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Jeannot pendant la guerre - Dans le ruisseau!

L'hiver a été long. Chacun se réjouit de sentir à nouveau la chaude caresse du soleil printanier. La nature aussi a dû patienter, mais maintenant, avec les beaux jours, tout semble s'être donné le mot pour rattraper le retard: l'herbe pousse aussi vite que possible, les bourgeons s'ouvrent, les arbres verdissent. L'air est encore frais, mais personne ne veut plus y faire attention. C'est un de ces moments où la nature est en fête, et tout le monde aurait envie de gambader!
– Cet après-midi, nous allons faire une belle promenade, dit l'institutrice du village. Nous découvrirons une foule de choses intéressantes dans la campagne qui sort de son long sommeil. Alors vite, tous en rang!

Quelle joie générale! Pour sortir de Saint-Hippolyte, les petits élèves se sont mis deux par deux. Au milieu d'eux, voyez-vous un Etienne plein de vie, trottinant à côté de Jeannot qui le tient par la main? Les deux frères sont ravis d'être ensemble pour ces heures de détente. Ensemble tout l'après-midi, presque comme à la maison!

On arrive près des grands chênes. Sans les cris de la petite troupe, on entendrait très bien le murmure du joli ruisseau qui coule au pied de ces vieux arbres.

La maîtresse organise un jeu. Et pour qu'il soit encore plus palpitant, elle y participera elle-même tout en surveillant les ébats de cette bande joyeuse.
– Vite, vite, tout le monde se cache! Allons, je compte: un... deux... tout le monde a disparu!
– Viens par ici, Etienne! Quelle belle cachette on va trouver près des chênes!
– Ohé! crie encore la maîtresse, êtes-vous tous en place? J'en vois encore plusieurs!
– Baisse-toi Etienne, chuchote Jeannot, encore, vite, encore!

Plouf! Glou-glou-glou... Notre Etienne s'est assis dans le ruisseau! Inutile de dire que l'enfant ne s'y "cache" pas bien longtemps! A présent, le beau jeu va prendre fin d'une façon aussi originale qu'inattendue!

Jeannot se sent un peu responsable d'un tel exploit. Mais aussi... quelle idée de s'asseoir juste à côté de l'herbe!
– Ton petit frère va prendre froid, si nous ne le changeons pas tout de suite, dit la maîtresse très ennuyée. Il nous faudrait des vêtements secs, mais... où les prendre?
– Oh, pas de problème! dit Jeannot qui vient d'enlever son pull-over. En voilà déjà un!

Un autre enfant prête sa chemise, un autre son short...
– Et moi, mes chaussettes, crie un garçon.
– Et moi, mon tablier! ajoute une fillette.
– Moi ceci, moi cela! proposent déjà tous les autres, enthousiastes.

Ah! quel bel élan de solidarité, même si le pauvre Etienne se retrouve tout à coup bien curieusement vêtu! Il n'est pas très fier en rentrant au village, entouré de la sympathie de toute la classe. Mais le soleil brille, et la joie arrange tout.

Les camarades d'Etienne viennent de nous donner un très bel exemple. Ah! si tous les enfants qui ont trop de beaux habits partageaient un peu avec ceux qui manquent du nécessaire, comme ce serait beau, et quelle joie pour tous!

Bientôt, le Seigneur Jésus reviendra. A certains, il pourra dire: "Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous les avez faites". A d'autres, il devra dire: "Toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites." (Matthieu 25:35-45)

A nous, à toi, à moi, que dira-t-il?

Texte: Samuel Grandjean


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