Il n'y a plus ni Juif, ni Grec... Galates 3.28

Question:

Je voudrais savoir ce que signifie cette phrase: " Il n'y a plus ni Juif, ni Grec, nous sommes un en Jésus-Christ". Pour moi, il est vrai qu'en esprit nous sommes UN, mais chacun à son rang dans la société. Pouvez-vous m'expliquer ce verset de Galates 3.28?

Réponse:

Votre question, elle est de taille!

Mais tout d'abord, il est important de bien remettre les choses dans leur contexte: lorsque Paul écrit aux Galates, c'est sous la forme d'un reproche.
Son cœur d'apôtre était inquiet. L'Evangile qu'il leur avait transmis lors de précédents voyages s'avère avoir été falsifié.
Sans doute, Paul avait-il été suivi par d'autres visiteurs. Ces derniers ("ces gens qui vous troublent", Cp. Gal. 1.7) ne sont jamais nommés, ni réellement identifiés. Ils ne sont pas non plus les destinataires de la lettre. Tout se passe comme s'ils n'avaient été que des prédicateurs de passage.

Qu'enseignaient-ils? Une nouvelle observance des rites de la loi mosaïque, notamment la circoncision comme "sacrement" à leur jeune foi chrétienne, ce qui est proprement intolérable et, bien entendu, contraire à l'enseignement évangélique. Paul s'en offusque. Il le leur fait remarquer dans des termes on ne peut plus illustrés: Que ceux qui vous troublent aillent encore plus loin dans leurs pratiques: qu'ils se mutilent tout à fait! Gal. 5.12
Il ajoute aussitôt: Mes frères, vous avez été appelés à la liberté. Verset 13.
Or, c'est dans ce contexte de liberté chèrement acquise par notre Seigneur Jésus en croix que Paul insiste. Cette liberté, véritable état de grâce, fait du chrétien un être nouveau qui, tout en gardant son identité propre (homme ou femme, juif ou grec, riche ou esclave), n'en est pas moins, du point de vue spirituel, c'est-à-dire dans son appartenance au Christ, un être en tout point semblable à chacun de ses frères et sœurs en raison de sa foi au Fils de Dieu.

Voilà, en substance, que ce que Paul enseigne par ce verset de Galates 3.28.
Il n'y pas lieu à chercher d'autres explications, ni de se soustraire à des réalités identitaires avérées, des origines et des rôles particuliers:
Une femme est une femme du point de vue identitaire, tout comme un homme en est un, tout comme un français, un congolais, un autrichien, un suisse, un anglais ont chacun des origines particulières... de même qu'un mécanicien, un aviateur, un pasteur, un employé de banque ont des rôles particuliers.
Simplement, chacun en Christ, en ce qui concerne son interdépendance, ne forme plus qu'un.

Claude-Alain Nuti