Connaître le nom de Dieu
Question:
Ma question porte sur le nom de Dieu et sur la manière de connaître le nom de Dieu, et aussi sur ce que signifie être sauvé lorsque le nom de Dieu est connu.
Réponse:
Une partie des explications concernant le nom de Dieu se trouve dans les articles FAQ 55 et FAQ 74:
Dans l'Ancien Testament, le nom correspond à la personne (voir l'exemple d'Abram qui est devenu Abraham lorsque son statut a changé). Le nom de Dieu correspond donc à sa personne, à qui Il est. Connaître le nom de Dieu, c'est donc connaître Dieu lui-même et non la manière dont il se nomme. Le texte de Deutéronome 12.11 présente un lieu où l'Eternel fera "résider son nom", c'est-à-dire le lieu où il résidera lui-même, ce qui confirme bien cette équivalence entre le nom et la personne elle-même.
Faire connaître le nom de Dieu revient donc à faire connaître la personne de Dieu, c'est pour cela que le nom de Dieu est utilisé dans certaines phrases de l'Ancien Testament. Connaître le nom de Dieu est ainsi une manière de dire "connaître Dieu" lui-même. On remarquera d'ailleurs qu'une connaissance parfaite et complète est impossible; en revanche, il est possible de connaître ce que Dieu a voulu révéler lui-même dans et par sa Parole. Nous avons besoin pour cela du secours de son Esprit qui nous aidera à comprendre les Écritures qu'Il a lui-même inspirées. Il est aussi toujours profitable de bénéficier de l'expérience et des connaissances de frères et sœurs que Dieu a équipés pour cela, dans le cadre de l'église locale.
Joël, cité aussi par l'apôtre Pierre à la Pentecôte (Ac 2), souligne bien que "quiconque invoquera le nom de l'Eternel [selon les traductions françaises] sera sauvé." On remarque que dans ce cas, le texte du Nouveau Testament ne cite ni "Yahvé" ni "Adonaï", ni un autre nom de l'Ancien Testament, mais bien "Kurios", ce qui signifie "Seigneur".
Le salut ne vient pas de la prononciation, de l'invocation d'un nom ni même d'un cri mais bien de la confiance placée en Dieu et en Jésus-Christ. La relation est une relation de confiance qui se traduit par la volonté d'obéir à Dieu, comme le mentionne Jésus:
Jésus lui répondit: "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui." (Jn 14.23). Etre ami de Dieu revient donc à lui obéir, comme Jésus l'a dit: "Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande" (Jn 15.14).
Le texte de Jean 17.3 ne mentionne d'ailleurs pas "Jéhovah", mais le terme grec "theos" signifiant Dieu. Jésus évoque une connaissance de Dieu qui provient d'une relation avec Lui, comme il l'explique juste après: "J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils savent que tout ce que tu m'as donné est issu de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données; ils les ont reçues; ils ont vraiment su que je suis sorti de toi, et ils ont cru que c'est toi qui m'as envoyé." (Jn 17.6-8)
Jésus a manifesté le nom de Dieu, c'est-à-dire qu'il a fait connaître Dieu aux hommes, ce qui leur a permis de croire à la fois en Dieu et en son envoyé, Jésus-Christ, Jésus fait Homme, venu sur la terre donner sa vie pour les hommes.
Le nom de Dieu n'est donc pas un nom "magique" qu'il suffirait de dire correctement pour avoir la réponse adéquate, mais il représente bien la personne du Créateur et Seigneur de l'Univers, révélé en Jésus-Christ, Sauveur du monde que chaque homme est appelé à reconnaître comme son Sauveur et Seigneur personnel.
2ème question:
Si j’ai bien compris, la question est de savoir si l’on a falsifié la traduction du nom de Dieu dans la Bible?
Réponse:
Voici quelques pensées à ce (vaste) sujet.
Comme je l’ai dit dans ma première réponse, le nom dans la Bible représente la personne, le nom de Dieu évoque la personne de Dieu. C’est ainsi qu’il est appelé El Shaddaï (Gn 17.1) le Dieu Tout-Puissant ou El Olam (Gn 21.33), le Dieu de l’éternité ou encore El Hai (Jos 3.10) le Dieu vivant. Il n’y a donc pas un nom unique pour le désigner.
Dans le Nouveau Testament, Jésus nous invite à l’appeler "Père" (Mt 6.9 ; Lc 11.2). On remarque d’ailleurs que Paul souligne que l’Esprit, dans le cœur du croyant, l’appelle "Abba, Père" (Ga 4.6). Il ne donne pas un nom unique, mais bien un nom approprié dans la langue de celui qui parle. Dieu est surtout appelé "Kurios" dans le Nouveau Testament (grec) et non YHVH, ce qui montre bien que YHVH n’est pas la seule manière de nommer Dieu.
J'en déduis donc:
1) Il n’y a pas un nom unique de Dieu à employer dans toutes les langues, mais il est possible de traduire le nom de Dieu, comme il a été fait avec "l’Eternel" ou "le Seigneur".
2) Il est possible d’appeler Dieu "Seigneur", même si ce mot peut avoir un autre usage, et il est permis d’appeler Dieu "Père", même si ce mot est aussi utilisé pour les relations entre un père et un fils terrestres.
L’important est dans la relation que nous pouvons avoir avec Dieu et dans le désir de le connaître tel qu’il est en s’attachant particulièrement à Jésus-Christ, lui qui nous révèle le Dieu invisible (voir Jn 1.18). Jésus a d’ailleurs proclamé clairement son égalité avec le Père (par exemple Jn 10.30).
Olivier Charvin