Le symbole de la croix
Question:
J'aimerais savoir si l'objet de la croix, celle que l’on fixe au mur ou que l’on porte comme bijoux est diabolique. Je n'ai rien vu dans la Bible qui parle de cet objet sauf quand Jésus se fait crucifier avec les deux brigands... Je ne comprends pas pourquoi les Eglises chrétiennes ont presque toutes une croix sur leur mur dans le lieu de rencontre. Est-ce que c'est la volonté et la vérité en Jésus cette croix muette faite de mains d’hommes ?....
Merci de dire la Vérité.
Réponse:
Votre question a retenu toute notre attention. Voici quelques pistes de réflexion avant une conclusion:
1. Est-ce diabolique ?
Si rien n’échappe à la volonté de Dieu (Ps 115.3), nous savons aussi que le diable et les démons sont actifs (1 Jn 5.19). Nous devons éviter de voir le diable partout… comme nous devons aussi éviter de nier son action.
L’Écriture nous enseigne que le péché vient premièrement de notre cœur corrompu (Mc 7.21-23). L’être humain est tenté par sa propre convoitise (Jc 1.14). L’action du diable consiste alors à tenter et influencer le chrétien en utilisant son propre péché (voir l’exemple de la colère en Ephésiens 4.26-27).
Donc, le problème ne vient pas des objets eux-mêmes (sauf si ces objets sont des oppositions directes et claires à Dieu) mais à l’utilisation que l’on en fait ou de l’influence qu’ils ont sur nous.
2. Pourquoi la croix ?
La croix est l’instrument de torture utilisé par les Romains pour exécuter les criminels. Jésus est ainsi mort sur une croix.
La croix est aussi le symbole de Jésus mort pour les péchés des siens. C’est ainsi que dès le IIIe siècle, des chrétiens marquaient leur front de la croix pour montrer qu’ils n’avaient pas honte de Jésus-Christ crucifié. Au IVe siècle, la croix est devenue le symbole des chrétiens.
Comme symbole, elle vient rappeler une vérité importante et profonde, mais la croix en elle-même n’a aucun pouvoir. Elle rappelle la victoire de Christ (voir par exemple Galates 6.14). C’est pour cela que de nombreuses Églises chrétiennes ont ce symbole sur leurs murs.
On ne mentionne d’ailleurs pas les brigands car on se concentre sur l’essentiel, Jésus-Christ crucifié. C’est pour cela que les brigands n’apparaissent plus dans les textes.
3. Les limites du symbole
Tant que la croix reste une illustration et un symbole, je ne vois aucun problème. Elle n’est pas obligatoire. Comme vous le mentionnez, rien dans la Bible ne mentionne cette pratique. Mais si la Bible donne des directives claires pour le rassemblement des chrétiens, elle laisse aussi une certaine liberté pour des éléments de moindre importance, dont la décoration.
Nous adorons Celui qui a été sur la croix mais qui n’y est plus et qui est ressuscité et vivant.
La croix ne pose donc pas nécessairement un problème, mais il ne serait pas juste de croire en une puissance particulière liée à la croix. Comme vous l’écrivez, ce n’est qu’un objet. Il n’y a aucun pouvoir dans la croix, aucune adoration ne lui est due. Nous adorons Celui qui a été sur la croix mais qui n’y est plus et qui est ressuscité et vivant.
Nous avons dans la Bible l’exemple d’un symbole, le serpent de bronze fait par Moïse qui a été instrument de vie pour le peuple d’Israël (Nb 21.8-9), mais qui a dû être détruit parce qu’il était devenu un objet d’idolâtrie (2 Roi 18.4).
4. Conclusion
L’objet en lui-même n’est donc pas problématique, tant qu’il est utilisé comme symbole. A titre personnel, je ne suis pas très favorable aux pendentifs très richement décorés qui montrent ce qui est un instrument de torture sur lequel Christ est mort. A mon avis, le côté scandaleux de la croix (Ga 5.11) ne ressort pas bien avec des bijoux ! Mais une croix sobre qui montre que la personne est disciple de Jésus crucifié et ressuscité, pourquoi pas.
En revanche, en faire un objet d’adoration comme dans certaines dénominations chrétiennes ou croire qu’il y a un pouvoir magique est clairement en opposition à la Bible. Le diable utilise ici la faiblesse humaine pour détourner de nombreuses personnes de la vérité biblique. Dans ce cas, son utilisation n’est ni juste, ni bonne.
Olivier
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