Le beau, la beauté et la vérité...
(Petite méditation pendant une balade dans les fastes de l’automne)
De Sion, beauté parfaite, Dieu paraît dans sa splendeur. PSAUME 50.2
Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes... CANTIQUE DE SALOMON 1.15
Je ne sais pas comment l’évolution ou la sélection naturelle peuvent expliquer cela, mais nous, humains, sommes capables, à des degrés différents bien sûr, d’apprécier la beauté. Ce n’est pas une fonction qui nous rend plus performants, ce n’est pas utile pour notre survie, pourtant, quelle que soit l’époque, quelle que soit la culture nous trouvons cette capacité et cette aspiration dans l’âme humaine.
La beauté se manifeste sous une infinité de facettes. Dans les couleurs de l’automne, dans le sourire d’un enfant, dans la perfection d’un mécanisme d’horlogerie, dans la combinaison de notes ou de mots, dans les courbes d’un corps humain, les traits d’un visage...
Le plus surprenant n’est pas que la beauté soit présente, c’est que nous puissions l’apprécier. Qu’elle nous touche, nous émeuve, nous inspire, nous élève.
En nous créant « à son image », notre Dieu nous a fait ce cadeau merveilleux, de même qu’il nous a donné les papilles pour apprécier le goût, le plaisir pour notre bien-être, il nous a rendus capables d’être conscients de la beauté.
Malgré tous les efforts pour l’enfermer dans des formules, des statistiques, des proportions, des standards, des combinaisons ou des mensurations nous ne maitrisons pas la beauté. Et cependant, lorsqu’elle nous transperce, nous ne pouvons plus croire au hasard.
L’un des plus beaux succès du cabinet de propagande de l’Enfer a été d’associer la beauté au mal, à la tentation, à la convoitise et à la corruption. Il est vrai que la beauté du fruit défendu a été un élément qui a participé au mauvais choix d’Ève, mais ce n’est pas le beau, qui est en cause, c’est son insoumission à la vérité.
La beauté et la capacité à la ressentir sont une émanation de la personne de Dieu. Mais en Dieu, la beauté n’est pas une déesse indépendante, capricieuse, libre de toute contrainte. Elle est une partie du tout, elle est soumise à la vérité, à la sainteté, à l’amour.
Dieu a voulu que les hommes trouvent les femmes belles, mais il n’a pas désiré que la beauté devienne une excuse à l’infidélité, à la convoitise ou un argument de vente pour des personnes sans scrupules qui ont vendus leurs âmes pour le profit. Il nous a donné la capacité d’être touchés par ce qui est beau, mais il n’a pas voulu que cela devienne le seul but de nos vies.
Même la beauté peut-être vide de sens si elle est détachée de ce qui est juste. Elle ne nourrit plus l’âme lorsqu’elle se proclame indépendante de celui qui Est la Vérité. Mais lorsqu’elle retrouve la place qui est la sienne, élever notre âme vers celui qui est la source et l’origine de tout ce qui est beau, elle devient le précurseur de la louange, l’antichambre de l’adoration.
Devant toute beauté qui étreint notre cœur, nous pouvons murmurer avec admiration, mon Seigneur, mon Dieu, tout ce que tu fais est plein de grâce et de splendeur.
Philip
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