Jeannot et ses exploits - Le mystérieux souterrain
Dong... dong! sonne une cloche lointaine.
– Deux heures! Ils vont arriver! se dit Serge, impatient.
Il est assis sur l'herbe, appuyé contre un vieux mur où quelques petits lézards se rôtissent au soleil. Le rendez-vous a été fixé assez tôt pour qu'on dispose de tout cet après-midi de congé. Rex est allongé par terre, la tête entre les pattes.
– Je me demande de quel secret Jeannot veut à tout prix nous parler. Voyons... c'est peut-être une nouvelle prouesse avec le vieux vélo... la fabrication d'un poste à galène... ou bien... Youpie, les voilà!
– Ecoutez, dit Jeannot gravement: sur le flanc de la colline, j'ai découvert l'entrée d'un souterrain: Il faut organiser une exploration. Mais avant de partir, nous devons rassembler le matériel nécessaire.
– Moi, confie Etienne à voix basse, je prends ma torche électrique!
– Et moi, j'emmène Rex. dit Serge, aussitôt interrompu par un aboiement.
Un peu plus tard, nos «explorateurs» sont accroupis autour d'un trou dissimulé sous des arbustes. Il faut sauter un mètre plus bas. Hop... hop... hop... les voilà à l'entrée d'un couloir, bientôt suivis de Rex.
– Il fait noir, là-dedans! Heureusement qu'on a la torche. Allons-y!
Au fur et à mesure que les garçons avancent, leur voix devient caverneuse, et leurs pas se font sourds.
– Chut! dit Jeannot qui s'arrête net. J'ai vu bouger quelque chose!
– !!! Oui, regarde! chuchote Serge tandis qu'Etienne se colle instinctivement contre son frère!...
Mais non! reprend l'aîné, rassuré. C'était l'ombre d'Etienne que j'éclairais par-derrière!
L'exploration continue. Serge écarquille les yeux pour essayer de voir plus loin. Etienne retient son souffle. Rex dresse les oreilles.
– Tiens! Le couloir est fini! disent en chœur les trois garçons, hâtant le pas vers le mur qui ferme le passage.
– Non! Il y a un nouveau couloir qui part à droite!
– Et un autre à gauche. C'est formidable!
– Partons à droite! on va trou...
– Minute! interrompt Jeannot. Avant d'aller plus loin, faisons un repère avec la craie! Là... c'est bon
On repart, on avance. Mais tout à coup, un terrible rugissement fait sursauter l'équipe. Du coup, Jeannot laisse tomber la torche qui s'éteint. Figés de crainte dans l'obscurité du couloir humide, nos explorateurs comprennent enfin que le bruit effroyable n'était qu'un aboiement de Rex dont la «voix» se répercute encore dans la profondeur de la nuit. La lumière revient. Ouf. Mais d'un commun accord, les garçons décident de rebrousser chemin. Ils ont eu assez d'émotions dans cette première expédition. Pressés de revoir le ciel bleu, ils marchent d'un bon pas. Ah! s'ils savaient ce qui les attend! – Sans nous en rendre compte, nous avions déjà fait un bon bout de chemin! Pourtant, il me semble que... Quoi? de l'eau par terre? Un étrange sentiment s'empare des trois garçons. L'enthousiasme de la découverte fait place à la crainte secrète d'être prisonniers du souterrain... Un frisson secoue Etienne. Heureusement, personne ne l'a vu. Le silence est impressionnant! La torche a beau chercher une issue, elle ne révèle que des murs sombres et humides. Perdus! Ce mot est là, coincé dans la gorge des jeunes explorateurs. Sont-ils condamnés à passer la nuit dans ce gouffre noir? Reverront-ils leurs parents Jamais on ne les cherchera sous la colline! Enfin, un tout petit trou de lumière signale qu'on est dans la bonne direction. Quel soulagement! Rex ne demande pas son reste. Abandonnant l'équipe il file comme une flèche. A présent, nos héros se hissent hors du trou. Le soleil est éblouissant. Jamais la nature ne leur a paru si belle. Ils projettent déjà de nouvelles explorations. |
Bientôt ils connaîtront tous les souterrains de la colline, labyrinthe intéressant, mais parfois dangereux !
Texte: Samuel Grandjean