L'histoire vraie de Diouna
Soudain, un craquement fait dresser l'oreille. Pas de doute: une branche sèche vient de se casser. Est-ce sous le pied d'un homme ou sous la patte d'un fauve?
Dans cette jungle des Indes, on peut s'attendre à tout! Un nouveau craquement, plus léger cette fois-ci, s'accompagne d'un froissement de feuilles... Là-bas, quelque chose a bougé! Les hautes herbes se balancent, s'écartent, et laissent apparaître un visage basané, sous un turban de couleur safran.
C'est Diouna. Il semble inquiet. S'est-il perdu loin du village? Non! Diouna sait où il va. La rivière ne doit pas être très loin. De l'autre côté, il ne risquera plus rien. Il pourra s'arrêter, même se coucher pour dormir s'il en a envie. Mais ce n'est pas le moment de rêver. Pour l'instant, Diouna est sur le qui-vive. De temps en temps, du fond de la forêt parvient l'appel lugubre d'un éléphant. Serait-ce le redoutable solitaire? Diouna accélère le pas. Qu'importent les lianes, les tiges ou les racines. Il faut avancer...
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– Attention! avait dit Narayan, quand Diouna s'apprêtait à quitter le village. Si tu rencontres l'éléphant solitaire, alors déguerpis! Tu sais ce qui est arrivé l'autre jour...
– Je sais! a répondu Diouna. Le vieil éléphant a surpris un chasseur dans la brousse. Sa terrible trompe l'a saisi, serré comme pour l'étouffer, et l'a envoyé rouler à plusieurs mètres où les lourdes pattes sont venues l'écraser!
– Tu sais, Diouna! les éléphants ont de la mémoire. Celui-ci se souvient peut-être d'une battue de chasseurs!
– Il est mauvais, le vieux solitaire!
– C'est peut-être parce que la harde n'a plus voulu de lui. La solitude le rend féroce! Alors prends garde, Diouna ! S'il te rencontre et te charge, tu es perdu!
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Tout à coup, Diouna tressaille. De nouveau, un lugubre barrissement vient d'ébranler la forêt.
– II est plus près qu'avant ! constate Diouna, redoublons de prudence! – Enfin ! s'écrie notre aventurier quand il aperçoit, derrière un rideau d'arbres, les eaux lentes et brunâtres de la rivière. Ouf! De l'autre côté du cours d'eau, un toit de chaume met sa note claire sur le vert de la végétation.
Là, Diouna sera en lieu sûr. Il connaît bien cette hutte. Il la sait entourée d'un large fossé qu'aucun éléphant ne pourrait franchir. Diouna est presque hors de danger. Il ne lui reste plus qu'à traverser la rivière...
– Oh! qu'elle est froide! s'exclame-t-il dès qu'il a mis les pieds dans l'eau. Sortons vite! Assis sur la berge, Diouna réfléchit.
– Ici, c'est l'éléphant... là-bas, c'est le refuge, mais l'eau est froide... trop froide! Et pourtant l'éléphant... non, il vaut mieux essayer de traverser quand même... Une fois encore, Diouna trempe ses pieds, fait quelques pas dans l'eau qui, maintenant, atteint presque ses genoux. Mais de nouveau le jeune homme recule.
– Non! décidément c'est trop froid! Et puis... les éléphants, on ne les entend plus. Et le vieux solitaire n'est sûrement pas là. Mais... retourner en arrière serait trop stupide. Oh! je sais, je vais longer le bord de la rivière. Elle est peut-être moins large, plus loin. Allons, marchons au bord de l'eau, on verra bien... Tout à coup, trompe levée en signe de colère, un éléphant surgit des broussailles en barrissant férocement.
C'est le redoutable solitaire! – Vite, vite à l'eau!. Plouf! Il nage... nage.. oubliant que l'eau est si froide. Il nage, sans oser se retourner. Il nage... nage encore, atteint l'autre bord, sort de l'eau, se remet à courir. Voici la hutte. Vite, vite à l'abri! Il était temps.
L'éléphant si dangereux me fait penser à ce qui guette les hommes, même les enfants, pour les terrasser. Pour certains, c'est la violence, la drogue, le mensonge. Pour d'autres la jalousie, le vol, la tricherie. Et que de choses encore!
Pour être à l'abri de ces dangers, il existe un refuge, solide et bien construit: Jésus-Christ.
Savoir cela n'est pas suffisant. Il faut s'y réfugier.
L'eau froide de la rivière, c'est tout ce qui peut nous faire hésiter, nous retenir loin de l'abri. L'ami qui nous avertit du danger et nous parle du refuge, c'est la Bible, mais il faut l'écouter. Es-tu à l'abri, toi? N'attends pas, n'hésite pas.
C'est aussi pour toi que Jésus a dit: "Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi." (Evangile de Jean, chap. 6, verset 37)