Signes, miracles et guérisons dans la Bible

En résumé, nous pouvons dire que dans la Bible les signes n'étaient opérés que par quelques serviteurs de Dieu. A côté d'eux vivaient à la même époque, des milliers d'autres croyants qui n'ont pas opéré de signes. C'est pourquoi les signes diminuèrent puis cessèrent tout à fait lorsque le témoignage fut accompli.

Guérison physique et morale

Tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament l'idée de guérison physique est complétée par celle d'une guérison spirituelle, par conséquent plus profonde puisque le corps n'est que l'enveloppe de la personnalité (cf Jean 12:40; 1 Pierre 2:24).

Foi et guérison

Quand nous arrivons au ministère de guérison de Jésus, nous voyons qu'il n'a jamais encouragé quelqu'un à prier et rechercher la guérison sur la base que Dieu nous donnera ce que nous désirons... On a beaucoup invoqué le texte du Psaume 103:3: «C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies» ou celui de Matthieu 12:15: «Une grande foule le suivit. Il guérit tous les malades» pour affirmer que ce n'est pas la volonté de Dieu que les chrétiens soient malades et que s'ils recherchent de la bonne façon la guérison de la part de Dieu, ils sont sûrs de la recevoir. Aussi lorsqu'une personne ne guérit pas, on arrive à une seule et inévitable conclusion: elle manque de foi!
Trouve-t-on ce point de vue dans la Bible? Est-ce que Jésus pose la question à un malade: Crois-tu que j'ai l'intention de te guérir? Jamais de la vie! Au contraire, Jésus cherche chez les hommes la foi en sa capacité plutôt que la foi en sa volonté de guérir. Jésus pose la question: «Croyez-vous que je puisse faire cela?» (Matthieu 9:28); il n'a pas dit: Croyez-vous que je veuille? mais croyez-vous que je puisse? Un auteur moderne a classé la phrase «si c'est ta volonté» comme destructrice de la foi! Ce n'est sûrement pas ainsi que Jésus l'entendait. Lorsque le lépreux s'approcha et dit: «Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur», il s'attira cette réponse: «Je le veux, sois pur!»

Guérison et expiation

Le texte cité par ceux qui affirment que l'on reçoit la guérison de son corps comme le salut de son âme se trouve en Esaïe 53:4: «Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé». Il faut savoir que la maladie, les infirmités et la mort ne sont pas des péchés; elles sont les conséquences du péché. Notre Sauveur, «après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu» (Hébreux 10:12). Ayant fait cela, il a la puissance d'enlever les effets du péché, et il le fera complètement à la fin, lors de la résurrection des corps (cf 1 Corinthiens 15:54-56). Mais nulle part il est écrit dans la Bible que la guérison physique immédiate est incluse dans l'expiation.

La gloire de Dieu, avec ou sans guérison

Nous lisons en Romains 5:3: «Bien plus nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance». Nous sommes ici en présence d'un haut niveau de vie chrétienne qui contraste avec la recherche effrénée de douceur et de bien-être prônée dans notre monde contemporain et même dans l'Eglise! Pourquoi cela? Parce que Paul se glorifie d'abord dans l'espérance de la gloire de Dieu.

La souffrance et la gloire sont souvent mentionnées ensemble dans le Nouveau Testament et notre pente naturelle est de soupirer après l'une et refuser l'autre. La souffrance éduque, corrige, et adoucit. Il y a des hommes qui vivent dans de confortables illusions jusqu'à ce que la calamité fonde sur eux avec la soudaineté du tonnerre! Cette heure d'angoisse peut clarifier des concepts faux comme «le chrétien doit obligatoirement prospérer».

Pour terminer, nous croyons que notre Dieu est souverain, tout-puissant, et fidèle. Il contrôle toute situation totalement et parfaitement. Nous croyons qu'il peut guérir toute maladie, avec ou sans concours médical, mais jamais au détriment de sa volonté, de sa justice et de son amour. C'est pourquoi nous affirmons avec l'apôtre Paul: «Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils» (Romains 8:28-29).

Philippe Favre