Le point de vue biblique
REFOULEMENT ET VIOLENCE
Parmi les nombreux comportements humains qui ruinent la vie de l’homme, le refoulement est l’un des plus important. Le refoulement est un mécanisme inconscient qui nous permet de nier ce que nous sommes dans la réalité. Être conscient de nos faiblesses nous fait affreusement peur, nous préférons les ignorer et faire comme si tout allait bien.
Un modèle biblique de refoulement
Le premier roi d’Israël fut désigné par le prophète Samuel, il s’appelait Saül. Au départ, lorsque Samuel annonce à Saül que Dieu le choisit pour devenir roi, ce dernier répond: «Ne suis-je pas Benjamite, de l'une des plus petites tribus d'Israël? Et ma famille n'est-elle pas la moindre de toutes les familles de la tribu de Benjamin? Pourquoi donc me parles-tu de la sorte?» (1 Samuel 9:21). Cette réaction du futur roi est exemplaire, et ce, parce que Saül sent très bien qu’il ne possède pas du tout les ressources humaines pour devenir un bon roi. Autrement dit, il est humble devant Dieu.
Mais pas pour longtemps
Saül était bien humble au départ, mais cette attitude ne l’a pas habité très longtemps, c’est ça le problème! Au chapitre 13 du même livre, on assiste à une scène disgracieuse dans laquelle Saül, impatient du retard de Samuel, prend sur lui d’offrir un sacrifice à l’Éternel. Voici le contexte, Saül et l’armée d’Israël devaient partir à la guerre mais, avant le départ, la coutume voulait qu’on procède à une cérémonie sacrificielle. Évidemment, seuls les sacrificateurs étaient autorisés à officier dans ce genre de cérémonie. Cet événement démontre clairement que Saül était incapable de faire confiance à Dieu. Lors de son intronisation royale, il était humble, maintenant, il commet l’outrage de subordonner à son avantage l’autorité du Souverain sacrificateur. Le problème de Saül est qu’il a cessé d’être humble.
D’autres erreurs ?
Saül a multiplié ce genre d’erreurs plus d’une fois. Par exemple, au chapitre 15 du même livre il désobéit encore une fois aux ordres du prophète dans la question de la guerre contre les Amalécites. Plus tard, il fera tout pour éviter d’affronter le géant Goliath. Avec le temps, Saül est devenu un lâche et il préfère envoyer un jeune homme, David, se battre contre ce géant plutôt que de prendre ses responsabilités de roi et assumer lui-même ce combat.
Le vrai problème ?
Le véritable problème de Saül ne réside pas dans ses faiblesses, tous les rois d’Israël en ont eues. Il se trouve plutôt dans le fait qu’il est incapable de les affronter courageusement. Il refoulait ses peurs et ses impatiences en croyant candidement que rien ne paraîtrait. Or, comme c’est le cas pour nous aussi, tout problème refoulé finira, tôt ou tard, par ressurgir. Et dans la plupart des cas, le refoulement se changera en défoulement de violence, soit verbale ou physique. Lorsque Saül apprend de la bouche du prophète que Dieu s’est choisi un nouveau roi (David), il est soudainement pris de rage et se met à la poursuite de ce dernier avec l’intention de le tuer. Non seulement il est incapable d’accepter ses erreurs et leurs conséquences, mais en plus, il en ajoute à sa bêtise.
1 Samuel 22:17-19
«Et le roi dit aux coureurs qui se tenaient près de lui: Tournez-vous, et mettez à mort les sacrificateurs de l'Éternel; car ils sont d'accord avec David, ils ont bien su qu'il s'enfuyait, et ils ne m'ont point averti. Mais les serviteurs du roi ne voulurent pas avancer la main pour frapper les sacrificateurs de l'Éternel. Alors le roi dit à Doëg: Tourne-toi, et frappe les sacrificateurs. Et Doëg, l'Édomite, se tourna, et ce fut lui qui frappa les sacrificateurs; il fit mourir en ce jour quatre-vingt-cinq hommes portant l'éphod de lin. Saül frappa encore du tranchant de l'épée Nob, ville sacerdotale; hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs, ânes, et brebis, tombèrent sous le tranchant de l'épée.»
Conclusion
La morale de cette histoire est que le refoulement de nos problèmes tend à nous rendre pire que nous le sommes déjà. Nous devrions plutôt suivre l’exemple du roi David: «Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée; car nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi, ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été. Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité; j'ai dit: j'avouerai mes transgressions à l'Éternel! Et tu as effacé la peine de mon péché» (Psaume 32:3-5).
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.