Le point de vue biblique
LES VAINS RAISONNEMENTS
La Parole de Dieu est ce livre extraordinaire qui nous communique la pensée de Dieu sur à peu près tous les sujets. Si nous pouvions seulement y croire avec la simplicité d'un coeur d'enfant, tout serait tellement plus simple. Toutefois, chacun de nous qui se dit chrétien, sait à quel point ce n’est pas aussi simple que cela.
Et pourquoi donc ?
Loin de moi l’idée d’accuser qui que ce soit. Je sais pertinemment bien quelles sont les innombrables difficultés que nous rencontrons en tant que croyants dans un monde qui, de toute évidence, rejette Dieu. Cependant, ce n’est pas ce monde et ses valeurs qui est notre ennemi le plus insidieux. Car faut-il le dire, il est trop facile d’accuser ce monde pour expliquer nos piètres performances spirituelles. Une fois de plus, nous cherchons trop souvent un bouc émissaire extérieur à nous-mêmes, afin de justifier nos manquements. Je vous propose donc une autre alternative: assumons-nous et discernons plutôt dans nos propres coeurs l'origine du problème.
L’homme, pécheur ?
La Parole de Dieu insiste beaucoup sur le fait que l’homme est, par nature, un pécheur. Ça, nous le savons tous très bien. Mais dans les faits, cette connaissance n’est pas suffisamment comprise sur le plan pratique. J’entends par là que la connaissance de la nature pécheresse, chez les chrétiens, est davantage un savoir théologique qu’un fait admis et consommé. Nous savons théologiquement que nous sommes des pécheurs, mais dans la vie de tous les jours, nous préférons accuser les autres d’être responsables de nos échecs. Donc, le vrai pécheur, c’est l’autre, pas moi. Ce qui revient à dire que nous ne croyons pas vraiment à la justification du pécheur par l'oeuvre de Christ.
Faux raisonnements
À travers toutes ces années à oeuvrer au sein d'une église évangélique, j'ai clairement remarqué qu'il existe deux sortes de chrétiens. Il y a celui qui, se reconnaissant pleinement pécheur, n’est plus enclin à accuser les autres de ses propres faiblesses. Celui-là est souvent plus heureux parce qu’il marche dans la lumière. Et le deuxième, c’est celui qui rejette toujours les torts sur les autres, afin de se dérober à ses responsabilités de coupable devant Dieu. Celui-là est continuellement en train de chercher son bonheur là où il ne le trouvera jamais, c'est-à-dire: dans la justice propre. C'est là que se trouve le ver qui ronge la pomme de l'intérieur: les faux raisonnements.
Jacques 1:19-25
«19 Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère; 20 car la colère de l'homme n¹accomplit pas la justice de Dieu. 21 C¹est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de malice, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes. 22 Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l¹écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. 23 Car, si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, 24 et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était. 25 Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'oeuvre, celui-là sera heureux dans son activité.»
Selon Jacques, les colères et les souillures chez les chrétiens viennent du manque d’humilité à recevoir la Parole de Dieu. Tous entendent fréquemment la Parole, mais moins nombreux sont ceux qui l’écoutent avec attention. Donc, impossible aussi de la mettre en pratique. Et comme ce texte le dit très clairement, si on ne met pas en pratique la Parole de Dieu, c’est parce que l’on entretient des faux raisonnements. Or, le plus égarant de tous les faux raisonnements est sans aucun doute celui qui consiste à accuser les autres pour ne pas avoir à s’assumer soi-même.
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.