Le point de vue biblique
CE N'EST PAS DE MA FAUTE
Les époques changent mais l’homme, pour sa part, demeure toujours le même. Les grands courants de pensée s’imposent dans les sociétés comme des mentalités incontournables. Chaque période est dominée par ses propres manières de réfléchir. Depuis plus d’un siècle, l’Occident est passé d’un monde chrétien à un monde païen. Mine de rien, c’est toute la constitution psychologique et mentale de notre société qui en a été bouleversée.
Dans une société chrétienne
Là où le changement m’apparaît le plus évident est dans la façon de nous regarder individuellement. Dans une société chrétienne où le message de Jésus-Christ imbibe les valeurs sociales, l’homme est forcément capable de s’assumer comme pécheur. De ce fait, il se reconnaît comme tel et peut ainsi s’en remettre à Christ pour le pardon des ses fautes. Il est moins conscient des péchés de son prochain parce que ses propres faiblesses le gardent dans un état d’humilité où seul Christ peut lui garantir la paix et la justice.
Dans une société païenne
Nous ne vivons plus dans une société chrétienne et les valeurs qui prévalent actuellement sont celles d’un humanisme athée. Elles sont nettement plus ajustées aux besoins passionnels de l’homme qu’à ses besoins spirituels. L’homme moderne ne se voit plus comme un pécheur et il exalte la liberté comme étant le fruit de son émancipation personnelle. Il ne se bat plus contre ses péchés au contraire, il pactise avec eux de manière à s’en accommoder le plus paisiblement possible.
Le malaise
Même si l’homme contemporain ne se reconnaît plus comme pécheur, cela n’empêche pas qu’il le demeure. En fait, il est tout simplement un pécheur qui s’ignore. S’il est capable de bien s’accommoder de certaines de ses faiblesses, qu’il juge mineures, il n’en va pas de même pour ses bêtises injustifiables. Celles-là, il faudra bien qu’il parvienne à se les expliquer. Ayant rejeté la foi chrétienne, seule source de pardon pour le pécheur, il n’arrive pas à s’assumer comme tel. L’homme, sans rédempteur (Christ), est obligé de trouver en dehors de lui-même un bouc émissaire qui portera la responsabilité de ses fautes.
Un héritage trop lourd
Les péchés sont un héritage beaucoup trop lourd à porter. C’est pourquoi l’homme désigne des coupables qui portent le poids et la responsabilité de ses fautes à sa place. Cette même lourdeur explique les bases de la psychologie moderne qui s’organise autour du principe du bouc émissaire. Sachant que l’homme ne peut supporter ses propres fautes; il faut donc les imputer à quelqu’un d’autre.
La délivrance
Tout homme aura à rendre compte pour lui-même devant le trône de Dieu. «Car il est écrit: Je suis vivant, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même.» (Romains 14:11-12). Nous rendrons compte pour nos propres fautes, non pas pour celles des autres. Nous faisons fausse route toutes les fois que nous accusons les autres de nos déboires car, ce faisant, nous n’obtenons pas la délivrance et nous reportons la faute à un jugement ultérieur devant Dieu. Toute faute que nous confessons aujourd’hui ne sera plus jamais rappelée devant Lui. «C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés.» (Ésaïe 43:25).
La vraie délivrance se trouve dans l’aveu de nos fautes. En acceptant de rendre compte chacun pour soi de nos péchés, nous obtenons ainsi la grâce et la miséricorde du pardon. De plus, nous cessons d’accabler les autres et nous nous rendons ainsi disponibles pour les aimer.
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.