit filer des avions et des trains à des vitesses foudroyantes. C'est le cas aussi dans le monde des communications où, grâce à Internet, même le téléphone est en train de devenir un instrument archaïque. Dans le secteur de l'industrie, les quotas de production exigent que les fabricants atteignent des niveaux de performance toujours plus élevés. Que devient notre monde? Quand cela cessera-t-il?
Et le faible, lui ?
Bien entendu, le monde où nous vivons est taillé sur mesure pour ceux qui sont capables d'y performer. Pour eux, la performance est un jeu d'enfant. Malheureusement, il y en a d’autres qui, pour différentes raisons, n'y arrivent tout simplement pas. Les standards de réussite sont très élevés, et seuls ceux qui les atteignent peuvent devenir honorables. En d'autres mots, ce sont les performances qui nous permettent d’être quelqu'un dans cette vie. Les gens sont honorés pour ce qu'ils font et non pour qui ils sont.
Pour ce qu'ils font ?
Pourquoi n’a-t-on plus d'honneur et de respect pour nos grands-parents? Parce qu'ils ne représentent rien sur le plan du faire (performance). Même chose pour les mères de famille; parce qu'elles n'ont pas un rôle bien en vue, on les regarde comme des personnes qui perdent leur temps à s'occuper des enfants. On a oublié ce que les gens sont au profit de ce qu'ils font. Pas étonnant qu’il soit de moins en moins intéressant d'avoir des enfants. Lorsque le Gouvernement du Québec a mis en place les garderies à cinq dollars, il lançait un message clair; seules les femmes au travail méritent de recevoir de l'aide de l'État. Vous savez sans doute que pour y arriver, on a coupé dans les allocations familiales. Ainsi, les femmes qui restent à la maison sont les grandes perdantes de ce système qui ne reconnaît que la performance.
Et dans l'Église ?
Malheureusement, l'Église suit les mêmes tendances. La majorité des prédicateurs prêchent sur l'importance d'être performant pour Dieu. Certains vont même jusqu'à dire que Dieu aime davantage le chrétien qui performe que celui qui n'y arrive tout simplement pas. Aujourd'hui, pour être un chrétien, il faut produire. De plus en plus, on définit l'homme ou la femme de Dieu en fonction de l'abondance de leurs activités.
Être d'abord !
Être un serviteur de Dieu n'est pas d'abord une question d'activité, mais une question d'état. Si ce que nous faisons, en tant que chrétien, ne découle pas d'une vraie relation avec Dieu, alors, nous le faisons inutilement. Voyez ce que dit le texte de l'Évangile de Matthieu (7:22-23):
"Plusieurs me diront en ce jour là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? N'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? Et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité."
Ce texte établit une règle chrétienne incontournable: ce n'est pas ce que nous faisons pour Dieu qui nous rend acceptable à ses yeux, mais ce que nous sommes devenus en Jésus-Christ.
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle Saguenay