Babel et Babylone
Question:
J'aimerais avoir des enseignements sur la signification de Babel et de Babylone dans la Bible. Merci.
Réponse:
Babel : Future Babylone et la tour de Babel
Le chapitre 10 de la Genèse contient la première table généalogique et ethnologique de la littérature antique. Elle est parfaitement exacte mais non exhaustive. Le seul personnage sur lequel s'arrête un peu le texte est Nimrod qui régna sur Babel, la future Babylone. Ce fut donc probablement le premier qui voulu se faire appeler "roi". Son fils, ou successeur, Assur, bâtit Ninive. Nous avons donc déjà ici la mention des deux villes qui vont s'opposer le plus violemment à Dieu.
Nimrod roi de Babel
Avant de passer à la tour de Babel, il vaut la peine de s'arrêter sur ce Nimrod. Nimrod, fils de Cush, ou bar-Cush (bar signifie fils), fut divinisé plus tard sous le nom de Bacchus, le dieu du vin. D'autre part, la mythologie la plus ancienne de Babylonie fait état d'un Nimroud, qui recevait les conseils de "sa mère toujours vierge", Sémiramis, Nimroud étant appelé "l'enfant sans père".
On retrouve des mythes analogues dans divers peuples. En Egypte: Isis et son fils Osiris, en Phénicie: Astarté et son fils Baal, en Inde: Isi et son fils Iswara, à Pergame: Cybèle et Décius, en Grèce: Aphrodite et Eros, à Rome: la Fortune et Jupiter Puer.
Au 4e siècle après J.C. le paganisme est entré dans l'Eglise chrétienne en assimilant ses croyances avec le culte que l'on a alors commencé à rendre à Marie, appelée depuis lors "Reine du ciel", ce qui était le titre de plusieurs de ces déesses païennes. (A comparer avec le titre de "Servante du Seigneur", ainsi que Marie se désigne elle-même. Luc 1.28).
Revenons au Nimrod de la Bible. Le mot Nimrod a la même racine que le verbe se rebeller, conjugué au futur, à la première personne du pluriel. On peut donc le traduire par "nous nous rebellerons". Nimrod fut rebelle à l'ordre de Genèse 9.1: "Remplissez la terre". Il préféra fonder des villes, pour concentrer la population sur laquelle il voulait régner.
La tour de Babel en Genèse 11
Genèse 11.4 précise le but de la ville et de la tour: "Se faire un nom et ne pas être dispersés". La tour de Babel est donc le symbole de l'orgueil de l'homme et de sa révolte contre Dieu. Pour donner du temps à l'homme pour se repentir et changer de conduite, Dieu a confondu les langues. Ne comprenant plus ce que disaient ses voisins, l'unité contre Dieu a été rompue, et chaque groupe est parti de son côté, voir Genèse 10 et Genèse 11.9.
Mais l'histoire de Babel ne fait que commencer. Si l'épisode de la "tour de Babel" se situe au début de la Bible, au milieu de celle-ci s'impose la grandeur de Babylone, la ville ennemie des Hébreux. Tout à la fin de la Bible, nous trouvons "Babylone la grande" qui dépassera de beaucoup les précédentes, en puissance et en taille. Elle est décrite dans Apocalypse 17.1-6 et sa destruction dans Apocalypse 18 (tout le chapitre).
Babylone : Symbole de la chrétienté apostate
Comme déjà cité, la première mention de Babylone (Babel) se trouve déjà dans Genèse 10.10 et la dernière dans Apocalypse 19.
Lieu de la première grande rébellion organisée contre Dieu, ce nom est, au propre ou au figuré, dans toute la Bible, la personnification de l'opposition contre Dieu. Au sens propre dans les livres historiques, au sens propre et parfois au sens figuré dans les prophéties de l'Ancien Testament, et au sens figuré dans l'Apocalypse.
Voici les notes "Scofield" à ce sujet:
"Dans les prophéties, le nom de Babylone est souvent employé dans un sens plus large que celui de l'ancienne ville ou de la nation babylonienne où l'on trouve les jardins suspendus (une des 7 merveilles du monde)... Babylone se présentera sous deux aspects à la fin des temps:
1. la Babylone politique Ap 17.8-17
La Babylone politique représente l'empire confédéré de la Bête, dernier aspect de la domination des puissances politiques mondiales...
2. la Babylone religieuse Ap 17.1-7, 18; 18.1-24
La Babylone religieuse comprend toute la chrétienté apostate où, sans doute, la papauté jouera un rôle prépondérant. Il se peut fort bien qu'à ce moment-là toutes les religions du monde s'unissent en un même système. Les prophéties de Es 13.5-6, 10, 19-22; 14.1-6, 22, 25-26 annoncent la destruction de Babylone dans les temps à venir; aussi certains pensent-ils que la ville sera rebâtie comme autrefois; mais les textes de Es 13.19-22; Jé 51.24-26, 62-64 paraissent exclure une telle reconstruction. Il semblerait plutôt qu'ici le nom de Babylone soit surtout symbolique; selon cette dernière interprétation, Babylone représenterait Rome. (Cp. Ap 18.10, 16, 18). La Babylone religieuse, la grande prostituée, Ap 17:1 doit être détruite par la Babylone politique (Ap 17.15-18); alors, la Bête deviendra l'unique objet d'adoration. 2 Th 2.3-4; Ap 13.15. Puis, à son tour, la puissance politique de Babylone sera anéantie par le retour glorieux du Seigneur..."
Un certain nombre de ces données sont tirées du livre "La Genèse de l'Univers et de la Foi" de John H. Alexander, éd. Maison de la Bible. Pour de telles recherches, une Bible d'étude avec références est très utile, de même que le CD-ROM de la BibleOnLine © Editions CLE.
Patrick Lüthert