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LES DEUX ÉPÉES

Luc 22:38 Ils dirent: Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit: Cela suffit.

Matthieu 26:47-56 Comme il parlait encore, voici, Judas, l'un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.
Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je donnerai un baiser, c'est lui; saisissez-le.
Aussitôt, s'approchant de Jésus, il dit: Salut, Rabbi! Et il lui donna un baiser.
Jésus lui dit: Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s'avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent.
Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille.
Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée.
Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges?
Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?

A ce moment, Jésus dit à la foule: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J'étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas saisi.
Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes soient accomplis. Alors tous les disciples l'abandonnèrent, et prirent la fuite.

* * * * * * * *

Cette scène précède directement l'arrestation de Jésus.
Le Seigneur s'est rendu à la montagne des Oliviers; les Onze sont avec lui, Jean surnommé Marc est là aussi, et peut-être quelques autres encore. Mais c'est un très petit groupe qui se trouve brusquement face à face avec une foule nombreuse, armée d'épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens pour s'emparer de Jésus.
N'est-ce pas là une illustration frappante pour nous? Souvent, nous nous trouvons en "petit nombre", en état de faiblesse et d'infériorité, face à des situations complexes, difficiles, en butte à des problèmes qui nous dépassent et dont la solution est inconnue ou paraît impossible (sans oublier pourtant que le Seigneur est toujours avec nous).

Dans leur situation, les disciples avaient deux épées à leur disposition. Et c'est encore le cas à l'heure actuelle. Nous avons toujours deux épées pour combattre :

  • La bonne épée, l'épée de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu, une épée extrêmement efficace et solide, à condition que nous l'utilisions effectivement par l'Esprit et sous son contrôle pour nous en tenir aux déclarations de la Parole, pour nous appuyer sur ses promesses et nous laisser conduire par ses directives.
  • La mauvaise épée, l'épée de la chair, de la nature déchue, avec ses raisonnements erronés et ses prétentions mensongères.

Nous n'avons que deux épées à notre disposition. Mais nous avons toujours ces deux épées, et nous utilisons forcément l'une ou l'autre.
Il serait difficile en effet de manier les deux ensemble! Et nous devons reconnaître que c'est bien souvent l'épée de la chair qui se trouve spontanément, naturellement, dans notre main, comme Paul d'ailleurs le remarque: "Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est naturel." (1 Corinthiens 15:46) Nous en faisons trop souvent la triste expérience.

Dans l'Evangile selon Matthieu, le chapitre 26 en particulier, nous avons l'exemple de deux hommes qui ont employé chacun l'une ou l'autre de ces deux épées. Le Seigneur lui-même, qui était la Parole de Dieu, la Parole faite chair, a constamment manié l'épée de l'Esprit, car il ne pouvait ni agir ni parler autrement que Dieu lui-même.
Mais nous avons aussi l'exemple de l'apôtre Pierre qui a longtemps manié l'épée de la chair; cependant, il a remis son épée à sa place, et il a pris en mains l'épée de l'Esprit. Dès lors, il l'a employée avec puissance, à la Pentecôte déjà et par la suite.

1. CHRIST ET L'ÉPÉE DE L'ESPRIT

La fidélité absolue à l'Ecriture sainte

"Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes soient accomplis." (Matthieu 26:56; cp. v.31 et 54) Très souvent, et surtout dans l'Evangile de Matthieu, il est écrit que Jésus a fait telle chose afin que s'accomplisse telle prophétie, ou selon ce qui est annoncé à son sujet. Et si l'objet de Matthieu est surtout de prouver aux Juifs que Jésus est bien le Messie promis, son témoignage sur Jésus démontre pour nous sa fidélité extraordinaire à l'Ecriture sainte. Puissions-nous agir en toute chose selon ce qui est écrit ou afin que se réalise ce qui est annoncé.

Le respect absolu du plan de Dieu

"Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées." (Matthieu 26:31)

D'une part, le Seigneur connaissait le plan de Dieu à son sujet, et d'autre part, il acceptait ce plan, il s'y soumettait entièrement, même si c'est lui qui devait en faire les frais. Il savait que c'était le seul moyen d'accomplir son oeuvre de salut pour le monde, et il a accepté tout ce qui lui est arrivé comme le moyen de réaliser le plan de Dieu en faveur des hommes.
Il a accepté même la haine dont il était l'objet, même la malveillance dont il a été la victime, même l'ingratitude des hommes, même l'incapacité de ses disciples et l'injustice flagrante de ceux qui auraient dû être des modèles de droiture.
Malgré cette situation des plus contraires, nous ne voyons chez le Seigneur aucune révolte, aucune impatience, rien de négatif. Il a tout supporté, afin de nous mettre au bénéfice des grâces divines et en vue de notre bien.

Qu'en est-il pour nous? Si nous souffrons d'une injustice ou si nous sommes dans une situation compliquée, victimes de l'ingratitude, de la malveillance ou de l'incompétence des autres, avec quelle épée combattrons-nous?

Si c'est l'épée de la chair, il en résultera l'amertume, la révolte, les pourquoi, les accusations, les justifications... et des souffrances accrues. Si au contraire nous combattons avec l'épée de l'Esprit, nous reconnaissons en toute chose le plan de Dieu en vue de notre bien et de notre croissance. "Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein." (Romains 8:28)

La soumission absolue à la volonté de Dieu

"Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux." (Matthieu 26:39)

Nous avons parfois tendance à minimiser cette parole de Christ et à ne voir là que son désir d'échapper à l'oppression terrible qui pesait sur lui en Gethsémané, afin d'accomplir son oeuvre à Golgotha. En fait, c'est le seul passage qui nous renseigne sur les sentiments de Jésus à la veille de la crucifixion et à l'égard de la croix.
Et ces paroles expriment, non pas le désir d'échapper à la croix, mais l'angoisse extraordinaire qu'il a éprouvée à ce moment-là pour accomplir son oeuvre.
Lui qui était le Dieu trois fois saint, il s'est chargé de nos péchés et de nos souillures. Et nous qui voyons ou accueillons souvent le péché avec une certaine indifférence, nous ne pouvons guère mesurer l'aversion profonde que le Seigneur éprouve pour le moindre mal, ni sa souffrance indicible à l'idée d'entrer en contact avec la souillure. De plus, Christ a été séparé de son Père pendant quelques heures au moment même de l'expiation.

Que de fois nous vivons en fait en état de séparation d'avec Dieu; et si, en fin de journée, nous faisons le bilan des moments de réelle communion avec le Seigneur, nous devons reconnaître qu'ils ne sont pas si nombreux.

Mais pour le Seigneur, la pensée d'être séparé de son Père céleste, même un court moment, était à peine supportable. Et pourtant, il s'est soumis entièrement à la volonté de son Père et c'est aussi de cette façon qu'il démontre son amour extraordinaire envers nous. Que nous puissions comprendre toujours plus ce que notre salut a coûté à notre Sauveur, et, par fidélité à Christ, par reconnaissance envers lui, nous soumettre d'autant plus à ses exigences.

2. PIERRE ET L'ÉPÉE DE LA CHAIR

Pierre manie l'épée de la chair

"Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute... Pierre, prenant la parole, lui dit: ...tu ne le seras jamais pour moi." (Matthieu 26:31, 33)

C'est là l'une des caractéristiques de la chair, la contradiction flagrante avec la Parole de Dieu, avec ses plans, ses réalités, ses conceptions et ses affirmations. "La chair... ne se soumet pas à la loi de Dieu et... elle ne le peut même pas." (Romains 8:7)
Pour Pierre, la contradiction est frappante. Pour nous, elle a souvent une forme plus atténuée, plus subtile, mais tout aussi réelle. C'est le doute à l'égard de certaines affirmations de l'Ecriture, l'hésitation, l'incertitude... "Oui, Dieu dit que..., la Parole affirme que..., mais dans ma vie, avec mes circonstances, les choses sont bien différentes." Il y a donc contradiction entre le "II est écrit" et le "II est vécu".
Mais c'est là une manifestation de la chair. Car si nous sommes conscients d'être loin de la perfection en Christ, nous devons attendre patiemment et par la foi la réalisation de l'oeuvre de Dieu (cp. Hébreux 6:12)

"Dès lors, Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait... qu'il souffre beaucoup..., qu'il soit mis à mort, et qu'il ressuscite... Pierre... se mit à le reprendre." (Matthieu 16:21, 22)

Ce passage démontre l'incompréhension de la chair à l'égard des voies de Dieu, sa prétention à mieux connaître que Dieu lui-même, à tel point que Pierre n'hésite pas à reprendre le Seigneur. Mais Jésus dévoile la réalité des choses: "Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes." (v. 23)

Pierre venait de reconnaître en Jésus le Messie promis, le roi d'Israël, et c'est le Père lui-même qui le lui avait révélé (Matthieu 16:13-17).
Or, de nombreuses promesses affirment que "son règne n'aura pas de fin" (Luc 1:33), qu'il donnera "une paix sans fin au trône de David et à son royaume", et qu'il le soutiendra "par le droit et par la justice dès maintenant et à toujours" (cp. 2 Samuel 7:13, 16; Esaïe 9:5-6).
Comment, dans ces conditions, le Seigneur, le roi lui-même, peut-il dire qu'il sera mis à mort ? N'y a-t-il pas contradiction entre l'Ecriture et la parole du Seigneur? Et Pierre, au nom de son raisonnement, de sa logique, de ses déductions fondées sur la Parole même, se permet une remarque à Jésus.

Pierre n'avait pas compris qu'avant de régner effectivement, Christ devait d'abord régler la question du péché, et qu'il ne pouvait pas régner sur des pécheurs condamnés dans leurs fautes et dans leurs souillures, sur des paralytiques, des lépreux, des aveugles et des impies.

Que de fois comme Pierre, nous jugeons selon une connaissance et une compréhension incomplètes des choses, et nous arrivons à des conclusions profondément erronées.
Après la scène qui vient d'être évoquée, "Jésus dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui- même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive." (Matthieu 16:24)
II y a certainement là une allusion à ce qui précède, et en particulier à la nécessité de renoncer à toute forme de jugement, pour s'en tenir strictement à ce que le Seigneur affirme, même si nous ne pouvons pas tout comprendre.

Pierre dépose l'épée de la chair

"...il tira son épée; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et Iui emporta l'oreille. Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place." (Matthieu 26:51, 52)

Que de fois, le croyant tire son épée, et manie l'épée de la chair, mais il ne peut que blesser, faire du mal, et même "emporter l'oreille", c'est-à-dire couper tout intérêt pour l'Evangile parmi les personnes "blessées".
Jésus, d'ailleurs, a dû réparer les dégâts commis par son serviteur imprudent (cp. Luc 22:51); mais certaines traces peuvent être indélébiles...

Pierre cependant avait affirmé qu'il était prêt à mourir pour son Seigneur et son geste prouve sa sincérité, car il ne peut pas ignorer l'issue du combat. Mais là encore, une chose lui avait échappé. Le Seigneur souhaite que nous mourions pour lui en effet, mais pas de cette façon-là; il veut au contraire que nous nous laissions mourir "en douceur", si l'on peut dire, par notre identification avec lui dans sa mort, pour connaître ensuite une vraie vie de résurrection. Et cette mort qui consiste dans le renoncement à soi-même, à tout ce qu'est la chair, est certainement plus difficile à réaliser.

Pierre arrive maintenant à un moment crucial de son expérience. "Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place." Rentre tes raisonnements erronés, ta logique qui paraît parfaite, tes intérêts, tes conceptions, tes méthodes, renonce à tout ce qui est d'origine charnelle.
Et si pour Pierre, la seule place convenant à son épée était un simple fourreau en cuir ou en métal, la seule place qui convient à la chair, c'est la croix, selon qu'il est écrit: "J'ai été crucifié avec Christ." (Galates 2:20) Et non seulement je l'ai été, mais encore et surtout je dois le rester et vivre dans cet état de mise à l'écart de la chair grâce à l'oeuvre de la croix.

Il est intéressant maintenant de considérer l'attitude de Pierre. Il ne pouvait pas douter du Seigneur ni s'y opposer, il rentre donc son épée. Mais que lui reste-t-il alors? Il a déposé l'épée de la chair, mais il n'a pas encore pris en mains l'épée de l'Esprit. Et on l'imagine, les mains vides, face à une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons...
Il ne peut concevoir de se laisser massacrer sans autre; et lorsque le Seigneur se livre à ses ennemis, c'est la panique générale et les disciples s'enfuient à toutes jambes.

Aurions-nous la crainte de renoncer à la chair ou à certaines réalités de la chair, parce que nous pensons: "Que me restera-t-il alors?" ou: "Que se passera-t-il alors?" Mais si nous prenons fermement en mains l'épée de l'Esprit avec ses promesses et ses assurances fondées sur la vérité même de Dieu et sur l'oeuvre de Christ, il ne peut plus y avoir aucune crainte dans notre coeur, mais une attente sereine de l'accomplissement des paroles de Dieu.

Malheureusement, Pierre n'en est pas encore là. Et après l'arrestation de Jésus, il erre lamentablement, il suit Jésus de loin et finira par le renier trois fois (Matthieu 26:69-75).
En fait, Pierre n'est pas à sa place, il n'est pas dans la volonté de Dieu, et il ne pouvait lui arriver que des désagréments dans de telles conditions. Que devait-il donc faire?
Là encore, le Seigneur avait tout prévu et il avait annoncé la suite avec beaucoup de précision: "Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée." (Matthieu 26:32) Que fallait-il faire? S'appuyer avec confiance sur une telle promesse et attendre la prochaine manifestation du Seigneur qui avait déjà fixé un rendez-vous pour plus tard.
Il est vrai qu'à ce moment-là les disciples ne pouvaient pas comprendre ce qui se passait, et qui était absolument hors de leur portée. Mais le Seigneur avait fait connaître sa pensée, et il suffisait de lui faire confiance. Que de fois pour nous aussi, les situations sont au-dessus de notre portée, inaccessibles à notre raison, à notre esprit limité et borné. Mais cependant, la Parole est simple, il suffit de s'y appuyer avec confiance. Et si Pierre avait accepté simplement l'affirmation du Seigneur, il se serait évité ensuite la pénible scène du triple reniement.

Pierre manie l'épée de l'Esprit

Dès la Pentecôte, Pierre cite l'Ecriture avec une grande puissance, et à ce moment-là, il conduit trois mille âmes au salut. Mais son propre témoignage à ce sujet est particulièrement édifiant: "Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se lève dans vos coeurs." (2 Pierre 1:19)

Nous l'avons vu, Pierre a souvent méprisé la parole prophétique que le Seigneur avait prononcée, mais il l'a fait à ses dépens, et il a fallu plusieurs expériences cuisantes pour qu'il découvre toute la vérité de cette parole. Et c'est pourquoi il accorde d'autant plus d'importance à cette "parole prophétique qui brille dans un lieu obscur".
Bien souvent, nous nous trouvons dans un lieu obscur, les circonstances sont contraires, l'avenir est sombre, les situations sont impénétrables. C'est la raison pour laquelle nous devons d'autant plus prendre garde à la parole prophétique, à la Parole de Dieu, qui brille comme une lampe et qui seule peut nous éclairer vraiment en attendant que le Seigneur nous conduise dans toute sa vérité.

"En lui (Jésus), vous avez été instruits à vous dépouiller, par rapport à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité." (Ephésiens 4:21-24)

Michel Ratte

 


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