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Les sujets de controverses dans les Eglises

Dans la vie de n’importe quelle Eglise, tôt ou tard, des sujets de controverse risquent de voir le jour. Avec les multiples efforts aujourd’hui d’abattre «ces murs qui nous divisent» comme nous chantons parfois, on pourrait croire qu’au début de ce troisième millénaire les controverses qui provoquent des séparations ne sont pas aussi répandues qu’autrefois. Ce n’est pas prouvé. Mais, semble-t-il, nous en entendons parler moins fréquemment.

Cependant, il est presque normal qu’il existe dans une Eglise des incompréhensions de certains textes bibliques de doctrine et aussi de la manière dont les Eglises s’organisent. Chaque membre de l’Eglise est encouragé à lire et à méditer la Parole - lors de son culte personnel - et forcément tous ne comprennent pas la Parole de la même façon. L’enseignement reçu dans les semaines suivant notre conversion et les pratiques de sa première Eglise comptent aussi pour beaucoup.

Le vrai souci dans ces opinions diverses n’est pas d’arriver toujours à un consensus de pensée, mais de continuer à vivre harmonieusement ensemble et à croître «dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur» comme nous exhorte l’apôtre Pierre (2 Pierre 3:18). Et de poursuivre ensemble notre devoir d’évangéliser…

Différents genres de controverses

Une immoralité dans une Eglise peut susciter des attitudes et jugements divers de la part des membres. Rappelons-nous que la Parole de Dieu est toujours l’étalon par lequel une situation doit être comprise et éventuellement jugée. Néanmoins, cet article envisage les problèmes de fond et de forme dans une Assemblée qui peuvent devenir des sujets de controverse. Les problèmes de fond touchent à la doctrine biblique tandis que ceux de la forme se rapportent à l’organisation intérieure d’une Eglise locale.

Problèmes de forme

Le Nouveau Testament n’aborde pas dans le détail des sujets tels que: comment le culte devrait se dérouler, la participation des membres dans la vie de l’Eglise, la manifestation des dons spirituels, la place du pasteur et des anciens. Certes, des principes sont établis dans la Parole mais, par exemple, les chapitres 12, 13 et 14 de la 1ère lettre aux Corinthiens ne présentent pas une «marche à suivre» concernant tous les dons spirituels. Y sont traités certains dons chez les Corinthiens qui perturbaient leurs réunions.


Toutefois, la manière dont une Eglise locale s’organise peut jouer un rôle important dans la vie des individus qui fréquentent l’Assemblée. Il est nécessaire d’accepter que certains chrétiens ne se trouvent pas à l’aise dans «notre» Eglise et se sentiraient mieux ailleurs. Chaque chrétien a sa personnalité, sa façon de voir certains aspects de la vie d’une Eglise. Les responsables doivent en tenir compte. L’accent mis par certaines Eglises sur le rôle du pasteur ou sur tel ou tel «don spirituel» pourrait être dérangeant pour des chrétiens qui n’y sont pas habitués. Ces situations sont à accepter aussi calmement que possible.

Peut-être même faudrait-il encourager un chrétien mal à l’aise dans une Assemblée d’en chercher une autre où il se sentirait plus à l’aise. Changer d’Eglise ce n’est pas vraiment grave. Il vaut mieux qu’un tel chrétien trouve une Assemblée qui convient à son tempérament, que de commencer à critiquer le pasteur et aussi l’Eglise qu’il a commencé à fréquenter.  Dans de tels cas, il n’est pas question de faute ou de péché même si son insatisfaction traduit un manque de maturité spirituelle.

Problèmes de fond – de doctrine

Autres sont les problèmes de fond qui touchent à la doctrine biblique. Il existe une «foi transmise aux saints une fois pour toutes» pour laquelle nous devons être prêts à combattre (voir Jude, verset 3).  Cette foi est consignée dans les épîtres des apôtres et de leurs associés. L’importance de bien comprendre la doctrine de notre Seigneur et Sauveur est grande. Il existe une «doctrine de Dieu» qu’il faut honorer (Tite 2:10).

Autrefois, les chrétiens se séparaient facilement quand ils n’étaient pas d’accord sur tel ou tel aspect de doctrine. Au 18ème siècle, les séparations dans certains milieux n’en finissaient pas. Aujourd’hui, certaines Eglises, désirant éviter de futures difficultés de ce genre, proposent la signature d’un futur membre en bas de la Confession de Foi de l’Eglise, ceci avant de le baptiser et de l’accepter comme membre. Toutefois, pour les chrétiens encore jeunes dans la foi, leur demander de signer la confession de foi, dont il ne comprendrait pas les subtilités et les nuances, ne serait guère juste. Pour devenir membre d'une Association cultuelle déclarée, cette signature serait normale.
Note: En France, une Eglise locale peut se constituer en "association cultuelle" avec ses statuts propres remis à la Préfecture du département.  Certains avantages sont ainsi acquis: Par exemple, l'utilisation d'une salle municipale pour des réunions, etc.

Cependant, malgré la signature ou un accord verbal donné par chaque membre de l’Association cultuelle, des différences d’avis peuvent encore exister entre les membres.  Non pas pour les aspects de doctrine de base, mais pour les doctrines appelées «secondaires».  Certains chrétiens estiment les doctrines dites secondaires sans grande importance - par exemple, les textes qui se rapportent au moment du retour de notre Seigneur et ce qui viendra ensuite. Puisque plusieurs interprétations sont exprimées par ceux qui étudient les Ecritures à ce sujet, quelques membres d’Eglises évangéliques ne s’y intéressent pas. D’autres frères s’y intéressent de près car toute doctrine de la Parole de Dieu leur est précieuse.  Dans ses lettres personnelles à Timothée et à Tite, Paul parle 9 fois de LA doctrine et l’appelle quatre fois la «saine doctrine».  Le terme «saine» signifie l’effet que la doctrine peut jouer, afin de nous donner une bonne santé spirituelle. Bien la comprendre est donc nécessaire.

Au temps des apôtres des différences existaient

Avant de proposer quelques conseils à appliquer quand, dans une même Eglise, différentes compréhensions de la Parole voient le jour, reconnaissons que le Nouveau Testament déjà parle de cette éventualité.

D’abord, pour les choses vraiment secondaires et souvent personnelles, concernant le manger ou la fête à observer, Romains chapitre 14 nous exhorte à la tolérance. Les deux grands principes sont stipulés: d’abord, de ne pas faire chuter un frère qui serait «plus faible» que soi-même, et cela «sans discuter (ou discutailler) sur les opinions (versets 1 et 15), et, ensuite, de rechercher toujours ce qui contribue «à la paix et à l’édification mutuelle» (verset 19).

Autre, semble-t-il, est la «pensée différente» évoquée dans Philippiens 2, versets 15 et 16.  Paul  reconnaît que même chez les Philippiens, une Eglise que lui-même avait fondée, toute la révélation divine n’était pas encore saisie par certains d’entre eux. Mais se séparer d’eux n’est pas l’intention de Paul. Au contraire, la patience est de mise.  La révélation du Seigneur n’est pas encore terminée, dit-il, dans le cœur de tous les chrétiens. Pour certains, cela arrivera plus tard.  Dans cette attente, dit Paul, «marchons d’un même pas» (ou, «avançons ensemble» version La Colombe).

Quelles attitudes sont donc nécessaires ?

N’avons-nous pas dans ce texte de Philippiens le premier conseil du Saint-Esprit pour nos frères et sœurs qui ne comprennent pas les Ecritures de la même manière que nous-mêmes ? Plus tard, l’interprétation de la Parole de mon frère, (ou de moi-même!), peut évoluer. Patience donc. Ce principe peut s’appliquer même à des chrétiens qui s’embourbent dans de fausses doctrines qu’il faut évidemment essayer de redresser pour les dégager des pièges du diable (voir 2 Timothée 2:25, 26).

La deuxième attitude générale que chacun doit exercer est sûrement de rester calme face à un frère qui est d’un autre avis. Soyons polis. Restons «gentleman». Ecoutons l’autre calmement. Aquilas et Priscilla ont pris du temps pour exposer «plus exactement la voie de Dieu» à Apollos, et ils ont réussi.

Un troisième point important est de reconnaître que de toute façon, ici-bas, nous ne connaissons qu’en partie. Paul parle de ce fait et se sert de la première personne au pluriel comme pour s’inclure parmi ceux qui ne connaissent que «partiellement» (1 Co 13:9 et 12).  Sa parole se réfère en premier lieu aux dons spirituels, mais le principe d’exercer en tout et partout l’amour lors des controverses est sûrement éternel. Exercer l’amour en tout est le grand sujet du chapitre 13.

Autre aspect nécessaire, le quatrième, est de rester objectif.  La doctrine s’apprend ainsi. Elle ne concerne pas nos expériences qui restent subjectives. Heureusement que le Saint-Esprit conduit les enfants de Dieu par des expériences merveilleuses, mais notre doctrine ne dépend pas de ce que nous avons vécu ou expérimenté.

Cinquièmement, notons que quand un grand nombre d’hommes et de femmes mûrs, spirituellement parlant, acceptent la même signification d’un texte, nous devons respecter leur pensée. Il nous paraît toujours qu’ils n’ont pas bien compris le sujet, mais auraient-ils raison après tout? Restons humbles à ce sujet. Cela vaut la peine d’étudier leur point de vue.

Sixièmement, un certain nombre de versets bibliques semblent avoir plus d’un sens. Par exemple, les versets de 1 Corinthiens 7:36 et 37 disent que celui qui a décidé de garder sa fille vierge fait bien. Il s’agit d’une coutume qui existait au temps du Nouveau Testament dans quelques pays. Elle nous paraît déplacée de nos jours. Mais quelques lecteurs de ce verset voient à travers cette recommandation le sujet de «garder sa virginité» ou de faire un «mariage blanc», ce qui pourrait être plus acceptable. Nous comprenons qu’il serait inutile de passer des heures à discuter sur le sujet.  Le texte pourrait apparemment signifier les deux interprétations.
En revanche, une étude sur l’Apocalypse, qui nous enseigne sur la révélation de notre Seigneur Jésus, provoque plusieurs interprétations tout à fait diverses les unes des autres. Certains croient que pour l’Eglise d’aujourd’hui tout s'est déjà passé au premier et au deuxième siècle, tandis que d’autres sont convaincus que tout est encore futur à partir du chapitre 4. Une autre catégorie d’interprètes pensent trouver un panorama de l’histoire de l’Eglise depuis l’inauguration de celle-ci en Actes 2, et d’autres encore, appelés adeptes de l’interprétation idéaliste, ne voient que des symboles exprimant des vérités spirituelles à travers des visions.

Toutes ces quatre interprétations sont intéressantes. Disons que chacun qui médite cette succession de visions dans le livre de l’Apocalypse en reçoit du stimulus pour continuer sa marche avec Dieu. Seulement, cette interprétation ne satisfait pas complètement; car il existe dans ce livre une certaine chronologie laquelle, je crois, se réalisera plus tard. Mais n’oublions pas la force qu’a donnée l’Apocalypse à l’Eglise en France lors des persécutions, due en partie à une interprétation historiciste (l’anti-christ était pour eux le pape, ou la papauté).  Le Saint-Esprit s’est servi de l’interprétation historiciste pour fortifier la foi de nos sœurs qui étaient prisonnières dans la Tour de Constance pendant le règne de Louis XV. Alors…?

Conclusion

Rappelons qu'avoir un avis spécifique sur une doctrine secondaire de la Parole de Dieu, et d’y tenir, n’est pas en lui-même un péché. Croire au millénium n’est pas un «péché»; être «amillénariste» et ne pas y croire, non plus ! Pourtant le péché peut s’y infiltrer quand on reste entêté, obstiné, non pas contre une doctrine secondaire qu’on n’accepte pas, mais contre la personne qui y croit !

C’est ainsi que l’apôtre Paul exhortait les Ephésiens de se supporter les uns les autres avec amour, de dire la vérité avec amour, et qu’ils devaient s’édifier dans l’amour.

Pierre Wheeler
Post-scriptum
Personnellement, j’ai souvent constaté combien il peut être édifiant de parler avec d’autres chrétiens qui ne comprennent pas les doctrines secondaires des Ecritures de la même manière que moi-même. Ce type d’échanges a été continuellement édifiant. Cela a même été stimulant pour ma foi, ce qui ne veut pas dire que j'aie été «converti» à l’opinion de mes interlocuteurs. Toutefois, on apprend beaucoup par de franches et paisibles discussions des Saintes Ecritures, celles-ci étant utiles, comme Paul le dit à Timothée, «pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que nous soyons adaptés et préparés à toute œuvre bonne» (voir 2 Timothée 3:16, 17). 

 

 


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