Aracy 19 - La drogue
- Ah! qu'il fait chaud! soupire Aracy. Presque quarante degrés à l'ombre! Chez soi, on peut au moins se doucher aussi souvent qu'on veut. Mais au lycée, il faut bien supporter. Bon! les cours sont finis. Avant de me retrouver au soleil dans la rue, je vais aller aux lavabos. Je me laverai les mains, je les passerai sur mon visage et sur mon cou; ça me rafraîchira un peu…
Aracy pousse la porte des lavabos.
- Tiens, déjà quelqu'un! constate-t-elle, apercevant, de dos, une autre lycéenne qui paraît contrariée par son arrivée soudaine.
- Bonjour! dit Aracy, par cette chaleur, un peu d'eau fait du bien!
Mais tout à coup, les regards d'Aracy s'arrêtent sur le petit objet que la jeune fille tient entre ses doigts. Puis elle continue, sarcastique: |
Puis, agacée, elle se pique le bras, nerveusement. Mais l'aiguille se casse! Rageuse, la jeune fille se tourne vers Aracy évidemment responsable du désastre.
- Ecoute! Si tu ne veux pas m'aider, laisse-moi tranquille! Compris?
- Bon, je n'insiste pas! dit Aracy qui referme la porte et s'en va, bouleversée.
A la maison, Aracy raconte heureusement tout à sa mère adoptive.
- C'est peut-être une droguée! soupire Dona Loïde. Pauvre fille! sûrement déjà dans les griffes de la toxicomanie!
- Mais Dieu peut quand même la délivrer, maman! interrompt Aracy. Quand je la reverrai, il faut que je lui parle de ce que Jésus a fait, aussi pour elle.
- Tu as bien raison, ma fille, ajoute Dona Loïde, mais sois tout de même prudente!
Depuis cette première rencontre, souvent Aracy prie pour cette camarade. Elle souhaite la revoir, mais il y a beaucoup d'élèves au lycée et tous n'ont pas les mêmes horaires.
Un jour pourtant, Aracy aperçoit la jeune fille. Elle paraît sombre et triste. Aracy s'en approche…
- Bonjour! dit-elle, joviale. Tu sais, j'ai souvent pensé à toi depuis notre rencontre aux lavabos. Je voulais te dire… je connais quelqu'un qui pourrait venir à ton secours. C'est Jésus, mon Sauveur. Il a la puissance de transformer notre vie…
La lycéenne a tourné la tête, indifférente, elle s'éloigne.
- Elle semble vouloir garder ses distances, constate Aracy, peinée. Est-ce parce que je suis Indienne? ou ne serait-ce pas plutôt se demande notre amie, tout simplement parce que je suis chrétienne?
Au lycée, quelques semaines plus tard, un communiqué passe de classe ne classe. C'est une mise en garde: à cause de la drogue, une jeune fille vient d'être renvoyée de l'établissement.
- C'est sûrement elle! pense alors Aracy. Eh bien! sans la connaître, je vais continuer de prier pour elle.
***
Ici, petits amis, je dois interrompre un instant l'histoire d'Aracy, pour vous dire: Attention! Méfiez-vous de la drogue! Au début, elle sait se montrer séduisante, promettant des rêves merveilleux. Mais elle est très dangereuse. Quand elle s'empare des jeunes, c'est pour leur faire perdre la santé et parfois même la vie.
Oh! la drogue ne se présentera sûrement pas à vous sous la forme d'une seringue. Vous en auriez trop peur. Mais soyez sur vos gardes: elle se camoufle parfois dans certaines cigarettes ou même certaines bonbons. Si quelqu'un vous propose en cachette de goûter à ces choses "pour essayer, juste une fois", alors, comme Aracy, parlez à vos parents. Il faut être averti, il faut être prudent.
D'ailleurs je dois vous dire que le tabac aussi peut vous faire du tort. Alors vite un conseil: N'essayez jamais la première cigarette! Et si quelques-uns parmi vous ont déjà commencé, je leur dis: Arrêtez-vous pendant que vous pouvez encore. Ce sera beaucoup mieux pour vos poumons et pour votre porte-monnaie!
***
Reprenons notre histoire, quelques années plus tard.
- Excusez Mademoiselle, N'êtes-vous pas Aracy? dit un jour une jeune femme dans une rue de la ville.
- Oui, c'est mon nom.
- Je t'ai tout de suite reconnue. Tu n'as pas changé: toujours aussi joyeuse! mais toi, me reconnais-tu?
- Non, vraiment pas!
- Souviens-toi, Aracy! Le lycée, la rencontre dans les lavabos… une seringue…
- Comment? Toi? dit Aracy, surprise. Mais tu as l'air heureuse, maintenant!
- Je le suis, en effet. Tu sais, je n'ai jamais oublié ce que tu m'as dit dans la cour du lycée. Que j'ai été stupide de faire la sourde oreille! Après avoir été renvoyée du lycée, j'ai connu de tristes expériences… mais un jour, heureusement, tout a changé. Tu vois cette alliance à mon doigt? Mon mari est chrétien. Il m'a beaucoup aidée. A présent, je me rends compte du danger que j'ai couru. Aracy! tu as bien fait de tenir bon et de ne pas te laisser prendre par la drogue. Quel dur esclavage! Que de luttes pour en sortir! Et que de temps perdu, gaspillé pour rien, vraiment pour rien!
Texte: Samuel Grandjean