Le point de vue biblique
L’AMOUR VÉRITABLE
De tous les sujets traités dans la Parole de Dieu, l’amour est sans aucun doute le plus important. Le fondement même de la Bonne Nouvelle de l’Evangile est que Dieu aime à ce point l’homme qu’il est mort pour lui. Dans la Bible, l’amour est un sentiment qui prend tout son sens dans l’action envers l’ autre. Mais attention, il n’est pas question ici de duplicité de cœur. On ne peut pas aimer l’autre si, dans le fond, ce sont nos propres intérêts qui sont en cause.
«Je m’aime d’abord»
Nous entendons souvent des gens témoigner de la façon dont ils se sont sortis de divers problèmes de dépression nerveuse, de découragement, de rejet, etc. Fréquemment, on leur propose de s’aimer un peu plus eux-mêmes. Je comprends fort bien le sens de cette proposition pour l’avoir souvent servie à plusieurs personnes qui souffraient de rejet. Je saisis pleinement la nécessité d’une telle procédure. Mais en même temps, je crois aussi que cette approche cache un effet pervers. Amener des gens à rehausser leur estime de soi est une très bonne chose, mais lorsqu’on en vient à leur conseiller de vivre d’abord pour eux-mêmes, de nouveaux problèmes apparaissent.
Les valeurs chrétiennes
Nous le savons tous, les valeurs chrétiennes sont aujourd’hui rejetées. Pire encore, on les considère même responsables de tous les maux dont souffre notre société. En abandonnant ces valeurs on a, par la même occasion, abandonné le sens et la compréhension de l’amour selon le point de vue de Dieu. Dans ce contexte, l’amour est un sentiment d’abord orienté vers l’autre. Il ne s’agit pas pour autant de se mépriser soi-même pour l’avantage des autres! Seul celui qui a une saine image de lui-même est capable d’aimer les autres sans que ses intérêts personnels soient en jeu. Voyez-vous, c’est ici que se trouve la ligne de démarcation entre l’amour véritable et l’amour égoïste : quels sont les motifs qui nous poussent à aimer l’autre?
L’amour et le plaisir
Les valeurs sociales actuelles laissent planer l’idée que l’amour libre est le moyen par excellence pour accéder au plaisir. Cette dimension de l’amour considère la sexualité comme l’ultime moyen d’autosatisfaction en matière de plaisir. Il ne faut surtout pas parler de fidélité et de droiture car le plaisir de ma personne passe avant tout le reste. Je vis ce que je veux par amour pour moi et moi seul. Cette philosophie, aujourd’hui très répandue, attire beaucoup d’adeptes car elle semble favoriser l’épanouissement personnel sans aucune contrainte. Toutefois, le temps passe et tous ceux qui y ont cru se retrouvent éventuellement seuls. Ils sont usés et personne ne les désire. Il deviennent des êtres humains jetables après usage. Quel malheur!
«Il y a plus de bonheur…»
«Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.» (Actes 20:35) Comprenons bien ce que déclare l’Ecriture au sujet de l’amour. Le plaisir par excellence ne se trouve pas dans la recherche de l’amour pour mes propres intérêts, mais dans le fait d’aimer les autres. Certains me diront peut-être: «il y a des gens qui se sont rendus malades à trop vivre pour les autres.» C’est vrai, mais dans ces cas-là, je crois que le problème vient de ce que leur amour pour les autres servaient des intérêts personnels cachés. Bien des gens aiment généreusement dans le seul but égoïste d’être aimés en retour. Cet amour est faux et ne procure aucun bonheur, mais plutôt de nombreuses frustrations.
Réal Gaudreault, pasteur de l’Assemblée Chrétienne La Bible Parle, Saguenay.