Le juste abandonné
Question:
Le texte du livre des Psaumes qui me rend toujours confus se trouve en Psaumes 37:25, qui dit: J'ai été jeune, j'ai vieilli, et je n'ai point vu le juste abandonné, ni sa postérité mendiant son pain. Or, en Luc 16, nous voyons Lazare mendiant son pain.
J'attends votre commentaire sur ce psaume.
Réponse:
Voyez-vous, il ne faut pas sortir un verset hors de son contexte, sinon on n'en comprend souvent pas le sens. Il faut considérer l'ensemble du thème traité.
Le Psaume 37 a pour thème principal la "Confiance en l'Eternel". Des thèmes analogues font l'objet des Psaumes: 34 "L'Eternel délivre les Siens", 35 "Prière de David contre ses ennemis", 36 "Contraste entre les méchants et les justes", etc.
Une des clés pour analyser ces Psaumes se trouve à:
Psaumes 34:20 Le malheur atteint souvent le juste, mais l’Eternel l’en délivre toujours.
Cette situation est décrite tout au long de ces psaumes. David en fuite, persécuté, affamé au point de manger les pains réservés aux sacrificateurs... et malgré cela il compose des Psaumes!
Pour en revenir au Psaume 37, reprenez-le dès le début. C'est un contraste permanent entre le "méchant qui réussit dans ses voies" et le juste qui s'attend à l'Eternel".
Dieu permet la maladie, la pauvreté, la persécution, car c'est à travers ces choses que la foi est épurée et que grandit dans le croyant sa confiance en Dieu. Je me rappelle cette femme, humainement parlant dans une situation sans issue et qui disait à Dieu: "Seigneur, je suis vraiment curieuse de voir comment tu vas me tirer de là".
Je me souviens d'un serviteur de Dieu qui avait une foi exemplaire. Il était si pauvre que chaque oeuf de ses poules était pour lui un cadeau du Ciel. Et pourtant! Par son moyen, Dieu a converti quantité de personnes, créé des églises et lancé un réveil spirituel tel qu'il n'a pas fallu moins qu'une guerre civile pour interrompre son oeuvre. Voilà ce que fait Dieu pour un serviteur qui accepte pauvreté et opprobre pour Dieu.
2 Corinthiens 8:2 A travers la grande épreuve de leurs afflictions, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part.
Certains en sont délivrés, d'autres subissent jusqu'à la mort. Lisez le chapitre 11 de l'épître aux Hébreux, le chapitre des "héros de la foi" et vous comprendrez mieux ceux qui "(...) n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection."
Pour répondre directement à votre question, le verset Ps. 34:20 s'applique au juste et au "fils du juste". Il peut être frappé par la maladie ou la pauvreté ou les persécutions, "Mais l’Eternel l’en délivre toujours". Et même si l'épreuve dure jusqu'à son dernier jour terrestre, il en retirera "un poids de gloire" au-delà de toute mesure humaine:
2 Corinthiens 4:16-18 C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.
Ne vaut-il pas la peine d'être pauvre ou malade ou persécuté, pour un temps, selon la volonté de Dieu, avec la perspective d'une telle récompense?
Saints et heureux, ceux qui l'acceptent!
Samuel Lüthert