Le point de vue biblique
LES DEUX ÉPÉES
En général, dans les milieux évangéliques, la Parole de Dieu tient un rôle de premier plan. Un chrétien sait qu’il doit ajuster sa vie aux principes vivants de cette Parole divine. Mais, dans la réalité, ce n’est pas aussi simple qu’il le voudrait.
Un champ de bataille
Dans son épître aux Galates (5:16), l’apôtre Paul décrit précisément le conflit qui oppose notre vieil Adam et la nouvelle nature qui vient de l’œuvre accomplie de Jésus. «Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.» À certains moments, il est pénible de ressentir toute la cruauté des violences spirituelles dont nous sommes l’objet. Nos cœurs subissent de terribles assauts de la part de cette vieille nature adamique qui veut à tout prix nous garder dans ses rangs.
Un problème d’épées?
Dans l’Évangile de Matthieu (26:51-52), Jésus fait une déclaration qui oriente l’axe du combat que nous devons mener contre la chair. «Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille. Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée.» Pierre croyait faire une bonne chose en tirant l’épée pour défendre la cause de Jésus. Mais voilà, ce n’est pas cette épée-là qui servira la cause de l’Évangile. Qui plus est, Jésus nous dit que celui qui voudra utiliser cette épée adamique, périra lui-même du tranchant de cette dernière.
Par exemple !
«Saül dit alors à celui qui portait ses armes: Tire ton épée, et m’en transperce, de peur que ces incirconcis ne viennent me percer et me faire subir leurs outrages. Celui qui portait ses armes ne voulut pas, car il était saisi de crainte. Et Saül prit son épée, et se jeta dessus.» (1 Samuel 31:4). Saul, dans ce moment de désespoir, s’est donné lui-même la mort par l’épée. Toute sa vie avait été marquée par des décisions émotives et adamiques. Cet homme ne savait pas marcher avec Dieu, il réglait ses problèmes à coups d’épée. Pendant de longues années, il a poursuivi le jeune David dans les déserts d’En-Guédi avec l’intention de le faire périr par l’épée.
Et David !
Bien que David était aussi un homme de guerre, il savait s’attendre à Dieu. À deux reprises (1 Samuel 24 et 26), alors qu’il fuyait la fureur de Saül, il aurait pu tirer vengeance de ce dernier. Mais David savait qu’on ne doit pas régler ses problèmes par l’épée. Les deux textes du livre de Samuel nous apprennent que David refusa catégoriquement de se livrer à quelque violence que ce soit contre le roi : «Que l’Éternel me garde de commettre contre mon seigneur, l’oint de l’Éternel, une action telle que de porter ma main sur lui! Car il est l’oint de l’Éternel.»
La mort de David
Parce que David a su combattre avec les armes de l’esprit, sa mort fut bien différente de celle de Saül: «Il mourut dans une heureuse vieillesse, rassasié de jours, de richesse et de gloire.» (1 Chroniques 29:28). David est ce type de croyant dont l’arme la plus puissante est celle que Dieu propose: «Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l‘Esprit, qui est la parole de Dieu.» (Éphésiens 6:17).
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.