Donner selon Dieu - chapitre 1

Conviction ou contrainte ?

Si vous êtes comme la plupart des chrétiens, vous avez probablement, à un moment ou un autre, délibérément évité d'envisager ce que la Bible dit au sujet de "donner". C'est peut-être par crainte de développer un sentiment de culpabilité, ou tout simplement parce que vous trouvez le sujet profondément ennuyeux. Ou encore, lorsque vous avez su par hasard que le pasteur en parlerait, vous vous êtes souvenus que votre dernière visite chez votre tante Monique datait de trop longtemps déjà ou, mieux encore, vous avez tout simplement offert immédiatement vos services à la garderie.

Il est reconnu que "donner" n'est pas le sujet le plus populaire dans les milieux chrétiens; cependant il s'agit là d'un domaine essentiel. Ignorer une responsabilité ne la supprime pas, et même ne la diminue pas. Mais, une chose est certaine, cela vous prive de la joie que donne l'obéissance.

De nombreux commandements, dans la Parole de Dieu, mettent l'accent sur les bénédictions qui s'y rattachent, et "donner" est un de ceux-là. L'enseignement biblique à ce sujet constitue une partie importante de la révélation, et l'on doit le considérer comme tel.

Comme l'Apôtre Paul, lorsqu'il parlait aux Anciens d'Ephèse, je veux pouvoir vous dire que "je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans rien en cacher" (Actes 20:27). Je vous priverais de bénédictions et je manquerais à mon devoir si je ne vous faisais pas connaître les principes concernant les dons.

Je crois qu'ils sont importants parce que la plupart des chrétiens ont été sérieusement troublés par l'enseignement sur les offrandes. Le monde nous incite à dépenser notre argent de manière stupide. Pas seulement le monde ! En effet nous sommes parfois assaillis par des chrétiens qui nous poussent à dépenser de manière tout aussi irréfléchie.

Nous sommes de plus en plus victimes de campagnes de financement menées habilement par des organisations chrétiennes qui tentent de soutirer l'argent des chrétiens. Si vous êtes chrétien depuis quelque temps et que votre nom figure sur une liste postale de "chrétiens", vous savez avec quelle insistance on fait appel à vos offrandes.

En tant que pasteur, je suis conscient qu'il est très urgent que les chrétiens comprennent bien ce que Dieu dit quant à la manière de donner, car nous sommes sollicités de plus en plus par des spécialistes. Il s'avère difficile pour les chrétiens de savoir s'ils doivent soutenir financièrement les organisations humanitaires qui leur adressent des appels constants (vente d'objets divers au profit de tel ou tel besoin). Certaines organisations chrétiennes commencent à s'appuyer sur les mêmes méthodes professionnelles pour nous incliner à donner de l'argent. Ces gens sont passés maîtres dans l'art de la persuasion et de la manipulation. Il est fort possible que la sollicitation par courrier venant d'une organisation chrétienne n'ait pas été rédigée par un membre de cette organisation. Cette invitation à donner peut très bien avoir été écrite par une agence de promotion spécialisée.

C'est en quelque sorte une supervente, une vente forcée, une campagne de promotion. L'Eglise utilise les méthodes des entreprises financières. Mais je ne voudrais pas que vous puissiez me reprocher d'être de parti pris – il existe beaucoup d'organisations chrétiennes valables, et c'est votre devoir de les aider financièrement. Je veux simplement vous rappeler que certains appels d'aide utilisent des procédés pour le moins douteux.

Par le moyen de la télévision, ils essayent de vous appâter en vous faisant diverses propositions, ils savent très bien ce qu'ils font.

Nous avons parfois la sensation d'être submergés par un déluge d'organisations de charité, de campagnes de financement d'église, etc. Puis à un moment ou un autre de notre vie chrétienne, nous en avons été les victimes. Par le passé, des remarques étaient faites à l'encontre de l'église romaine concernant les fonds acquis par elle. Ces mêmes remarques pourraient s'appliquer aujourd'hui à certains milieux protestants.

Aux yeux de quelques personnes, les appels financiers chrétiens ne sont rien d'autre que de l'exploitation. Dernièrement j'ai lu un livre traitant de la façon d'organiser une église où le principe de la dîme serait mis en pratique. Il contenait de "bonnes idées", comme: organiser une semaine de la libéralité, une semaine consacrée à frapper à toutes les portes, ou comment établir un système d'engagement à donner, comment solliciter pour les oeuvres sociales, comment inciter les gens à donner, comment développer chez eux un sentiment de culpabilité et les amener ensuite à neutraliser ce sentiment par des offrandes, etc.

Je n'ai rien contre le fait de stimuler les chrétiens à donner de l'argent. Mais je m'oppose à ce qu'on le fasse de manière non-biblique. Il faut aussi tenir compte de la situation économique instable et de ses pressions – "Si vous n'avez pas mis de côté l'équivalent de six mois de revenus, votre avenir devient très critique" c'est ce que déclareront les banques et les institutions financières. Qu'en est-il de Dieu dans tout cela? La Bible enseigne d'économiser, mais attention, ne devenez pas un maniaque de l'épargne!

Vous êtes alors placé devant deux options qui semblent d'égale importance; d'une part, investir votre argent dans les oeuvres de Dieu et, de l'autre, pourvoir aux besoins présents et futurs de votre famille. Face à cette situation, vous essayez d'être attentif à l'Esprit Saint qui vous dirige, en espérant qu'Il ne vous conduira pas vers un désastre financier.

Il est triste de constater jusqu'à quel point les procédés financiers de quelques églises ou organisations chrétiennes sont parfois déplaisants. Dans certaines églises, le succès est évalué en fonction du montant des offrandes. On demande souvent de prier pour combler les besoins d'argent, et on ne manque aucune occasion de lancer un appel de fonds. Les approches où tous les moyens imaginables sont utilisés pour rendre ces appels efficaces. Dès qu'il y a un rassemble-ment important de foule pour une occasion quelconque ou dans quelque but que ce soit, l'église en profite pour faire de l'argent en percevant une offrande qu'elle souhaite aussi importante que possible. Quelques églises s'aventurent même dans le domaine des affaires : commerce de cassettes, vente de livres, etc. dans le but de faire des bénéfices.

Certains, dans l'église, tomberont dans le travers du favoritisme à l'égard des riches. John Murray a dit: "Peu de faiblesses, probablement, ont ruiné l'intégrité de l'église plus que le favoritisme à l'égard des riches. L'église a transigé avec leurs vices, par crainte de perdre leur appui. Sa voix a été réduite au silence en considération des personnes et elle a sacrifié la discipline par déférence pour le prestige mondain."

"Mes frères, que votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus-Christ soit exempte de tout favoritisme. Supposez, en effet, qu'il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d'or et un habit magnifique, et qu'il y entre aussi un pauvre misérablement vêtu; si, tournant vos regards vers celui qui porte l'habit magnifique, vous lui dites : Toi, assieds-toi ici à cette place d'honneur! et si vous dites au pauvre: Toi, tiens-toi là debout! ou bien: Assieds- toi au-dessous de mon marche-pied! ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction et n'êtes-vous pas des juges aux pensées mauvaises?" (Jacques 2:1-4)

Il n'y a pas de place pour le favoritisme au sein de l'église de Christ. Le favoritisme et l'amour sont des ennemis déclarés.

D'autres églises jouent sur la crainte spirituelle pour forcer les gens à donner. Ceci est mal. La vraie manière d'agir consiste à enseigner les vérités de la Parole de Dieu, et laisser ensuite l'Esprit Saint susciter des réactions. Nous devons annoncer la Parole de Dieu, assurés que l'Esprit Saint nous enseignera comment donner d'une façon conforme à l'enseignement biblique.

Prenez garde de donner intelligemment! Donner n'est pas nécessairement "spirituel". Nous devons faire notre possible pour être de bons économes. D'abord nous avons à examiner la situation qui nous est soumise en prenant des renseignements sur la personne ou l'organisme qui sollicite notre appui financier, avant de sortir notre carnet de chèques. Dieu ne veut pas que les siens soient dupes.

A quel genre de demande alors devriez-vous répondre favorablement? Systèmes d'engagement? Cartes de promesse par la foi? Dîme?

Souvenez-vous bien de ceci, donner ne doit jamais être obtenu par contrainte, ni par habile collecte de fonds, ni par manipulation. "Que chacun donne comme il l'a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie" (II Corinthiens 9 : 7).

Certaines églises pensent que la dîme est le meilleur moyen d'inciter leurs membres à donner comme ils le devraient. Elles peuvent même reconnaître que la dîme n'est pas réellement enseignée dans le Nouveau Testament (c'est-à-dire qu'elle était inscrite dans l'Ancien Testament et qu'elle n'a pas été reprise dans le Nouveau), mais elles pensent qu'elles doivent l'encourager par crainte, si elles ne le faisaient pas, de ne pas recevoir assez d'argent pour subvenir à leurs besoins.

Ce que nous devons avoir à l'esprit, c'est que Dieu ne veut pas que nous donnions "par contrainte". Il veut que nous "donnions avec joie."

Aussi, lorsque nous parlons d'offrande dans l'Eglise chrétienne d'aujourd'hui, nous constatons, d'une part, une certaine forme d'exploitation et, d'autre part, une sorte de négligence ou un manque de connaissance des pensées de Dieu à l'égard des offrandes, dont il résulte que Dieu est lésé.

J'ai confiance et j'espère que ce livre aidera quelques enfants de Dieu à bien connaître la volonté de Dieu concernant leurs offrandes. Dans cet esprit, je vous encourage à étudier personnellement les passages de l'Ecriture dont il sera question dans les chapitres qui vont suivre.